René Maran à travers la presse

1909 - 1920

1909

30 mai : Le Mondain bordelais et du sud-ouest : poème de Léon (Landes) ‘Nuit’ dédié à René Maran. (Dans le n° du 11 avril 1909, Gabriel Dufau Léon (Landes) ).

25 septembre : La Lecture française annonce la parution de La Maison du Bonheur.

25 octobre : La Lecture française publie un article élogieux de Gaston de Lagarde sur La Maison du Bonheur, dont il présente des extraits.

25 novembre : La Lecture française publie un poème de Gabriel Dufau « A René Maran, à l’occasion de son prochain départ pour l’Afrique ». Le poème est paru dans Le Mondain bordelais et du sud-ouest du 19 septembre 1909.

25 décembre : La Lecture française : présentation de La Maison du bonheur par A. Pujolle avec un poème Évocations.

1910

6 février : Le Mondain bordelais et du sud-ouest Gabriel Dufau dédie son poème ‘La Gloire’ : ‘à René Maran. ‘La gloire du laurier, je la trouve illusoire’ R. Marant (sic)’. Poème daté de novembre 1909.

16 septembre : Le Mercure de France signale la publication d’un poème de René Maran, ‘la lecture’ dans Le Beffroi (juin-août 1910).

1911

1er décembre : Mercure de France annonce que la revue Le Beffroi (août-octobre) publie des poèmes de René Maran. Un poème de 4 strophes est présenté.

Décembre : Les bandeaux d’or : anthologie de poèmes et prose. Décembre 1911 Alexandre Gaspard-Michel mentionne que la revue Le Beffroi a publié « des poèmes que M. René Maran surnomme, on ne sait pourquoi, Stances ».

1912

1er mars : Le Mercure de France annonce que la revue mensuelle L’oeil de Veau a publié son premier numéro en janvier et que René Maran y figure.

1er avril : Le Mercure de France rapporte que René Maran a contribué, avec divers écrivains dont Paul Claudel, au premier numéro de La Revue de France et des Pays Français d’Olivier Hourcade.

1er octobre : La Plume : « Le Beffroi publie des poèmes de René Maran ; je préfère celui qui commence par ‘Si nous avions été plus simple, mon amie’, tout en n’étant pas insensible à la philosophie souriante et sage de deux quatrains précédents ».

23 novembre : Paris-Midi, compte rendu mitigé de La Vie intérieure avec deux strophes, qui trouve l’auteur trop narcissique.

1er décembre : Les bandeaux d’or : anthologie de poèmes et prose. Commentaire rapide et négatif de P.J. Jouve : « pourquoi cette profondeur n’est-elle pas restée … intérieure ? ».

1913

1er janvier : Études, compte rendu par Louis de Mondadon de La vie intérieure : « trop de mots bizarres … Qu’il veille donc au naturel ».
Le Divan, « J’ai aimé les vers de M. René Maran où se reflète l’âme exquisément délicate et rêveuse d’un poète sensible à l’amour et à l’amitié comme au culte des lettres ».
L’Intransigeant, sur La Vie intérieure : « M. Maran a certainement une sensibilité de poète, ne l’égratignons pas ».

Février : Les Bandeaux d’or (fascicule XXIV) commentaire de P.J. Jouve sur René Maran.

24 août : Revue française politique et littéraire, mention par Pierre Courtois de La Vie intérieure : « vers d’une douceur triste, d’une tendresse un peu lasse, avec des recherches d’expression qui gagneraient à moins se prodiguer ».

1er septembre : Mercure de France : « En marge de plusieurs enquêtes sur la jeunesse : tel est le titre d’un article extrêmement intéressant et des plus opportuns, paru sous la signature de M. René Maran dans ‘La Société nouvelle’ de juin ».

11 octobre : Le Mémorial des Pyrénées, article de H.D. ‘Deux Poètes’ : Auguste Pujolle lui a apporté La Vie Intérieure. Il en cite plusieurs strophes. « Cette vie intérieure, René Maran la mène à Grimari, dans notre colonie de l’Oubanghi-Chari-Tchad. Je souhaite qu’il nous rapporte de l’Afrique équatoriale quelques poèmes plus chauds, plus puissants, plus fortement colorés ».

1914

La Vie : long article de Manoël Gahisto, ‘Un poète au Chari-Tchad’.

1920

21 mai : L’Intransigeant : « Un vrai nègre. M. René Maran, qui avait déjà publié au Beffroi deux volumes de poèmes remarqués : La Maison du Bonheur et La Vie intérieure va donner, à la collection nouvelle d’un éditeur parisien, un roman, Batouala, qui ne passera pas inaperçu. Batouala, c’est le véritable roman nègre, en ce sens qu’il dépeint la vie et les moeurs du centre de l’Afrique et qu’il est écrit par un noir. L’intrigue se développe dans le décor tropical du Haut-Oubangui, où M. René Maran est fonctionnaire. Le livre, à ses qualités, ajoutera, nous dit-on, quelques vérités bonnes à dire ».

27 mai : Le Midi colonial et maritime : même texte que L’Intransigeant du 2 mai.

3 juin : Le Journal du peuple, article de Georges Clairet « La bourse des Poètes » un prix de 3000 francs pour un voyage littéraire. Parmi les candidats Jean-Michel Renaitour, André Lamandé. Parmi les membres du Jury Anatole France. C’est Lamandé qui l’emporte. Maran a obtenu 2 voix (sur 15 ?) comme Lamandé.
Le Temps : article sur la bourse nationale de voyage littéraire : une année la prose, une année la poésie. Il y a eu 3 tours. R. Maran a eu 2 voix sur 15 au premier tour. André Lamandé a eu la bourse.
Le Radical, la bourse nationale de voyage littéraire.

7 juin : Le Journal du peuple : Renaitour fait une conférence sur la jeune poésie et fait l’éloge de Lamandé et de René Maran. Cf. aussi L’Avenir du 3 juin.

23 juin : Le Journal du peuple, article de Renaitour sur André Lamandé. Bon poète mais il faut regretter qu’il soit devenu « contre Noël Garnier, René Maran, moi et quelques autres » « le candidat de la réaction et même de l’Action Française ».

8 décembre : Le Journal du peuple, article de Renaitour, « Comment la France colonise ». Longue citation d’une lettre de René Maran où il annonce qu’il a écrit Batouala « qui va paraître dans un mois chez Albin Michel » et commentaire de J.M. Renaitour

1921

1921

31 juillet : Le Figaro supplément littéraire mentionne Batouale (sic) parmi les nouvelles publications.

3 août : Le Gaulois donne un bref compte-rendu de Batouala : « OEuvre d’humanité directe et d’impartiale vérité, écrite avec un rare amour du style, avec une sobre perfection ».

5 août : Les Annales coloniales, ‘Batouala par René Maran’ : « Après avoir étudié les dialectes des populations de notre Afrique équatoriale non en linguiste mais en romancier et en analyste passionné des rencontres ou des conflits de races, l’auteur a dressé la figure de ce conducteur d’hommes avec un double souci d’art et de vérité ».

27 août : L’Opinion, dont le rédacteur en chef est Jacques Boulenger, annonce la parution de Batouala.

31 août : L’Intransigeant : « Batouala, roman nègre. Ce roman de l’instinct, de la passion et de la haine – de la haine plus encore que la jalousie – ardent, coloré, vibrant, d’où se dégage une forte odeur de luxure et de sang chaud, nous peint avec force les bandas de l’Afrique équatoriale, nègres irréfléchis et inertes que le ‘blanc’ remplit à la fois de terreur admirative et de mépris et que dominent seuls l’instinct et la coutume. Dans sa préface M. René Maran (…) plaide avec une belle énergie la cause des nègres qu’oppriment la colonisation et la ‘civilisation’ des Européens. Toutes les objections qu’on lui fera n’empêcheront pas qu’il soit parfaitement honteux que de malheureux nègres aient été obligés de vendre leurs femmes à un prix variant de 25 à 75 francs et que le livre documentaire que M. René Maran annonce sur ce sujet mérite d’être entendu ».

11 septembre : Aux Écoutes dans ‘La critique d’Aristide’ bref compte-rendu de Batouala : des critiques, mais au total « un récit, clair, rapide, évocateur, qui s’impose ».
Ève : « Batouala. C’est le roman du chef d’un village nègre du Congo qui a conservé, malgré la présence des blancs, tout le prestige et toutes les prérogative de la souveraineté. Toutes les scènes se déroulent dans une atmosphère de brousse, de fauves, de nature ardente puissamment rendue ».
Le Carnet de la semaine
 : présentation mitigée de Batouala. « Sous les tropiques, il n’y a rien d’objectif aux yeux des Européens et encore moins en Europe quand on considère les tropiques. C’est de cela que M. Maran aurait dû tenir compte ».

16 septembre : La Dépêche (Toulouse), très long article en première page ‘L’âme noire’ de Gustave Geoffroy : « ce chef d’oeuvre de roman ».
Le Journal du peuple, article de Renaitour : René Maran fait partie de ceux qui ont versé de l’argent (en l’occurrence 10 fr pour René Maran) « pour les Russes qui ont faim ».

28 octobre : L’Intransigeant : « Batouala de René Maran est parmi les candidats au prix Goncourt dont le nom est déjà prononcé. L’auteur ne fera pas de campagne électorale. Il est au lac Tchad ».

31 octobre : Le Figaro, article élogieux d’Henri de Régnier (de l’Académie française) sur Batouala.

1er novembre : La revue critique des idées et des livres, article ‘Négreries’ : « Aussi M. René Maran a-t-il composé récemment un roman, Batouala, qui ne les peint qu’au naturel, avec une simplicité et une force merveilleuse ».

15 novembre : Le Journal : Batouala figure parmi les derniers livres parus.

16 novembre : Le Rappel mentionne Batouala parmi les nouvelles parutions. Mentionné à nouveau dans le numéro du 28 novembre.

22 novembre : Le Journal : « les débuts d’un romancier, M. René Maran, administrateur colonial et nègre comme les personnages de son livre, Batouala, qui est sans indulgence pour les blancs. Quelle élégance il y aurait de la part des membres de l’Académie Goncourt à couronner l’ouvrage de M. Maran ».

23 novembre : L’Intransigeant : « On continue à parler beaucoup de M. René Maran et de son roman africain Batouala. Les dix, qui n’ont pas couronné le beau livre africain de Bernard Combette, Des Hommes, vont peut-être faire bénéficier M. René Maran de leurs remords ».

24 novembre : L’Écho de France : si René Maran obtenait le Goncourt « cet hommage serait bien interprété et montrerait l’indépendance et la sincérité de nos sentiments envers les races africaines ». Intéressante note bien informée de présentation de René Maran par W-L. P.
L’Écho de Paris, « D’un style pur, d’une verve un peu courte peut-être, il nous peindra désormais cette mystérieuse Afrique… ».
L’Ère nouvelle : l’article ‘La course au Goncourt est commencée’ donne le point de vue de Rosny (dans Comoedia) qui indique ses préférences et les auteurs qu’il repousse, Chardonne et René Maran !

25 novembre : Excelsior : ‘Le président de l’académie Goncourt, M. Gustave Geoffroy, nous fait l’éloge des candidats au prix 1921’. Article repris dans Paris-Noticias du 28 novembre : « Batouala, René Maran. L’auteur est né à Bordeaux et il est fonctionnaire dans le Tchad. Il a trente-quatre ans. Il est de race noire. Il décrit l’âme nègre après s’être assimilé l’art occidental. Il y a du Flaubert et du Chateaubriand derrière une note personnelle très attachante. C’est un plaidoyer en faveur des nègres de l’Afrique équatoriale ».
Le Radical : « M. René Maran, auteur du roman africain Batouala, pourrait bien être le lauréat du Prix Goncourt 1921 ».

28 novembre : Excelsior : article mitigé de Jean-Jacques Brousson : Batouala. Article reproduit dans Paris-Noticias. « Batouala est, somme toute, un livre très pessimiste ».
L’Action française : « L’oeuvre amère, d’un réel talent trop mesuré, mais pamphlet qui se défend de l’être, livre bien noir. La mode. Ça pourrait lui porter bonheur ».

29 novembre : Le Journal, ‘Candidats au prix Goncourt’ : « Batouala, ‘véritable roman, nègre’, dont on ne saurait méconnaître la valeur sous prétexte que les livres de Bernard Combette (Des Hommes) et de Mme Lucie Cousturier (Des inconnus chez moi) n'obtinrent pas, en leur temps, les palmes qu'ils méritaient ».

1er décembre : Le Petit Journal, Georges Martin présente tous les candidats au Goncourt. R. Maran est « le plus curieux des candidats ». « Des hommes de sa valeur prouvent que la race noire est capable d’une évolution rapide et puis ces messieurs de l’académie ont toujours été friands d’exotisme ». Son roman « est parfaitement écrit ». Il est candidat malgré lui.

2 décembre : La Libre parole, article assez positif de Jean Morienval.
Le Journal du peuple, article sur le Goncourt : Chardonne semble le favori mais Batouala de René Maran aurait beaucoup de chance pour son roman.

3 décembre : La Liberté : « Pour la première fois un homme de couleur se présente aux suffrages du jury du prix Goncourt ». « M. Maran est sénégalais comme M. Diagne ». « Les chances de M. Maran ne sont pas négligeable (…) et puis ce Sénégalais est, paraît-il, le seul écrivain de la nouvelle génération qui ne transige pas avec les imparfaits du subjonctif ».
L’Intransigeant : les membres du Goncourt font leurs premiers choix. M. Geoffroy donne sa préférence à Batouala.

4 décembre : Aux Écoutes, ‘La grande semaine littéraire’ : « MM. Geoffroy et Lucien Descaves tiennent pour Batouala, roman nègre, de M. René Maran, homme de lettres et de couleur à la fois. Ils voient dans une récompense obtenue par lui une manifestation opportune en faveur de la race noire. En outre, Batouala a un appui très puissant et très actif en la personne de M. Pierre Mille ».
La République française, ‘Le Sénégalais et le prix Goncourt’ : « M. Maran, auteur du roman Batouala, est sénégalais et il a joint aux exemplaires de son roman qu’il adresse aux critiques littéraires sa carte de visite ainsi libellée ‘René Maran, à Paris et au lac Tchad (Fort Archambault)’ ». « Batouala est un roman qui se passe au Sénégal40, tout plein de couleur locale et non dénué d’intérêt. M. Maran a sa petite chance ».

5 décembre : Le Journal du peuple, article « Civilisation ! », rapporte un long extrait de la préface qu’il fait sienne.
L’Ère nouvelle : la liste des candidats au Goncourt se précise : « M. René Maran, l’auteur de Batouala semble avoir des. Chances sérieuses. Son choix resterait assez dans la tradition des Goncourt qui aiment de temps en temps dénicher un auteur original ; or, M. René Maran, qui a écrit un roman nègre, serait un exotique ».

6 décembre : L’Humanité, trois extraits de Batouala « ouvrage émouvant, d’une sincérité poignante » : deux de la préface et un du roman.
L’Indépendant des Basses-Pyrénées, ‘A qui décernera-t-on cette année le prix Goncourt ?’. Parmi les candidats, un outsider, M. René Maran, « ce nègre serait défendu par M. Geoffroy ».
Le Journal, article de Pierre Bonardi41, ‘Les Noirs et la littérature’ : les Européens ont trop souvent mal perçu les nègres ; « Batouala, livre d’un bout à l’autre vibrant, frémissant, vrai, mais comme d’une Vérité sortie de son puits et dont on n’a voulu voir que les ulcères et les plaies qu’elle en a rapportées ».
Le Radical : « Un Sénégalais candidat au Goncourt », même article que La République française du 4 décembre.
Les Potins de Paris : « A quel genre de galimatias s’est manifestement consacré M. René Maran en écrivant ‘Batouala, roman couronné par l’Académie Goncourt ? »

7 décembre : Le Journal du peuple, article de Paul Reboux sur le prochain Goncourt : donne les pronostics du Cri de Paris, Aux Écoutes, Vie heureuse.

8 décembre : Le Figaro, article de James de Coquet sur les prédictions pour le Goncourt, Maran est juste cité.

10 décembre : La Liberté, long article positif de Robert Kemp sur Batouala : « M. René Maran a beaucoup de talent » ; certaines pages « sont d’une incontestable beauté ». Dans la deuxième partie, on sent trop l’introduction « d’une documentation soigneusement recueillie et poétisée sur la mythologie mbi et sur la faune de Grimari ». La scène finale de la chasse « semble le morceau de bravoure d’un Livre de la Brousse, reflet du Livre de la jungle ».

13 décembre : L’Intransigeant présentation de René Maran : ses deux recueils de poèmes (La Maison du bonheur et La Vie intérieure) sont déjà épuisés ; il a proposé le troisième, Le Visage calme, à la bourse nationale de voyage, dont on donne un extrait sur la mort de sa mère. « Batouala a de chauds partisans et son nom, mis en avant pour le prix Goncourt, lui vaut déjà un certain succès ».
La Renaissance de l’Occident (Bruxelles) article de Léon Bocquet sur René Maran, (cité dans L’Intransigeant du 13 décembre 1921).
Le Figaro : reproduit un interview de Gustave Geoffroy par Émile Henriot du Temps sur les candidats au Goncourt. René Maran est cité.

14 décembre : L’Ère nouvelle : « un beau livre ». Il y a « assez de promesses dans ce livre pour justifier cette distinction convoitée ».
L’Humanité : « Il y a tant de blancs qui écrivent en petit nègre qu’il faut saluer cet écrivain noir ! »
L’Intransigeant
 : la finale se jouera entre René Maran et jacques Chardonne.
Le Journal rappelle que le candidat de MM. Lucien Descaves et Gustave Geoffroy « serait René Maran, jeune administrateur colonial, originaire de nos possessions d’outre-mer, auteur de Batouala » et donne ex-aequo Chardonne, Maran et Foissac.
Le Journal du peuple, article de Jean Madelaigue, « A qui la timbale ?» : difficile de faire des pronostics au Goncourt
Le Rappel estime que la lutte aura lieu entre Batouala de René Maran et L’épithalame de Chardonne.
Le Figaro, article (édition du matin) de Gilbert Charles, juste avant les nominations. René Maran « on le donne comme gagnant ». Batouala « c’est mi satire des Noirs et mi pamphlet des Blancs. Au demeurant un ouvrage d’une valeur évidente ».

15 décembre : Bonsoir, « c’est un nègre qui a écrit un roman de son pays (…) Il fut candidat en 1920 pour la bourse nationale de voyage avec un manuscrit de poèmes Le Visage calme qui paraîtra bientôt ».
Comoedia, article de Max Frankel qui cite une lettre de René Maran à Manoël Gahisto « le parrain de Batouala » et qui s’entretient avec Jacques Chardonne qui n’a pas eu le prix et qui le regrette pour le renom de l’esprit français auprès des nations.
Journal des débats politiques et littéraires, simple compte rendu des résultats.
L’Action française
, « une étude pleine de qualités (…) Tout cela fort sympathique ». Léon Daudet dit qu’il n’a pas voté pour Batouala qui est « une oeuvre achevée » et qui le conforte « en l’insondable réserve de force et de lumière intellectuelle, morale, que contient la race noire, nullement inférieure ».
L’Auto, ‘Un joueur de rugby martiniquais, M. René Maran gagne le prix Goncourt par 6 à 5’. Photo de René Maran avec son équipe de rugby (Sport Athlétique Bordelais).
L’Avenir, article de René Sudre : Batouala « est dénué de substance et d’originalité » (…) Cette maigre nouvelle n’a qu’un mérite littéraire moyen, en revanche elle est d’une inspiration touchante. Elle attire l’attention sur la condition misérable de ses compatriotes et révèle les cruautés de la civilisation coloniale ». Mais, « l’Académie Goncourt a pour mission de découvrir des écrivains et non de défendre des nègres opprimés ». Une caricature moqueuse ‘Sur les bords du Tchad’ accompagne l’article.
L’Écho d’Alger : « De l’avis général, il (Batouala) est parfaitement écrit ». « Signe particulier, René Maran, caractère très farouche était candidat malgré lui. C’est son éditeur qui l’a présenté ».
L’Écho de France, long article positif de Gérard Bauër sur René Maran avec photo (R.M. sans lunettes).
L’Écho de Paris article positif de Gérard Bauër (lettres à Gahisto citées).
L’Écho du Nord : « Il faut savoir gré à l’auteur de ne pas nous avoir resservi une fois encore l’idylle passe-partout du beau blanc amoureux de la fille indigène, de nous avoir épargné cet exotisme de pacotille qui se trouve tout confectionné dans les bazars littéraires » (texte de L’Ère nouvelle du 14 décembre).
L’Éclair : « M. René Maran est un noir aux cheveux crépus. Il naquit le 12 novembre 1887 à Saint Pierre de parents martiniquais. Il a fait ses études au lycée de Bordeaux et est actuellement administrateur colonial sur les bords du Tchad ».
L’Ère nouvelle : « Le talent de M. René Maran est incontestable mais le vote des Goncourt ne prouvera pas que c’était le meilleur des livres présentés au prix ». Préférence pour Mac Orlan.
L’Excelsior, article positif de Léon Bocquet accompagné d’un extrait de Batouala. + photo.
L’Express du Midi : « M. René Maran est un noir aux cheveux crépus. Il naquit le 12 novembre 1887, à Saint-Pierre, de parents martiniquais ».
L’Homme libre, ‘Pour inviter le nègre à continuer’ : « Batouala est un livre de moeurs dont les nègres sont les héros, quelquefois les tristes héros ».
L’Humanité : « Batouala montre comment les malheureux nègres, nos frères noirs, sont exploités par ceux qui leur apportent une soi-disant civilisation, masquant la plus féroce exploitation ».
L’Intransigeant, ‘Un noir remporte le prix Goncourt’. Juste l’information des résultats.
L’OEuvre, article mitigé : Maran élu parce qu’il est noir, mais il n’écrit pas bien.
La Dépêche algérienne, « Bataouala (sic) obtient le prix Goncourt » au sixième tour.
La Dépêche coloniale, ‘Un noir remporte le prix Goncourt’, article informatif, pas de jugement.
La France : présentation de l’auteur et de l’oeuvre.
La France libre : présentation du lauréat sans jugement sur l’oeuvre.
La Lanterne, René Maran habite « loin, tout au fond du Sénégal », « il est à Fort-Archambaud au Tchad » !! Il est noir, il est jeune…
La Petite Gironde, brève information sur le prix et sur René Maran.
La Petite République, ‘Le Prix Goncourt décerné à un Noir. Continuez ! disent les Dix à M. René Maran’ : « M. René Maran qui est du plus beau noir est actuellement en villégiature (sic !) sur les bords du Tchad ».
La Presse, article de Louis Payen : « malgré un abus des termes nègres, à la fin agaçant et fatigant, la phrase de M. René Maran, courte et nerveuse, dit exactement ce qu’elle veut dire et dessine d’un trait vigoureux les êtres et les choses ».
La République française, information sur l’auteur sans jugement.
Le Beffroi d’Arras : prix attribué à « M. Maran, martiniquais, administrateur colonial ».
Le Figaro : « On réhabilita ainsi, à bien juste titre, les malheureux nègres qui pullulent dans la littérature ». Des informations données par Gahisto. Extrait d’une lettre et de la préface de Batouala.
Le Journal donne un extrait de Batouala (la mort du père), « un des chapitres les plus émouvants » du livre de René Maran « le premier romancier noir d’aujourd’hui ». Cité par Fantasio du 15 janvier 1922.
Le Journal du peuple, article de Jean Madelaigue qui se réjouit avec enthousiasme du succès de Batouala. Notice sur René Maran et 4 extraits du roman.
Le Matin, ‘M. René Maran, Martiniquais, auteur de Batouala est l’élu de l’académie Goncourt’. Pas de commentaire sur le roman.
Le Petit Journal, long article de Georges Martin : « plaidoyer en faveur des nègres et un réquisitoire contre certaines méthodes coloniales » ; « abondance exagérée des mots exotiques ». « La description de cette vie brutale satisfera notre goût actuel pour les aventures extraordinaires ». Photo de R. Maran.
Le Petit Parisien, article d’Henri Béraud, pour la première fois un écrivain est candidat sans le savoir (Gahisto l’a fait pour lui) et il est noir. René Maran « est né à Bordeaux d’un père martiniquais et d’une mère guadeloupéenne (sic) ». « Chance de trouver M. Henri de Régnier pour le présenter à l’éditeur ; la chance d’avoir M. Manoël Gahisto pour le soumettre au suffrage des Dix ; la chance d’avoir pour lui le suffrage du président de l’Académie ».
Le Petit Provençal : ‘Un Martiniquais René Maran l’obtient avec Matouala’ : l’auteur « donne son opinion sur les questions de race en insistant très vivement sur les revendications des nègres ».
Le Peuple : compte rendu des débats pour le Prix Goncourt et présentation de René Maran avec une photo.
Le Phare de la Loire, brève notice informative sur René Maran et Batouala.
Le Populaire, article de Victor Snell : « un livre qui a du mérite » (…) « un roman nègre qui n’est nullement marqué du négrisme artistique et littéraire qu’on a lancé commercialement comme une pâte à aiguiser ou à faire reluire ».
Le Radical : simple information « Le prix Goncourt est attribué à M. René Maran » sans jugement.
Le Rappel : article informatif sur le Goncourt.
Le Temps, article de Paul Souday sur Batouala écrit avant les résultats, il préfère Epithalame de Chardonne. A la page suivante, annonce des résultats Batouala Prix Goncourt.
Les Annales coloniales, article ‘Noir sur blanc, Loin des boulevards’. « M. René Maran, qu’un de nos confrères du soir, ayant des attaches avec M. Blaise Diagne, appelle M. Maron, sans doute en raison de la couleur de sa peau » (…) « Le roman qui lui a valu le prix Goncourt est tout noir comme lui…M. René Maran nous montre qu’en amour les nègres sont aussi sauvages que les blancs ». « On le lira avec plaisir, mais de la préface seulement avec ses excentricités anti blanches, ses calomnies contre les fonctionnaires blancs, son exaltation des nègres, à force d’exagération, on pourra dire en souriant comme Germinie Lacerteux par posticipation, c’est marrant ».
Paris-midi, ‘Batouala’ : jugement mitigé. « C’est du véritable art africain », « art affreux, puéril, animal qui fait la beauté des statues et des masques de la collection Guillaume. C’est un livre magique et sauvage… », « style artificiel ». (+ photo).
Romans revues : guide de lecture : le roman Batouala se trouve avec L’Entremetteuse de Léon Daudet dans la catégorie ‘Romans mauvais, dangereux ou inutiles pour la généralité des lecteurs’. Batouala est une « histoire répugnante ». L’article s’appuie sur le jugement d’un missionnaire qui a vécu 11 ans au Congo et qui souligne de nombreuses invraisemblances dans Batouala.
The Chicago Tribune and the Daily News, New York: ’Negro Novelist awarded French Goncourt Prize. Colored Man Beats White Competitors’.
The New York Herald, ‘Goncourt prize awarded to Martinique Novelist’: “Batouala, a study of the color problem in the form of a novel”. “This award is of exceptional interest, in that M. Maran is a full-blooded negro, thirty years of age and a native of Martinique (…) He has previously published two volumes of poetry”.

16 décembre : Bonsoir, article d’Henri Danjou, ‘Bonsoir demande aux députés noirs : que pensez-vous du choix des Goncourt ?’ Diagne salue sa valeur littéraire, mais il a dit « des choses pénibles, décevantes, abjectes ». Beaucoup de blancs vont se faire une mauvaise idée des noirs, « il nous a montrés avec 150 ans de recul ». Candace est intervenu auprès des ministres car Maran a eu des difficultés à cause de sa couleur. René Maran parle des députés noirs « à courte vue. Ils n’ont pas su comprendre qu’ils allaient se discréditer en vendant leur race ».
Excelsior : article de Léon Bocquet et entretien avec René Maran.
Grand écho du Nord de la France informe sur le prix Goncourt et souligne que René Maran a déjà publié 2 volumes de vers aux éditions du Beffroi à Lille. « Batouala sous la forme du roman est une étude sur les noirs ».
Journal des débats politiques et littéraires : appréciation mitigée de Batouala « une oeuvre de notation saignante et morbide qui n’est pas précisément écrite pour les familles ».
L’Action française, article de Léon Daudet, député de Paris, ‘Après le Goncourt’. Il n’y a pas d’infériorité de la race noire. « Batouala est un livre remarquable, d’une langue puissante et hardie ». « Au lycée de Bordeaux, M. René Maran était déjà un escrimeur assidu et brillant ».
L’Auto, ‘La victoire de René Maran, littérateur et sportif’. Rapporte les avis de Le Journal, L’écho de Paris, Le Journal du Peuple, Le Petit Journal, Excelsior, Le Temps.
L’Ère nouvelle, article de Roger Dévigne : « Franchement, je ne crois pas que Batouala vaille grand-chose. (…) La préface est rédigée avec cette phraséologie pétulante, mélodramatique fort en honneur dans la petite presse coloniale. (…) Le texte du récit est d’un vocabulaire pauvre, presque banal ». On attend de René Maran « le livre qu’il nous doit ».
L’Indépendant des Basses Pyrénées, information sur le résultat du Goncourt attribué à « M. René Maran, de parents martiniquais ».
L’information financière, économique et politique : « C’est un noir qui, dans ce petit livre, évoque dans un style nerveux, des moeurs d’hommes de couleur. Il a écrit une préface où il vitupère des excès administratifs ».
L’Intransigeant, ‘Le frère blanc de René Maran nous parle de Batouala’. Bien qu’il ne soit pas nommé, c’est Gahisto qui répond aux questions.
L’OEuvre signale que Maran au lycée de Bordeaux était un « joueur de football-rugby ».
La Croix donne juste l’information du nom du lauréat du prix Goncourt.
La Dépêche algérienne reproduit l’avis positif de Georges Martin dans Le Petit Journal.
La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint Jean de Luz : « un curieux roman exotique dont l’action se passe en Oubanghi ». « M. Maran est un noir, du plus pur ébène, avec des cheveux crépus, des lèvres épaisses, un gros nez et sur le nez un lorgnon. C’est la première fois dans l’histoire qu’une Académie quelconque couronne un écrivain qui ne soit pas de race blanche ».
La Liberté, long extrait de Batouala (la pluie).
La Petite Gironde, article de Guy Ducaunnès-Duval, ‘Batouala chez les Dix. M. René Maran obtient le Prix Goncourt’. Écrivain de grand talent mais injuste envers les blancs qui l’ont tout de même couronné.
Le Gaulois, article informatif sur Maran (lettre de Gahisto).
Le Journal du peuple, article de Jean Madelaigue « Sur René Maran » s’en prend à Jean Souday pour sa critique. Suivent : un entretien avec Léon Bocquet et les interview publiés par Blaise Diagne et Candace sur René Maran.
Le Midi Socialiste, ‘Un Noir remporte le prix Goncourt’.
Le Patriote des Pyrénées, simple information sur le prix et le communiqué officiel. Pn précise que René Maran a fait des études de droit à Bordeaux.
Le Petit Journal rapporte le jugement d’Emile Buré dans L’Éclair : la colonisation est positive, mais il y a trop de « gaspilleurs de vie et d’argent du genre de ceux dont se plaint, dans sa vibrante préface de Batouala, M. René Maran ».
Le Populaire : René Maran était un sportif, il jouait dans l’équipe de rugby du Sport Athlétique Bordelais, dont il fut capitaine une saison. « Voilà qui contredit les déclarations (…) qui prétendent que les sportifs sont en général des brutes que n’intéressent ni les arts ni la littérature ».
Le Radical, article de Paul Allain : « Ce prix ne serait qu’assez secondairement un prix littéraire ».
Le Télégramme, « A propos de Batouala » : Nous avons annoncé, hier, que le prix Concourt a été décerné à M. René Maran pour son roman petit-nègre : Bamboula , non Batouala (...) Mais à défaut de logique, M. René Maran qui est lui-même un homme de couleur et un fonctionnaire de notre administration coloniale, a des sensations extrêmement vives, avec le don de les traduire en un style pittoresque assez frappant ».
Le Temps, Paul Souday adresse des critiques sur le rejet de Chardonne, parce qu’il est éditeur ; il souligne pour Batouala l’écart de la préface et du roman ; il prédit (à juste titre) que cela mènera peut-être à une interpellation à la Chambre de députés.
Paris-midi, rapporte le jugement de Léon Daudet dans L’Action française (« Batouala est un livre remarquable d’une langue puissante et hardie ») celui d’Albin Michel dans L’Éclair (le colon est actif, le Noir est plutôt paresseux et cruel).

17 décembre : L’Alsace Française déclare de Batouala : « L’intérêt documentaire, l’originalité du sujet suppléent à la valeur artistique ». « La tragédie de la colonisation sera connue du grand public ».
L’Intransigeant : des petits ragots autour du prix de René Maran.
La Dépêche (de Toulouse), René Maran était en 1911 dans l’équipe de Rugby du Sport Athlétique Bordelais : mais « ayant eu quelques difficultés avec un officiel de l’USFSA, (il) fut exclu de la sainte Union. Il paraît que l’an passé il a sollicité l’amnistie. Espérons qu’on va lui accorder un peu de clémence en raison de l’argument fourni par lui contre ceux qui estiment qu’intellectualité et sport ne vont point de pair ».
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, article très positif de Louis Palauqui, ‘De Burdigala à Batouala’, écrit par un ancien collègue de René Maran qui publiait dans son journal ‘Burdigalia’ (Bordeaux).
La vie montpelliéraine : n’ayant pu se procurer le livre, le journal se contente d produire le sentiment de J. Chardonne : « Je regrette simplement pour le renom de l’esprit français que l’Académie ait cru qu’il était préférable d’offrir Batouala en lecture aux nations qui nous environnent ».
Le Gaulois : ‘L’Oncle Tom est heureux. Lettre à M. René Maran, romancier sur les bords du Lac Tchad’. (Critique mesurée).
Le Journal des débats politiques et littéraires : M. René Maran « joua plusieurs années ‘avant’ dans l’équipe première de rugby du Sport Athlétique de Bordeaux ».
Le Journal du peuple, article de Han Ryner sur les prix littéraires, Barbusse et Maran sont cités comme de rares exemples qui sortent de l’académisme. Note sur le prix Goncourt : Maran, Chardonne, Mac Orlan : « un noir vaut deux blancs. Ö réminiscence de la musique des mots ! »
Le Peuple, article « Un nègre noir » : se moque du journal L’Écho de Marie qui a écrit : « M. René Maran a trente-quatre ans. Il est né de parents noirs et il est noir lui-même ».
Le Populaire, article de Victor Snell ‘D’accord, mais’ : on peut regretter le choix du Goncourt, mais le journaliste s’en prend aux « procédés de réclame et de commerce ».
Le Rappel article (non igné) très positif précédé d’un long extrait de Batouala.
Le Temps, article de J.L. : Batouala est « un livre honorable » et l’on verra avec la durée.

18 décembre : Comoedia, article de J.H. Rosny aîné, ‘Les trois prix Goncourt de 1921’. Le membre du jury estime que Mac Orlan, Chardonne et Maran ont eu chacun 5 voix et « par conséquent, en toute justice, trois prix Goncourt » !
La Croix, article de Jean Croisières : « On ne saura jamais par les livres de M. Maran si Batouala a une âme et si cette âme a des besoins et des grandeurs ».
La Petite République, ‘Il ne faut pas confondre les Noirs et les Nègres’. « J’ai lu Batouala et j’estime que les Dix ont rendu un jugement équitable. M. René Maran a mis le point sur l’i tracé par le récent congrès pan-noir ».
Le Journal du peuple, note sur la question de couleur à propos du prix de René Maran.
Le Petit Marseillais, note de Jean-Toussaint Samat : livre « parfaitement écrit ». René Maran « un peu plus foncé que Dumas (…) méritait très nettement le prix et je suis heureux que l’éclectisme des académiciens, en le distinguant, ait fait une fois de plus ressortir le mérite d’un auteur de terroir ».

19 décembre : L’Ère nouvelle, article sur la politique coloniale : la question nègre est posée par René Maran (M. Daudet lui a même rendu hommage) et le député Boisneuf, mais ce dernier exagère. L’auteur n’évoque pas la préface de Batouala.
Les Annales coloniales, ‘Noir sur blanc. Rien au tragique’. Cite l’article de Paul Souday dans Le Temps mais le journaliste pense qu’on ne doit pas attendre de la reconnaissance de la part d’un noir, et « les élucubrations de ce fonctionnaire colonial » ne feront pas plus de mal que ‘La sueur du burnous’ de Vigné d’Octon, le « polémiste endiablé ». Quant aux sanctions administratives « M. Albert Sarraut est un trop fin lettré pour y avoir jamais songé ».
Paris-Noticias : ‘Le lauréat des Dix’, article très chaleureux de Manoël Gahisto. + photo de René Maran.

20 décembre : L’Action française, article de Lucien Dubech,’La semaine sportive’ : « On raconte que l’affreux Siki a fait des siennes (…) Il est grand temps que M. René Maran (qui est un ancien joueur de ballon ovale dans l’équipe du Sport Athlétique Bordelais) relève un peu le prestige de la race car ces boxeurs noirs sont invariablement de laides brutes ».
L’Écho annamite : « Le prix Goncourt fut attribué à l’écrivain noir, M. Maran, administrateur du Sénégal (sic) auteur de Batouara (sic) ».
L’Ère nouvelle, rappelle que ce n’est pas la première fois que le président du Goncourt départage deux auteurs ex-aequo.
L’OEuvre s’interroge sur les différents choix des membres du jury et ajoute un article d’ironie méchante sur « l’apothéose du nègre ».
L’Intransigeant : ce n’est pas la première fois qu’un président fait pencher la balance quand les deux candidats sont à égalité.
La Dépêche coloniale article de Charles Régismanset ‘Batouala roman nègre par René Maran’ : « des livres comme Batouala, avec leurs exagérations, grâce à leurs exagérations même, nous forcent à l’examen de conscience ». Article ironique sous forme de conversation entre plusieurs personnes.
La Liberté, article de Grosclaude, ‘Belle confraternité’, qui trouve que la France a un bon système colonial, l’attribution du Goncourt à René Maran étant la preuve d’un sentiment fraternel pour tous les fils du pays, y compris de couleur.
Le Journal regrette que Karukera de Léon Talboom n’était pas connu du jury (texte sur la Guadeloupe qui a le seul ‘désavantage’ d’être écrit par un blanc) et il a interrogé un des membres du jury (non nommé) qui signale que ni Maran ni son éditeur ne les ont importunés.
Le Midi Socialiste : René Maran « footballer émérite », ses amis ignorent s’il est né « à la Martinique ou à Bordeaux de famille martiniquaise » ; au lycée, ses camarades l’appelaient colorado.
Le Petit Journal, article de Raymond Escholier : contre René Maran, « nègre blanc », « Chateaubriand de Basse-Pointe ou du Grand-Morne » qui ne connaît que « la brute primitive » et dont le livre plaira en Allemagne et en Amérique.
Le Peuple compte-rendu très positif de Batouala par Victor Margueritte, ‘Après le prix Goncourt’.
Le Temps article d’Émile Henriot, ‘Littérature et exotisme’, René Maran est la résultante d’un mouvement littéraire qui remonte à Bernardin de Saint-Pierre.

21 décembre : L’Information universitaire : article d’André Beucler qui préfère Jacques Chardonne et qui s’interroge : « N’y a-t-il pas un peu d’inconvenance à décerner (le prix) à quelqu’un d’aussi négrophile que M. Maran qui n’a pas caché son animosité contre les Blancs et les Français ? »
La Lanterne, article de Lucien Descaves ‘Blancs et noirs’. Il a voté pour Batouala et en est fier. Bien avant Maran des blancs ont écrit bien plus que lui sur la colonisation (Patriotisme et civilisation en 1903, Clémenceau dans La mêlée sociale en 1907).
Le Journal du peuple, article d’André Colomer, « Critique militaire » pour s’en prendre à Binet-Valmer et son jugement sur René Maran.
Le Radical, article de Jean Le Meur, ‘Suburres coloniales (?)’. Préfère les belles affirmations d’Albert Sarraut’ que les propos de René Maran qui décrit les noirs et les blancs.

22 décembre : Le Midi colonial et maritime : Long et violent article contre Maran. Batouala n’a pas été écrit par un nègre. Préface blancophobe, peinture inacceptable des Africains. Nous attendons « l’aveu prochain de sa véritable nationalité. Mais n’en doutez pas, il est blanc ». Reproduction de l’article du Temps, 20 décembre, sur René Maran.

23 décembre : L’Action française Batouala « se vend à raison de 5.000 exemplaires par jour. Jamais livre de blanc n’a eu un succès aussi rapide ».
L’Avenir rapporte qu’un élève puni avait fait un devoir (A quoi sert d’être prix Goncourt) où il avait intercalé des phrases de Hugo, Anatole France, Vigny et René Maran. L’enseignant n’avait vu que l’usage de Hugo.
La France libre, article de Jacques Mila, ‘Au sujet du Prix Goncourt, ce bon M. Binet-Valmer’ : le président de la Ligue des chefs de section condamne René Maran mais le journaliste conteste cette façon de juger un prix littéraire sur un terrain différent. « Il y a là un état d’esprit réactionnaire tellement contraire aux principes chers aux écrivains libres, qu’il convient de le dénoncer sans ménagement ».
Le Gaulois : Batouala se vend à 5.000 exemplaires par jour. Même note d’Albin Michel dans Le Journal des débats politiques et littéraires.
L’Éclair : l’écrivain Marcel Azaïs souligne l’impact qu’aura Batouala : « Cette façon de proclamer l’égalité des races va nous brouiller avec les États-Unis ».
Le Petit Parisien, ‘A propos de Batouala’ : René Maran « exagère quand il s’étend complaisamment sur notre férocité à l’égard de la race noire ».
Le Radical signale que Raymond Escholier, lauréat du Prix Femina, « assomme dans son feuilleton littéraire du Petit Journal René Maran qui vient d’obtenir le Prix Goncourt : il lui reproche de ne pas connaître l’âme noire ! »
Les Potins de Paris : « René Maran trouve marrant/ Ces jours-ci remplis d’académiques/ Controverses. Mais quelles niques/ Pavoisent le faciès du bel Abel Hermant. » Bref article qui parle de la protestation de l’Association des Étudiants mais pour le journal « après tout les noirs ont bien compté pendant la guerre ».

24 décembre :Journal de Montélimar, article de Pierre de Saint-Prix : il a paru « chic et un tantinet frondeur » à l’académie Goncourt « de couronner sidi Maran, libre à elle et libre à nous de ne pas être de son avis ».
L’Afrique du Nord illustrée : le prix Goncourt à Batouala. « Détail à noter, M. René Maran est de race noire ». Il était l’ami d’André Lafon qui le présenta à Léon Bocquet éditeur de ses 2 premiers recueils de poèmes.
La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz : article d’Armand Richard : « Batouala, outre qu’il est un bon roman est un roman sympathique (…) On éprouve de l’admiration et de l’amitié pour les sauvages ». « Où vraiment est la civilisation : si elle est une ou si nous ne pouvons pas en concevoir plusieurs aussi justifiables les unes que les autres ».
La Revue hebdomadaire : photo de René Maran et annonce de son prix Goncourt.
Le Courrier de La Rochelle, article de Ch. Croutzet ‘Foot-ball Rugby’ : victoire du Stade Rochelais contre l’équipe de Saintes. Dans l’équipe il y a Maran : « Je me permettrai de dire en passant que Maran est le frère du nouveau lauréat de l’Académie Goncourt et à ce sujet je suis certain d’être l’interprète de tous les fervents de Trianon pour adresser à Maran nos meilleures félicitations pour le succès remporté par son frère, également vieux fervent du ballon ovale ».
Le Crapouillot : article positif de Marius Mermillon sur Batouala. M. Maran « est un Scarron nègre. Il a su nous dépeindre ses frères inférieurs dans un style bigarré plein de mots sauvages qui sent son terroir et n’a rien d’académique. Sa préface est un bel appel humain en même temps qu’une menace à quelques coloniaux ». (…) « Le général Archinard, de Mirbeau, avait un cabinet de travail tapissé de peaux de nègres. Le jour venu, nous pourrons choisir pour Batouala une superbe reliure en peau de certains fonctionnaires civilisés de l’Oubangui-Chari ».
L’Opinion, dont le rédacteur en chef est Jacques Boulenger : article élogieux sur Batouala.

25 décembre : Aux écoutes, l’annonce du prix Goncourt à Albin Michel et aux journalistes, qui veulent des confirmations.
Ève : le livre aurait été meilleur « si la préface de Batouala incriminait les blancs avec plus de modération et si le roman ne contenait pas aussi crument exposées des scènes de lubricité bestiale » + photo.
La Croix, article critique de José Vincent sur Jacques Chardonne : « Vous valez plus que Batouala ».
L’Action coloniale, présentation positive de René Maran ; Batouala, « ce curieux roman auquel l’académie Goncourt vient de rendre un juste hommage ».
Le Carnet de la semaine
, avis négatif : « erreur d’optique, affirment ceux qui connaissent la brousse ; erreur d’optique de la part des juges de l’académie Goncourt ».
Les Annales politiques et littéraires, « René Maran est un écrivain noir (ne lisez pas noir écrivain). Il est né en effet à la Martinique. Et si le maréchal de Mac Mahon vivait encore, gageons qu’il dirait à René Maran : Continuez ».
Revue française, politique et littéraire : « son livre peint la bestialité nègre la plus affreuse ».

26 décembre : L’Action française remarque que pour Noël L’Humanité parle d’impossible rédemption « avec, pour légende, une phrase empruntée au Batouala de René Maran : Civilisation, tu bâtis ton royaume sur des cadavres ».
La Dépêche coloniale, article ‘Une oeuvre de haine, Batouala ou la calomnie’ par Maurice Delafosse : « En couronnant ce pamphlet, l’Académie Goncourt a commis une mauvaise action ».
Paris-Noticias, article de Paulo Osorio ‘Batouala.M. René Maran ne pardonne pas aux blancs de n’être point nègres et peint les nègres de façon à en dégouter les blancs’. Il cite le passage sur les Portugais et d’autres qui le consternent.

27 décembre : Courrier de Saône et Loire : « René Maran est nègre. Mal venu qui s’en gausserait car c’est aussi un fin lettré ».
Le Journal 
note qu’on accuse déjà René Maran « de n’être pas un noir d’Afrique, on l’appelle nègre blanc, noir en simili, Français des Antilles (…). Il n’y a point de gloire parfaite sans détracteurs : M. René Maran est comblé, il a les siens ». On l’accuse aussi d’avoir plagié le roman Héva de Joseph Méry, paru en 1844 (aux Indes, un amant se débarrasse de son rival au cours d’une chasse au tigre).
Le Petit Parisien : « Après les nègres excités de M. Maran, nous lions connaissance avec la douceur malgache » - présentation du livre, en malgache, Ifaralahy détesté de ses frères.

28 décembre : La Griffe : article très élogieux de Jean-Michel Renaitour ‘Un grand poète : René Maran’.
Paris-midi, article de Maurice de Waleffe81, ‘Un méchant livre’. Le journaliste a vécu en Afrique et n’a rien vu de tel. « Batouala est un méchant livre, outrancier et faux, qui ne fait honneur ni aux blancs ni aux noirs et dont nous ne saurions trop décourager l’exportation ».

29 décembre : L’Écho d’Alger, article ‘Un éreintement littéraire. Le lauréat du prix Goncourt est sévèrement jugé’. L’article se fonde sur les critiques de Maurice de Waleffe et qualifie le livre de « regrettablement tendancieux ».
L’Intransigeant : des extraits du poème In Memoriam de René Maran pour Olivier Hourcade, son camarade de lycée, mort à la guerre. Publiés par la Revue de la semaine.
Le Journal du peuple, comment Henry Céard a voté pour René Maran au Goncourt.
Le Midi colonial et maritime : long article très critique contre René Maran : Batouala est trop long et pourrait se résumer en 12 eaux-fortes. Livre trop injurieux envers les blancs. Quel est le vrai créateur de Batouala ?
Paris-midi, article de Maurice de Waleffe, ‘Un Maupassant nègre’. « Dans Batouala, les nègres eux-mêmes refuseront de se reconnaître ».

30 décembre : Artistica : mauvais jeu de mot : « Fortuné Cadet mérite aussi le Prix Goncourt puisqu’il est …Maran ».
L’Athlète (Bordeaux)’René Maran’. Article sur le mode amusant, qui souligne les activités de Maran dans l’équipe du Muguet puis celle du Sport Athlétique Bordelais.
Le Journal rappelle que la prochaine exposition coloniale a affronté les protestations des riverains qui redoutent la musique africaine (« Batouala est indésirable dans les grands quartiers ») et la présence des coloniaux (« Tout le monde sait, d’après M. Maran, que ce sont les pires sauvages, puisqu’ils ne boivent pas moins de quinze litres d’absinthe par mois »).
Le Journal du peuple
, cite longuement l’appréciation de Gahisto sur René Maran dans L’Opinion.
Le Libertaire : des descriptions « d’un grand réalisme et d’un beau naturel ». Vigné d’Octon est plus critique que Maran sur la colonisation, Reclus a déjà étudié les populations primitives. « Une oeuvre simple, qui dépeint toutes choses avec la fantaisie et la naïveté que le noir sait mettre dans son observation de la vie et de son entourage ».
Le Peuple, article ‘C’est Maran’. Le succès de Batouala a fait vendre à un libraire, en deux jours, 50 exemplaires de La Case de l’oncle Tom de Mme Beecher Stowe. « René Maran a ainsi contribué au succès de ses prédécesseurs ».
Le Progrès du Loir et Cher : article positif : « Les dix ont eu un geste heureux ». « L’auteur montre comment les malheureux nègres, nos frères noirs, sont exploités par ceux qui leur apportent une soi-disant civilisation, masquant ainsi la plus féroce exploitation ».

31 décembre : L’Intransigeant : des extraits de quelqu’un qui a vécu 44 mois en Oubangui-Chari : le général Largeau ayant été mal reçu par un fonctionnaire noir à Sibut avait fait muter tous les fonctionnaires noirs de cette route ; Maran ne règle-t-il pas ses comptes avec un ancien administrateur de Grimari ? D’autre part, le directeur de La Vie a publié la lettre et les poèmes que René Maran avait envoyés de Sibut le 22 avril 1914 – en demandant qu’on envoie un exemplaire de son livre à sa mère à Bordeaux.
Le Journal amusant : « le nègre couronné est l’auteur d’un livre très quelconque et il fait bien plus oeuvre de polémique que de littérature. Batouala n’emballe personne, sinon quelques nègres du Parlement, car il n’y a même pas unanimité chez les hommes de couleur qui siègent au Palais Bourbon ». Gustave Geoffroy et Lucien Descaves ont joué un rôle déterminant.
Le Progrès de la Côte d’Or, article d’Henri de Force, ‘La juste plainte de Batouala. « M. René Maran a eu le courage de dire ces choses comme les académiciens ont eu le courage de le couronner ». Longues citations du livre.
Le Rappel annonce que la Revue hebdomadaire du 31 décembre publie un ‘poème à Francis Jammes’ de René Maran.
Pau-Pyrénées, article d’Edouard Dulac : « méchant livre », « apologiste de la haine et de la révolte contre les boundjous come il nous appelle ».
Revue Hebdomadaire : un article de Jean Balde ‘En marge de Batouala’.

Décembre : La Grande revue, ‘La littérature coloniale et ses difficultés’ : l’écrivain colonial « ne doit pas se contenter de faire beau, il faut aussi qu’il fasse vrai. N’est-ce pas d’ailleurs ce qu’a semblé proclamer ces jours derniers le jury du prix Goncourt en couronnant le roman colonial de René Maran : Batouala ? ».

1922

1922

1er janvier : ‘Batouala à l’ICF’ : quelques abus ne peuvent conduire à généraliser.
Article de Jean Gheebrandt : vives critiques de Batouala. /Dans le même numéro, compte rendu positif de Koffi, roman vrai d’un noir de Gaston Joseph (préface de M. Angoulvant), Prix de littérature coloniale/. + article de Gaston-Denys Périer ‘Les Nègres’ (dont Batouala). + Compte rendu bref et un peu déçu de Visage calme.
Athena, revue mensuelle d’Art et de Littérature : pour le contenu, Batouala est une « simple transposition en noir d’un fait-divers de Belleville » et pourquoi l’Académie Goncourt se charge-t-elle de « morigéner nos fonctionnaires coloniaux et d’étaler à la face du monde les plaies de notre administration africaine ? »
Aux écoutes : publicité pour Batouala qui paraît dans la Nouvelle collection d’Albin Michel au prix de 3,75 fr. Article, ‘Le plagiat de M. Maran’ : la nouvelle Héva de M. Méry au « style effroyablement rococo et aux péripéties bouffonnes » ne peut avoir servi de modèle à Batouala.
Feuilles au vent, article mitigé d’Alphonse Mortier sur Batouala de Maran et sur le prix Fémina.
L’Afrique française, long article de J. Ladreit de Lacharrière contre Batouala et qui s’achève ainsi : « on prépare en ce moment à Berlin un tract destiné à être distribué aux États-Unis et qui est composé d’extraits de Batouala et intitulé ‘un réquisitoire contresigné par l’Académie française des Goncourt ». Dans un autre article sur les langues indigènes et le Français, on lit : « Batouala très médiocre au point de vue littéraire, enfantin comme conception et méchant comme tendance ». Enfin, dans un article de Maurice Besson contre Marcus Garvey qui « fit un pompeux éloge de Batouala et l’Académie Goncourt eut les honneurs du Congrès. Il annonça que Batouala allait être traduit dans toutes les langues nègres et que l’UNIA se chargerait de distribuer des exemplaires dans le Continent noir ».
La Chronique mensuelle de l’Institut colonial français : 2 articles contre Batouala :
La Dépêche de Brest reproduit l’article élogieux de Jean Balde dans La Revue hebdomadaire.
La France Nouvelle : La préface de Batouala est « déclamatoire et prétentieuse » ; le livre « une couleur locale à amuser les badauds ».
La Renaissance d’Occident : article positif de Léon Bocquet sur Batouala.
La Revue anarchiste, très long article de Vigné d’Octon, ‘A propos de Batouala’. Autant la préface lui plaît, autant le livre le déçoit. « Le livre de M. René Maran est presque une mauvaise action commise contre ses frères ». N’aime ni la forme ni le sujet. Préfère Les Noirs de l’Afrique de Delafosse.
La Revue Bleue, article mitigé de Firmin Roz sur Batouala.
La Revue critique des idées et des livres, long article de Gilbert Charles sur Batouala qui s’en prend à l’idée d’objectivité revendiquée par René Maran.
La Revue de Paris : long compte rendu très négatif d’Henri Bidou sur Batouala. « Livre faible », « littérature trop médiocre »
La Revue littéraire, théâtrale et sportive article de Georges Turpin (assez positif) sur Batouala.
La Revue mondiale : article plutôt négatif de Nicolas Ségur sur Batouala.
La Revue Mondiale, article de Nicolas Ségur sur Batouala. Maran a raison dans sa préface, mais le roman ne s’accorde pas avec elle. On entre « dans le cerveau réduit et dans les sens tumultueux, cruels et âpres de ces êtres naïfs ».
La Revue politique et littéraire, article très négatif de Paul Gaultier, ‘Du jazz-band au roman nègre’ : « Je préfère croire que l’Académie Goncourt a voulu manifester sa sollicitude pour nos frères de couleur, en attendant qu’elle la marque pour nos frères inférieurs, ce qui pourrait l’inciter à couronner l’an prochain, s’il s’en produisait un, un ‘véritable roman singe’ ».
La Revue universelle, long article de Georges Le Cardonnel qui trouve incompréhensible le choix de Batouala pour le Goncourt. Style « déplorable » « certaines pages semblent n’être écrites dans aucune langue » …
Le Monde colonial :
- « Le Prix Goncourt est décerné à un noir, M. René Maran
- « Notes d’un confrère sur M. René Maran », Léon Bocquet, directeur du Beffroi
- « Notes personnelles de M. René Maran »
-Extrait de Batouala + photo
Le Radical, bref article ‘René Maran poète’.
Lemouzi, organe mensuel de l’École limousine félibréenne, article de Septime Gorceix sur La Randonnée de Samba Diouf : le héros « regagne cette sympathie un peu indulgente dont M. Maran avait privé ses compatriotes en les peignant, dans Batouala, plus noirs – je veux dire plus arriérés et plus méchants – qu’ils ne sont peut-être en réalité ».
Les Cahiers idéalistes, long article positif de Georges Jamati ‘A propos de Batouala’ : « Nous répondons à l’appel de M. René Maran au nom, certes, de la solidarité humaine, mais au nom surtout d’un humanitarisme qui s’élargit jusqu’au culte cosmique … »
Les Modes, article de Sibyl de Lancey, ‘La Mode et les modes’ : « Je ne serais point extrêmement étonnée qu’un courrier apportât à dos d’homme, dans ses balles, à M. René Maran, avec la nouvelle déjà vieille pour nous de son élection au prix Goncourt des images des ‘Modes’ qui pourraient faire rêver les beautés du Tchad et Mesdames Batouala. Ne nous a-t-on pas montré Antinea au fond du Hoggar accessible à toutes les élégances civilisées ? »
Mercure de France, ‘Un lauréat littéraire, homme de sport’ se réfère aux articles de L’Écho des Sports et de L’Auto (rugby et course à pied).
Revue des questions coloniales article de Camille Fidel, ‘Le problème des races’ : cite un article de Hans Zache qui dit qu’en Allemagne on ne donne pas de prix littéraire à un noir comme pour René Maran en France.
Revue française, politique et littéraire, article d’Eugène Langevin. René Maran « fait preuve d’un grand talent », mais l’avoir choisi pour le Goncourt est « absurde et coupable ».
Revue mensuelle des Lettres françaises : compte rendu sans jugement d’appréciation.

2 janvier : Excelsior, rapprochement entre Batouala et Le Roman du Chérif d’Edouard Crocikia, (préface de Claude Farrère) : même genre de conclusion sur l’administration coloniale.
L’Écho du Nord, Henri Potez : « le roman étrange de M. René Maran, couronné par l’Académie Goncourt. Si Batouala, son héros de couleur et ses compagnons étaient vraiment représentatifs de la race noire, de quels arguments ne fourniraient-ils pas ceux qui voient dans l’homme un singe parvenu ! »
L’Intransigeant : témoignage de Michel Renaitour et de Jean Balde sur René Maran, montrant qu’il n’est pas antifrançais.
Paris-Noticias

3 janvier : L’Avenir, ‘Le plagiat de M. Maran’ : Aux Écoutes a fait justice de l’accusation de plagiat. Batouala reproduirait un roman de Méry Héva, « courte nouvelle qui se déroule près de Madras ». « Le style de la nouvelle est effroyablement rococo et les péripéties en sont bouffonnes ».
La Dépêche coloniale, article de F. Jourdier ‘Faut-il apprendre les langues indigènes ? A propos de Batouala’ : il ne faut pas apprendre les langues indigènes, mais les indigènes doivent parler le français.
L’Éclair : signale que La Revue de la semaine illustrée du 23 décembre a publié un poème de René Maran « In memoriam !’
Le Matin, article ‘Les romans de l’Afrique française’ de José Germain : Batouala « roman plein de qualités et de défauts ». « M. René Maran ne prouve rien, sinon qu’il n’est point dépourvu d’un talent qui a besoin de se clarifier, de modérer un exotisme trop forcené et de libérer son style d’un encombrement d’onomatopées fort inutiles ».

4 janvier : L’Intransigeant, ‘Black and White’, un administrateur, ami de René Maran (Eboué ?) déclare : « des trois administrateurs sous les ordres de qui René Maran a servi à Grimari, l’un est mort à son poste, pleuré par Maran et les deux autres sont restés ses amis ». « L’auteur de Batouala est aimé des indigènes ».
La Liberté, l’accusation de plagiat n’est pas fondée. Maran ne s’est pas inspiré de Héva, une nouvelle de Méry.
Le Journal : les Allemands préparent un tract, destiné aux USA, composé d’extraits de Batouala, « étrange livre où l’auteur attire tour à tour l’intérêt sur les pauvres noirs maltraités par les blancs et sur les infortunés blancs obligés de vivre en contact avec les êtres inférieurs que sont les nègres ! Eau trouble où les Allemands devaient forcément pêcher quelque chose ! »

5 janvier : Le midi colonial et maritime : reprend l’article de L’Intransigeant du 31 décembre 2021.

6 janvier : L’Ouest-Éclair : Si vous jugez que L’Épithalame est supérieur à Batouala, vous avez raison. On a privilégié René Maran « petit fonctionnaire noir, en service au lac Tchad, sans ressources pécuniaires, sans relation, qui avait grand besoin de cette forme d’encouragement ». Jacques Chardonne vient d’une famille riche et a de bons revenus. Donc, « Littérairement, ce n’est pas juste. Socialement, on a bien fait ».
Le Courrier colonial, article : « Un excellent moyen de se faire des rentes aux colonies » : « Boisneuf le dit, Diagne le crie, Maran l’écrit », ce sont les Blancs qui sont victimes des populations noires et jaunes…
Le Radical : « on avait insinué que M. René Maran avait pu s’inspirer, pour écrire Batouala, d’une nouvelle de Méry, intitulée ‘Heva’. Après lecture, cette accusation paraît purement fantaisiste ».
Le Turco, article « Nouvelle ‘Kultur’ française », reproduit le commentaire de Urbain Gohier dans la Vieille France : puisque « le nègre Maran est le maître des écrivains français, ce n’est pas le Congo qu’il faut appeler Colonie française, mais la France qu’il faut appeler Colonie nègre ». Grâce à Maran, a propagande allemande aura un réel impact sur les États-Unis.

7 janvier : Floréal : « oeuvre ardente et colorée, oeuvre courageuse aussi puisque, malgré ses fonctions, son auteur y dénonce avec une virulence qui, sans doute, ne fut jamais égalée, les méthodes cruelles employées par la présomptueuse Europe sur le continent noir, qu’elle dépeuple, pille et alcoolise sous prétexte de le civiliser ». Portrait + extrait de Batouala.
L’Humanité, ‘En marge de Batouala’, un scandale au Togo confirme les propos de René Maran.
La Chronique mondaine : Batouala est « très coloré, et contient des scènes d’une lubricité poussées à l’extrême » ; « violent réquisitoire contre les blancs » ; « tout cela est peut-être vrai et, dans tous les cas, c’est écrit avec sincérité, avec chaleur et avec un talent descriptif qui peuvent justifier le succès de ce roman vécu, de ce roman de cruelle observation ».
La Revue Bleue : long article de Paul Gaultier, « Du Jazz Band au roman nègre », très critique envers Batouala. Préférait Chardonne.
La Revue hebdomadaire, article incendiaire de E. Jaloux contre Batouala.
La Revue politique et littéraire, article de Firmin Roz, ‘Le prix Goncourt’ : « Il a bien fait de nous les (les Noirs) montrer tels qu’ils sont. Et c’est le principal mérite de son livre, qu’on voudrait plus ample, plus profond et, surtout, mieux écrit ».
Le Républicain du Gard : un élève de Rhétorique pour tromper son professeur de français rédige un texte où il mêle des phrases de Hugo, Vigny, Anatole France et René Maran.

8 janvier : La Dépêche de Brest rapporte les commentaires ironiques de la revue Hier, Aujourd’hui, Demain sur l’usage des onomatopées dans Batouala.
La Dépêche coloniale et maritime, article de Delafosse, ‘Pour les fonctionnaires coloniaux. La fin des scandales. On demande que justice soit faite’ : « les divagations haineuses de tous les René Maran » qui transforment des petits faits en drames pour la plus grande joie des Allemands.
La Pensée Française, article positif de Jean-Michel Renaitour : ‘René Maran, Prix Goncourt’.
Le Carnet de la semaine : « en lisant Batouala, ils (les membres du jury) viennent de s’apercevoir que ce roman, médiocre par lui-même, est surtout une mauvaise action. Sous couleur – c’est le cas de le dire – sous couleur de prendre la défense de ses frères opprimés, M. René Maran y fait le procès non de notre administration coloniale mais de ses fonctionnaires (…) Il faudrait peut-être en finir avec ce sentimentalisme imbécile qui nous représente toujours comme des bourreaux et le nègre, l’arabe ou le jaune comme de douces créatures inoffensives ».

9 janvier : L’Éclair signale que La Revue Hebdomadaire du 31 décembre 1921 a publié ‘Poème à Francis Jammes’ de René Maran.

10 janvier : L’Action coloniale cite un long article positif de La Victoire sur René Maran ; « J’ai une vraie joie qu’un vrai nègre se révèle un vrai écrivain français ».
Le Figaro : « Batouala-plage ou le petit trou pas cher ».

11 janvier : Le Sémaphore algérien, article « Un roman néfaste ». Batouala est utilisé par les Allemands dans leur propagande contre les soldats indigènes.

12 janvier : L’Intransigeant : Télégramme de René Maran à Gahisto : « Fort Archambault via Dakar. Merci. Vous prie faire disparaître prochains tirages fautes orthographe premières éditions. Amitié tous. René Maran ».
Le Midi colonial et maritime : reproduit l’article de Marius et Ary Leblond dans La Vie. En première page, caricature « Croyez-vous que ce Batouala est Marrant ? ».

13 janvier : Le Courrier colonial, « Une mésaventure de M. Maran à Matadi ».

14 janvier : La Pensée Française, très long article positif de Jean-Michel Renaitour : ‘René Maran, Prix Goncourt’.
La vie montpelliéraine, article ambigu de Jean d’Uhalde. Les nègres ont tout reçu : le service militaire, le droit de vote, un prix littéraire qui donne la possibilité de se plaindre de ses malheurs. « Continuez à noircir au soleil en silence ».
Le Courrier de la Rochelle : article très négatif de Robert Guillon ‘A propos de Batouala, prix Goncourt 1921’.
Le Journal sur le mode ‘anticipation’ humoristique, Asmodée fait figurer, à la représentation de Chéri de Colette, René Maran ‘de l’Académie Goncourt’, parmi les spectateurs, aux environs de 1960.

15 janvier : Ève : présentation globalement négative de Batouala par Raymond Clauzel.
L’Afrique latine : article de Pierre Loiselet sur Batouala.
Le Crapouillot, saynète théâtrale humoristique, ‘Le Prix Goncourt’ avec Maran comme personnage central.
Le Cri de Paris, à propos d’un nouveau prix littéraire : « Les manuscrits affluent déjà. Une romancière négresse s’est déjà mise sur les rangs. Elle s’est dit que si les Académiciens du Grenier avaient couronné u nègre, les juges du Grand prix Balzac donneraient peut-être la palme à une femme de couleur. Dans la lettre qui accompagne son oeuvre, elle se qualifie modestement ‘Soeur e M. Maran en obscurité’. Elle fait allusion évidemment à l’obscurité de son teint plutôt qu’à celle de son mérite ».
Mercure de France compte-rendu mitigé de Batouala par Rachilde et remarque sur le dévouement de Renaitour pour René Maran.
Romans-Revue Batouala est qualifié de « bestial », « sans valeur au point de vue littéraire ; moralement, il est d’un cynisme répugnant ». Les Académiciens sont « des vénérables attardés » qui prennent « de séniles décisions ».

16 janvier : La Charente : « Nouvelles Galeries. Lundi 16 janvier et jours suivants. Soldes nombreuses occasions à tous les rayons. Prime. Lundi, il sera offert à tout acheteur de 25 fr. de marchandises un exemplaire de BATOUALA, roman de M. René Maran, lauréat du prix Goncourt 1921 ».
Le Rappel, ‘Pour rien’ : René Maran a écrit un ami sur le coût de la vie à Fort Archambault. Il a « la vie à bon marché et la gloire ».

17 janvier : Le Gaulois commentaire ironique sur Batouala.

18 janvier : Les dernières nouvelles de Strasbourg, ‘Le Prix Goncourt 1921, une oeuvre discutée’ : « Efforçons-nous de ne point dramatiser et de ne voir dans le Prix Goncourt de 1921 que le couronnement d’un effort d’écrivain et rien de plus ».

19 janvier : Journal de Beaune, les Allemands utilisent des extraits de Batouala : « Il est certain que M. René Maran n’est pour rien là-dedans et qu’il n’avait point pensé – bien au contraire – écrire un réquisitoire contre les hommes de sa couleur. Mais le fait est là. Et il est fâcheux ».
Le Journal annonce que le prochain livre de René Maran concernera les Belges qui lui ont refusé l’accès à l’hôtel à Marali (Congo belge).
La Revue de la semaine illustrée, article de Max Buteau positif sur Batouala.
Le Petit Parisien, ‘Noir et blanc’ : préférence pour le livre de Trautmann (orthographié Traupmann) sur Batouala, mais reconnaissance de certains abus – dont le recrutement des soldats indigènes.

21 janvier : La Presse algérienne, Pierre Anselme reproduit l’avis négatif de Le Cardonnel dans La Revue Universelle.
La Revue politique et littéraire, Revue bleue : ‘Du jazz-band au roman nègre’, article, plutôt négatif, de Paul Gaultier.
La Chronique mondaine, littéraire et artistique, article de Jean-Renaud « Batouala et les coloniaux ». Le journaliste connaît les Antilles et le centre africain. Il sait qu’il y a des Gaud et Toqué, mais il pense aussi à tous ceux qui ont une attitude correcte envers les populations.

22 janvier : L’Intransigeant : Opinion du général Mangin sur le Goncourt. Un candidat évincé a déclaré : « Le général Mangin ne va plus pouvoir recruter ses tirailleurs indigènes ! ». Le général a déclaré dans La Vie que Maran aurait dû laisser l’adultère et montrer les relations mère enfant car « c’est par là que cette race est vraiment intéressante, attachante ».
Revue française politique et littéraire : Eugène Langevin souligne le rôle de Gustave Geoffroy « pour que l’emporte le roman noir du noir René Maran ».

23 janvier : Le Figaro, article de Henri de Régnier : maintien son jugement positif sur Batouala.
Le Petit Oranais, long article de Jean Bernard : « On éprouve une grosse, très grosse désillusion ». « Erreur inexplicable ». « Un mauvais livre à tous les points de vue : il est mal écrit en style nègre ; il est anti-français et les Allemands n’en ont jamais dit davantage contre nous. Le roman ravale les noirs au-dessous des brutes les plus immondes et enfin il est sans intérêt ».
La Griffe article ‘Le lauréat noir du prix Goncourt, peines disciplinaires demandées’.

24 février : La Croix, article de Jean Guiraud, ‘Un mauvais livre’ : Maran est « l’un des maîtres, en France, de l’internationale de Moscou ». Il favorise la propagande allemande contre la France. Dans Batouala, le nègre « n’est qu’un singe lubrique (…) et panthère pour la cruauté ». L’auteur calomnie la race nègre tout entière et la France. Il y a eu des abus, le recrutement « a prêté à de justes critiques » mais c’est oublier Brazza, Gouraud, les missionnaires, Mgr Augouard… « Ce roman est un méchant livre et une mauvaise action ». Un collaborateur de La Croix, M. José Vincent, a montré que « Batouala n’a pas même l’excuse d’avoir une réelle valeur littéraire ». Repris dans La Croix du Nord du 1er mars 1922.

25 janvier : L’Action coloniale, article de H. Le Noffick, ‘Un noir de la Martinique, M. René Maran’ : « le plus parfait romancier noir d’aujourd’hui ».

26 janvier : L’écho de Paris, ‘Les Blancs et les Noirs de Batouala’, article virulent du général Aubier contre Batouala : « le roman de M. Maran eût gagné à être écrit dans une langue moins scatologique et même parfois tout simplement en français ». « L’Allemagne y trouvera matière à justifier sa perfide propagande contre ce qu’elle a appelé ‘la honte noire’ ». Les Allemands envoient un tract aux États-Unis composé d’extraits de Batouala, intitulé ‘Un réquisitoire contresigné par l’Académie Goncourt’. René Maran doit justifier de ses accusations, diffamations « pour que puissent être prises les sanctions nécessaires ».
Le Midi colonial et maritime : Point de vue du général Mangin sur Batouala publié dans La Vie. Il fallait décrire « la tendresse admirable et le dévouement de la mère négresse pour ses petits ; c’est par là que cette race est vraiment intéressante, attachante ! »

28 janvier : La Croix de Saintonge et d’Aunis. Le journaliste compare Maria Chapdeleine de Louis Hémon et Batouala de René Maran. Batouala : « un livre qui écoeure et que l’on referme avec une nausée et que l’on referme ne survit point à un engouement passager. Le feu de paille de Batouala sera depuis longtemps éteint que la belle flamme claire de Maria Chapdeleine luira toujours ».
Le Monde illustré, article élogieux de Pierre Sabatier sur Batouala, livre d’un « fin lettré et d’un fervent de la langue française ». (+ photo de René Maran).

29 janvier : Comoedia, article plutôt négatif de John Charpentier, ‘Roman de noir ou roman sur les noirs’.
︎La France libre, article de M.C. du Coeurjoly : « Je voudrais bien savoir ce qu’on en dira en l’an 1950 ».

30 janvier : Les Annales coloniales, article du sénateur Lucien Cornet sur le discours de Maurice Long à propos de la place des Indochinois dans la gestion de leur pays. Il faut défendre l’idée que toutes les races deviendront égales : « Le succès littéraire récent de M. Maran ne laisse pas de confirmer cette thèse. Mais, M. Maran, nègre par la couleur, est Européen par la culture. C’est un ancien élève du lycée de Bordeaux ; c’est un des nôtres. C’est à nous qu’il appartient de le revendiquer et non aux noirs. Ce n’est pas avec la couleur de sa peau qu’il a fait son livre, c’est avec le sens de son esprit, c’est à nous qu’il le doit » ou plus exactement de la civilisation romaine.

31 janvier : Les Annales coloniales, article d’Eugène Devaux sur la pièce de théâtre de A.P. Antoine, ‘Le Démon noir’. « Après Batouala de M. René Maran, sorte d’Ubu Roi, aussi puéril mais moins attrayant, voici encore les noirs au premier rang de l’actualité ». Une femme blanche avec son mari au Soudan, elle a de l’attirance pour un noir mais le rejette au dernier moment, le mari est tué et elle est violée par des noirs.

Janvier : Études, long article de Louis Jalabert, ‘Pour les Noirs’ : le journaliste rapproche le film allemand ‘La Honte Noire’ de « cette autre honte » qu’est le livre de René Maran : « Le film germanique et Batouala vont de pair dans l’ignominie ».
Revue d’économie politique : article de Charles Gide : « L’auteur de Batouala, après avoir dénoncé dans sa préface les crimes de la colonisation, s’empresse de justifier celle-ci avec la plus comique inconscience en nous montrant les noirs comme les plus hideuses brutes, bien au-dessous des coloniaux dans l’échelle animale (ce qui fournira un bon argument à l’Allemagne contre la ‘honte noire’) et par conséquent, si même ils devaient être éliminés complètement, on ne pourrait, à en juger par ce portrait, que s’en réjouir ».
︎La Renaissance d’Occident, analyse positive de Batouala dans l’article de G. Périer ‘Des Nègres’.

Janvier – février : Annales Apostoliques des Pères du Saint Esprit, article d’un missionnaire d’AEF qui indique plusieurs invraisemblances dans Batouala et qui souligne les activités des missionnaires. L’article est repris dans L’éclaireur du Dimanche du 12 février, dans La Croix du 4 mars (‘Un Noir qui ignore les Noirs’), dans L’Avenir du Tonkin du 24 mars (Batouala jugé par les missionnaires d’Afrique).
Études : article de Louis de Mondadon sur Batouala : « la plus dégoutante chiennerie », « la boîte aux ordures ».

1er février : La Revue de France publie les Stances de René Maran.
Le Crapouillot signale qu’au Salon des Indépendants, le peintre Cornileau a présenté un portrait de René Maran.
Le Monde nouveau, article de Léon Bocquet ‘En Afrique équatoriale avec René Maran’ (cité dans La Dépêche de Toulouse du 3 février et par la Revue Hebdomadaire).
Revue mensuelle des Lettres françaises : article positif de Pisanello sur l’oeuvre de René Maran, y inclus ses poésies.

2 février : L’Écho d’Alger, long article de F. Ancey, ‘Le prix Goncourt 1921’ « Ce livre n’est même pas écrit en français, il est de plus immoral ». « Un nègre qui a la haine de la civilisation européenne ». « René Maran devrait reconnaître que certaines races d’hommes sont supérieures à d’autres ». L’auteur n’apprécie que la description de l’orage.
︎L’Ouest éclair, article d’Eugène Le Breton, ‘Il n’y a pas de péril noir, mais il y a une question noire’ : les Asiatiques ont une civilisation, pas les Noirs. Il faut les aider à progresser et, mais avec « une politique de l’amitié ».

3 février : Les Potins de Paris : « A quel genre de galimatias s’est manifestement consacré M. René Maran en écrivant ‘Batouala, roman couronné par l’Académie Goncourt ? ».

4 février : La Dépêche de Brest reproduit l’article élogieux de Léon Bocquet dans Le Monde nouveau.
Le Rappel, reproduit un article de Léon Bocquet ‘En Afrique équatoriale avec René Maran’ paru dans Le Monde nouveau.
Le Tell : journal des intérêts coloniaux reproduit un article d’Alfonse Cazes dans L’Écho d’Oran, ‘Si Molière était là : « Leurs livres (ceux des Classiques) sont moins embêtants que Batouala et les autres lancements de l’académie Goncourt ».

5 février : Aux Écoutes, article ‘Le contrecoup’. Les fonctionnaires coloniaux demandent que « M. Maran comparaisse devant un conseil d’enquête. (…) Voilà beaucoup de bruit pour une couronne académique ».
Le Carnet de la semaine, l’article fait l’éloge de Cantegril de Raymond Escholier qui paraît « en même temps que les Goncourt lauraient René Maran. Chacun son goût et tant pis pour ceux qui préfèrent la noirceur, l’abjection et la rancune à la clarté, à l’allégresse et à l’amour ».
︎Les Potins de Paris, ‘Haro sur le nègre’ : « Tandis que les presses roulent et que se multiplient les éditions de ‘Batouala’, les commentaires vont leur train. Chaque année, on reproche aux Dix de s’être trompé. Cette fois, le blâme est étayé de preuves. Il n’est pas jusqu’à M. Charles Derennes pour trouver ‘Batouala’ écrit en petit-nègre. Mais surtout on reproche à ce bouquin d’être un factum monstrueux. M. René Maran, nègre, élevé au collège de Bordeaux, est administrateur colonial. Il ne se pardonne pas d’être noir et il en veut aux blancs de ne pas lui ressembler. Alors, pris de colère, il s’est mis à vitupérer le blanc, chargent la France des pires crimes. On ne peut trouver de livres plus antifrançais ». Pour le démentir, il faut lire les romans de Robert Randau et bientôt le livre de Francis Boeuf.
Paris-midi, article de Marius-Ary Leblond ‘Notre Afrique devant l’Amérique’ : les Allemands ont profité de l’affaire Toqué et de Batouala pour nous critiquer, mais il y a de grands et nombreux administrateurs de qualité ; quant à la colonisation allemande, elle est plus cruelle encore. Les Français ne savent pas faire de la bonne propagande.

6 février : L’Ère nouvelle signale que La Revue de France du 1er février a publié les Stances de René Maran et en reproduit les deux premières parties.

7 février : L’Écho d’Alger : une lettre de Batouala à René Maran qui dénonce des méfaits au Tchad racontés par Bissibingui devenu tourougou.

8 février : La Liberté dans Le Monde nouveau, Léon Bocquet donne une explication inattendue de la préface de Batouala.
L’Intransigeant : Léon Bocquet a écrit au Monde nouveau en citant une lettre de René Maran du 16 septembre 1914 où il est consterné d’apprendre que les Allemands sont près de Paris et ne veut pas en informer ses administrés.

9 février : Artistica : présentation en demi-teinte de Batouala qui servira aux Allemands, qui force l’image des administrateurs, mais qui a du style, qui raconte une histoire « qui pourrait être blanche du mari, de la femme et de l’amant » et qui « connaît bien l’Afrique Équatoriale ».
Artistica : hebdomadaire des spectacles et mondanités. Jugement mitigé sur Batouala. Injuste sur les fonctionnaires coloniaux ; style particulier avec des descriptions pleines d’intérêt ; l’histoire pourrait « être blanche » ; l’auteur « connaît bien l’Afrique équatoriale ».
Paris-Noticias reproduit l’article de Paul Gaultier du 1er janvier.

10 février : Bonsoir, article de Marcel Achard, ‘Qui est-ce qui va rire ? C’est Maran’. On espère que René Maran répondra à l’article de Louis Forest dans Le Matin.
L’OEuvre : article mitigé de Jules Bernex ‘La leçon de Batouala’. (Se réfère à un article de Pierre Mille : le Congolais est la préhistoire de l’humanité différent des Africains de l’Ouest ; les sociétés concessionnaires font trop de mal et il faut les supprimer. Toqué a rapporté le massacre de 70 noirs qui avaient refusé le portage).

12 février : Le Ruy Blas, rubrique ‘Les quatrains de Catherine’ : « A René Maran./Si les Goncourt, troupe acrobate,/Ont distingué Batouala/La chance s’abat où Allah/ Veut seulement qu’elle s’abatte ! ».
Revue française politique et littéraire : les Goncourt ont « travaillé contre la France pour l’Allemagne ».

13 février : L’Ère nouvelle signale que dans le numéro de février de Belles-Lettres figurent des médailles de Pisanello frappées aux effigies de René Maran, J. Chardonne, P. Mac-Orlan et R. Escholier.

14 février : Le Figaro reproduit un article de L’Action Nationale où le docteur René Traupmann (sic) prend la défense des Blancs.
Les Annales politiques et littéraires, article très négatif de G. de Palewski contre Batouala. Ce qui provoqua de vives réactions et une pétition ; Yvonne Sarcey défendit l’article dans le n° du 2 avril.

15 février : Le Grand Écho de l’Aisne annonce que Le Monde nouveau du 1er février publie un article de René Maran sur André Suarès et un article de Léon Bocquet sur René Maran et l’Afrique équatoriale. 

16 février : L’Homme libre, article de R.E. Sylla ‘Les malheurs de Batouala’. Les questions écrites du député de Lastours au ministre vont « peut-être avoir des suites fâcheuses pour le renom du lauréat » « M. Maran fauteur de Batouala ».
︎La République française, ‘Le cas de M. René Maran’ : les questions du député de Lastours. Que penser des membres du jury Goncourt qui ont choisi Batouala ?
Le Journal, ‘A propos de Batouala’ : texte de la question écrite du député de Lastours au ministre des Colonies.
Le Populaire, ‘Batouala sur le gril’ : la question du député de Lastours au ministre : « Ce mouchardage ridicule ne tuera pas le député, car le ridicule ne tue plus depuis longtemps ; mais toute sanction prise contre le colonial Maran fera vendre encore plus son Batouala qui approche déjà du centième mille s’il ne l’a atteint ou même dépassé ».
Le Rappel ‘En marge de Batouala’ : la question du député de Lastours au ministre contre René Maran.

16 février : Le Populaire : ‘Batouala sur le gril’ contre le député de Lastours
Les Annales coloniales, article d’Eugène Devaux, ‘L’épilogue logique de Batouala’ contre Batouala : la demande de Lastours au ministre contre René Maran. « C’est aux frères de race de M. René Maran de protester contre celui qui les a vilipendés de la sorte ». On ne « comprend rien à la gaffe colossale commise par l’Académie Goncourt qui, à vrai dire, est la seule coupable en toute cette histoire ». « En ma qualité d’ancien colonial, de négrophile – n’en déplaise à M. Diagne Blaise – et d’ancien administrateur, chef de circonscription du Haut-Oubangui ». Il pense que le père de René Maran, dont il dit du bien, aurait désapprouvé son fils.

17 février : Bonsoir, ‘Batouala valut à M. René Maran le prix Goncourt, lui vaudra-t-il aussi des peines disciplinaires ?’ Question écrite du député de Lastours au ministre. Précision, René Maran n’est pas fonctionnaire, il appartient au cadre local et des peines sont possibles : enquête… C’est au ministre de décider.
L’indépendant des Basses Pyrénées, ‘à propos du Batouala’ reproduit la question écrite du député de Lastours contre René Maran.
Le Gaulois, ‘L’auteur de Batouala et le ministère des Colonies’
Le Rappel annonce que dans le n°19 de la revue Le Livre des Livres un article concerne Batouala de René Maran.
Paris-midi ‘Des sanctions contre Batouala ?’ reproduit l’article de Jean Madelaigne du Journal du peuple : la question écrite de M. de Lastours au ministre. Un journaliste est allé au ministère s’informer sur les sanctions. René Maran fait partie du cadre local et encourt des sanctions qui dépendent du ministre. « Pour quand la révocation de René Maran ? »
Le Gaulois, article de Raymond Lécuyer : ‘L’auteur de Batouala et le ministère des Colonies’.

18 février : L’Express du Midi rapporte la question écrite du député de Lastours au ministre au sujet de René Maran et conclut : « Voilà un épilogue un peu inattendu mais parfaitement logique de la nouvelle plaisanterie de l’Académie Goncourt qui, après Marcel Proust, a prétendu imposer René Maran ».
La Dépêche de Brest, l’article ‘Ça barde pour René Maran’ juge qu’au lieu de condamner l’auteur de Batouala, on ferait mieux de réformer « l’odieux régime d’AEF, contre lequel l’opinion publique se serait sans doute soulevée si elle avait été exactement informée ».
Le Monde illustré annonce que Le monde nouveau publie dans son n° du 1er février un article de René Maran sur Suarès et un article de Léon Bocquet sur René Maran et l’Afrique équatoriale.
Le Temps : article de J.L., ‘La logique noire’. (Le député de Lastours en interpellant le ministre fait de la publicité à R. Maran ; contradiction entre préface et roman ; « le cerveau des nègres est un mécanisme au fonctionnement intermittent »).
Les Dernières nouvelles de Strasbourg, article d’Aimé Dupuy, ‘A propos d’un roman colonial récent’. Le journaliste s’oppose à René Maran et cite le colonel Baratier, Georges Hardy et le général Aubier qui qualifie Batouala de « mauvaise action ».

19 février : L’Écho national, ‘La question de Batouala doit rester dans le domaine de la littérature pure. C’est l’opinion de M. Geoffroy, président de l’Académie Goncourt et l’un des parrains du roman nègre’. Il arrive à René Maran ce qui est arrivé à Claude Farrère pour Les Civilisés. Gustave Geoffroy et les membres du jury ne savaient pas que René Maran était noir.
L’OEuvre, article de Henri Simoni contre Maran. (C’est un petit agent subalterne, il n’aime pas les blancs, il est lui-même violent avec les gens, son livre sera utilisé par les ennemis de la France).
La Dépêche de Brest s’en prend au député de Lastours qui veut des sanctions contre Maran. Poincarré, lui-même, a vu certains de ses articles utilisés par les Allemands « pour nous représenter au monde entier comme des buveurs de sang ».
La Dépêche coloniale et maritime, article de Delafosse ‘Pour les fonctionnaires coloniaux. Le droit d’écrire. La licence est la pire ennemie de la liberté » : partant de la question du député de Lastours au ministre des Colonies au sujet de René Maran, l’auteur s’en prend aux excès de critiques envers les fonctionnaires coloniaux et les indigènes.
La Lanterne, article de Robert Dubard, ‘René Maran et Batouala’ : le ministre ne doit pas sanctionner Maran comme le demande le député de Lastours. Si Maran favorise la propagande antifrançaise, il faudrait rétablir la censure pour tous les écrits…
︎Le Carnet de la semaine, compte rendu par Alfred Dominique du débat sur Batouala au Club du Faubourg, avec les députés Diagne et Boisneuf, des gens de couleur (y compris d’Asie), des administrateurs coloniaux. Contre : les étrangers (Allemands, Américains négrophobes) y trouvent des arguments contre la France. Pour : il faut une nouvelle politique coloniale. Batouala « aura eu le résultat d’intéresser le grand public à cette question de colonisation, un peu trop délaissée et qui est pourtant d’un extrême intérêt ».
Le Gaulois, article négatif de Raymond Lécuyer : « La situation créée par Batouala ». Comment le sanctionner sans que la propagande allemande n’en profite.
Le Rappel ‘La liberté de plume’ : on ne doit pas entraver la liberté de plume. Le député de Lastours se trompe, il faudrait interdire les romans, les critiques, les oeuvres de philosophie.
Le Télégramme, article de Louis Lespine « L’autre France » contre René Maran. Le journaliste soutient le député de Lastours, il défend les coloniaux et les Africains qui se sont battus pour la France pendant la Grande guerre.
Le Temps : article de Paul Sauday, ‘A propos de Batouala’ : il faut sanctionner Maran car il donne une mauvaise image de l’administration coloniale reprise par les communistes et les étrangers. Mais Le Gaulois, du même jour, prévient que, s’il y a des sanctions, il ne faut pas faire de Maran ‘un martyre’.
Les Annales politiques et littéraires, article d’André Lang. L’Académie Goncourt a fait de bons choix comme Proust, « cela lui a permis de se livrer à une aimable mystification en choisissant M. René Maran et en essayant de la blanchir de tous les reproches qu’on lui adresse à mon avis si justement ».

20 février : Le Figaro, article de Gilbert-Charles, ‘Un débat autour de Batouala’ : le ministre, Albert Sarraut, ne répondra pas tout de suite au député de Lastours. Un fonctionnaire ne devrait pas avoir le droit d’écrire n’importe quoi, car il engage son administration. « Batouala est l’oeuvre d’un esprit chagrin ».
Le Nouvelliste de Bretagne, article ‘Batouala, roman nègre’ de J. Gahier. Le livre se vend à 8.000 exemplaires par jour. Batouala « invite à discuter », il a « une palette extrêmement riche », mais le critique préfère d’autres livres.
Les Annales coloniales, article d’Eugène Devaux qui se réfère aux articles du Temps des 18 et 19 février contre René Maran et à son « ami le Soudanais » qui lui affirme : « Dans notre race, il y a deux catégories : les Noirs dont je suis et les Nègres dont M. Maran fait partie ».

21 février : Courrier de Saône et Loire, article de Nicéphore : René Maran « a chiffonné un peu notre amour-propre de blancs » mais il a « de réelles qualités ».
L’Humanité, article de Félicien Challaye, ‘L’affaire Batouala’. « Félicitant M. René Maran, d’avoir contre lui déchainé cette meute, proclamons que son Batouala est un beau livre et une bonne action ». Félicien Challaye rappelle qu’il a parcouru l’Oubangui-Chari avec Savorgnan de Brazza et que tous les rapports n’ont pas été publiés.
La Dépêche coloniale, ‘A propos de Batouala’ : reproduction d’un article du Figaro qui a demandé à des coloniaux ce qu’ils pensaient de Batouala.
Le Petit Marseillais, ‘Le Nègre sur le tapis’, article de Léon Bancal : rappel de l’intervention du député de Lastours contre Batouala à l’Assemblée nationale. Batouala est utilisé par les communistes et les Allemands. Les noirs ne peuvent aimer l’image qu’on donne d’eux. Quant à René Maran, il est le produit de cette civilisation qu’il critique.

22 février : La Lanterne, article de Lucien Descaves, ‘Les dénonciateurs’ : plusieurs écrivains ont été pris à partie par des députés comme c’est le cas pour René Maran par de Lastours, comme ce fut le cas de Lucien Descaves, de Rémy de Gourmont, de Félix Fénéon – pour ne pas parler de Baudelaire, Flaubert et des Frères Goncourt…
Le Gaulois article de Raymond Lecuyer « Encore Batouala » rapporte le jugement de L’Humanité (« Batouala est un beau livre et une bonne action »).

23 février : L’Indépendant des Basses-Pyrénées, article ‘La revanche du Noir’ : « Sans insister sur le récent succès de Batouala, puisque M. Maran, son auteur, vit en France et qu’il a renoncé à son léger pagne pour un élégant veston de coupe anglaise » on se rappelle le succès ‘des virtuoses du tam-tam et du banjo’, et des statuettes ‘taillées grossièrement par des tribus fétichistes’.
Le Midi colonial et maritime : article de ‘Mirador’ sur la nécessité de créer un prix de littérature coloniale avec un jury formé de vrais coloniaux, « ce sera passionnant et, je vous l’assure, pas Maran pour un sou ». Reproduction de la question écrite du député de Lastours au ministre des Colonies au sujet de René Maran.
Paris-Noticias, article de Paulo Osorio, ‘Encore Batouala’ : il y a déjà 103.000 personnes qui ont lu le livre. Les insultes sur les Portugais sont dans la bouche du commandant blanc qui ne sont pas les idées de Maran lui-même en la circonstance.

24 février : La Croix, article de Jean Guiraud, ‘Un mauvais livre’ : « Odieuse injustice envers la France, armes empoisonnées fournies à ses pires ennemis, tel est Batouala. Ce roman est un méchant livre et une mauvaise action ».
Le Rappel, ‘Autour de Batouala’. Il faut vérifier si la préface dit vrai ; quant à l’immoralité « il n’y a dans son oeuvre aucun de ces viols de demi-vierges, de ces adultères, de ces actes de sodomie, de ces mariages d’une jeune fille avec l’amant de sa mère qui donnent ordinairement la notoriété et mènent à l’Académie française. Le Congo, si fruste soit-il, est donc encore plus loin qu’on ne le croit de Sodome et Gomorrhe ».

25 février : La Démocratie, long article critique de Marcel Chantel, « Un roman noir, Batouala » : « clabaudage inepte et lâche »
Le Gard, ‘La logique noire’ – reproduit, sans le citer, l’article du Temps du 18 février.
Le Petit Parisien, ‘L’affaire Batouala’ : après la question écrite du député de Lastours au ministre des Colonies contre René Maran, celle du député Boisneuf qui prend sa défense et rappelle les rapports qu’il a envoyés en 1920, restés sans réponse.
Le Phare de Majunga (sous-titré La Colonie aux Colons) rapporte la critique de Maurice de Waleffe dans Paris-Midi contre Batouala : « un méchant livre, outrancier et faux, qui ne fait honneur ni aux blancs ni aux noirs et dont nous ne saurions trop décourager l’exportation ».
Le Temps, article de J.L. en réponse à la lettre du député Candace contre l’article du Temps du 18 février.

26 février : Le Cri de Paris, article ‘La veine’. Batouala n’est pas un bon livre sans le prix Goncourt. « Si M. Maran est puni par son ministre tout le monde voudra lire Batouala (…) Le public n’en sera pas moins curieux de vérifier quel crime a bien pu commettre M. Maran pour mériter les palmes du martyr ».
La Dépêche coloniale et maritime, article de Delafosse ’Pour les fonctionnaires coloniaux. A propos du droit d’écrire. Quelques précisions’ : ne pas confondre critique et calomnie. L’auteur cite un témoignage où les indigènes sont venus demander la protection des Français contre les esclavagistes en 1911 près d’Ippy.

28 février : Excelsior : article d’Émile Henriot : demander à l’Assemblée de condamner Maran, c’est lui faire une belle publicité.
︎L’Homme libre, long article ‘Les blancs et les noirs’ d’Eugène Lautier. Il reproduit la lettre de Gratien Candace (qui qualifie Maran de ‘Barbusse noir’) au Temps pour répondre à l’article de Jean Lefranc. Il souhaite la réconciliation des points de vue…

Février : Belles Lettres : présentations positives sur René Maran par Pisanello, par Sébastien-Charles Leconte et par Jo. Ginestou

Mars : La Grande revue, compte rendu de Saint Magloire de Roland Dorgelès : « Saint Magloire a évangélisé le pays de Batouala et peut-être que M. René Maran lui-même le juge sans sévérité ».

1er mars : Fortunio, long article négatif de G. Mouren : ‘Batouala, roman de moeurs’.
︎Le Monde colonial,
- « Autour de Batouala », article de Oruno Lara : il défend longuement René Maran contre G. de Pawlowski (Annales Politiques et Littéraires) qui qualifie Batouala de « littérature d’esclaves syndiqués ». Il parle « d’oeuvre littéraire dont la valeur est incontestable » et se réfère au point de vue de Lucine Descaves (La Lanterne) membre de l’Académie Goncourt.
- article positif de Léon Talboom (auteur de Karukéra, 1921) sur Batouala, « un petit chef-d’oeuvre ».
︎Le Petit Troyen, article mitigé sur Batouala.
Le Rappel, article de Charles Bazhor se réfère au texte d’Eugène Lautier dans L‘Homme libre quand il commente la lettre du député Candace « au sujet du livre de Louis (!!) Maran, Batouala ».
︎Le Travailleur socialiste de l’Yonne, article de Chastelain, ‘Batouala’ : la notoriété de René Maran sera passagère. Facture générale « un peu puérile ». « La puissance semble absente ». Réquisitoire contre la colonisation « déjà maintes fois dénoncés ».
Les Cahiers idéalistes, article positif de Georges Jamati « A propos de Batouala ».

2 mars : L’OEuvre, on voit à Dakar des noirs illettrés qui ont Batouala à la main.

4 mars : La France : article d’Henri Laurier : ‘Grand est le tort que certains peuvent faire, au-dehors, à notre politique coloniale’. (Critique mesurée, appuyée sur la vie de Maran).

5 mars : La Croix, article de Jean Guiraud, ‘Un roman chrétien’ : « Pour me purifier de la lecture de ‘Batouala’, j’ai pris ‘Les dieux s’en vont’ de Mme Reynès-Monlaur. Je savais (qu’elle) dissiperait les miasmes qu’avaient pu laisser dans mon âme les pestilences équatoriales réunies par M. Maran dans son roman nègre ».
Le Rappel
 article de Ch. Rabett. ‘Epidémie de prix’. Il y a trop de prix, mais il faut en créer un vrai avec des écrivains divers, sincères : « le talent découvert par eux ne serait sans doute ni Maran ni Pierre Benoit ».

7 mars : La Dépêche coloniale, long article d’Alexandre Chignac, ‘Après Batouala, les animateurs de la pensée française’, contre René Maran auquel il oppose le livre de René Bazin sur Charles de Foucault.

8 mars : La Patrie, article de Paul Hyex : « M. René Maran, romancier nègre, auteur d’un livre dont la valeur, entre nous, est assez discutable, a certainement la veine et, manifestement, est né sous une bonne étoile ». L’intervention du député de Lastours lui fait un succès inespéré, comme bien d’autres exemples le prouvent.
La Presse, article de Paul Hyex : les dénonciations d’un député contre René Maran lui font de la publicité pour son livre « dont la valeur est assez discutable », comme le prouvent bien des exemples (Baudelaire, Flaubert, Jean Richepin, Lucien Descaves, etc.).
L’Ère nouvelle reproduit une lettre de René Maran adressée à Henri-René Lafont depuis Sibut le 25 août 1916 et publiée dans le dernier numéro de la Revue de l’Afrique latine.

9 mars : Excelsior Batouala a dépassé 100.000 exemplaires !

11 mars :  Comoedia, article d’Henri Auriol, député, sur le mérite intellectuel : « Ne faut-il pas autant d’imagination à un Foch pour concevoir cette énorme mêlée de la délivrance qu’à M. René Maran pour imaginer le caractère de Batouala ou de Bissibingui ? »
La Presse, article de Louis Payen sur Les reflets du croissant de Léty-Courbière : « M. René Maran dans Batouala a fait déjà un abus fâcheux de termes nègres ; protégeons un peu mieux la langue française ».
Le Temps : article de J.L. sur le train en AOF, ce qui lui donne l’occasion d’ironiser sur les arrière-petits-neveux de René Maran, qui entreront à l’Académie française.

12 mars : Les Annales politiques et littéraires, article de G. de Pawlowski : Batouala « cher à la propagande boche », mais il n’aime pas non plus le livre de Jacques Chardonne.
L’éclaireur du dimanche, article de Louis Noa ‘Un avis autorisé sur Batouala’. Se réfère à l’article du Bulletin des Pères du Saint-Esprit et se demande : « Qu’y a-t-il de commun entre ce respectable nègre et les âmes qu’il veut dépeindre ? » Le livre de René Maran « défend la cause noire et la laisse en morceaux ».

13 mars : La Presse, article de Tristan Leroux, ‘L’homme qui blanchit les Nègres’ : « Tous les gens de couleur jusques et y compris nos députés noirs vont exécuter une bamboula auprès de laquelle les danses épileptiques de Batouala ne seront que pâle menuet, n’en déplaise à M. René Maran, lauréat de l’Académie Goncourt ». Il s’agit de la prétendue possibilité de changer les Noirs en Blancs par le docteur O. Pedrodo de Sao Paolo (Brésil).
Paris-midi, ‘Batouala fait des siennes’. A Haïti, protestations contre les Américains ‘Haïti shall be your Congo ?’ « On dit que c’est le livre de Maran qui a déjà mis le feu à la brousse haïtienne ».

14 mars : La lanterne, article de Victor Snell ‘L’homme noir’. Les lettres de René Maran (dont Henri-René Lafon a publié quelques-unes) prouvent le travail d’écriture de René Maran.
The Chicago Tribune and the Daily news, New York signale que le Saturday News du 4 mars a reçu une lettre de son correspondant en France sur le prix Goncourt de René Maran.

15 mars : L’Intransigeant : de l’Amérique arrivent des lettres de toutes les couleurs qui sollicitent des dédicaces : « M. René Maran, Académie Goncourt, Paris » ou « René Maran, coloured author of Africa ».
︎La Revue Mondiale, article de Pierre Guittet-Vacquelin sur les danses modernes : les danses critiquées dans Batouala sont les mêmes que le Tango et les danses saphiques de la Grèce antique…
The Chicago Tribune and the Daily news, New York : information sur les meilleures ventes de romans en France : pour M. René Maran « the French colonial negro author of the much-discussed Batouala » 100.000 exemplaires.

16 mars : Paris-Noticias reproduit la critique de E. Portier dans Le Monde nouveau : René Maran a-t-il demandé aux Camerounais comment les Allemands se comportaient à leur égard ?

21 mars : Le Temps : article d’Émile Henriot : les frères Tharaud vont publier Les randonnées de Samba Diouf, livre à l’opposé de Batouala.

22 mars : La République française : à propos d’incidents au Togo dus à l’attribution d’une grande concession à des colons pour presque rien, vives protestations des députés noirs à l’Assemblée. Le journal accuse Batouala représentatif des noirs instruits qui ont eu prématurément le droit de vote « il y a chez eux un esprit de dénigrement et de révolte dont le livre Batouala est une expression déplaisante ».

23 mars : L’Intransigeant : E. Portier, qui a fait 40 mois dans l’armée coloniale en Oubangui-Chari et connaît René Maran écrit au Monde nouveau que les critiques de l’écrivain ne sont pas justifiées et trop généralisantes.
Le Midi colonial et maritime : reproduit les remarques de L’Intransigeant du 15 mars 1922 sur les noirs américains et René Maran.

25 mars : Les Modes de la femme de France (courrier es lectrices) : « Batouala est peut-être un tableau réel de la vie nègre. R. Maran était bien placé pour cela, mais cette pochade ne méritait pas le prix dont on l’a honorée. De là toutes les discussions. Le Préface qu’Hamoun nous invite à relire enlève toute valeur au roman puisqu’elle le contredit. Que les Abeilles /lectrices/ qui s’intéressent à cette question lisent ‘Au pays de Batouala’. Réponse du Dr Traumann. Ouvrage très documenté et beaucoup plus impartial ».

27 mars : Annales coloniales, contre Batouala, lettre d’un colonial.
L’Avenir du Tonkin reproduit l’article du général Aubier dans L’écho de Paris du 26 janvier.
La Liberté, Charles Omessa : le livre de René Maran prouve les différences entre Blancs et Noirs lesquels « ne sont pas des frères inférieurs, mais des frères en retard » dont la formation morale « est encore bien incomplète ».
The Chicago Tribune and the Daily news, New York signale que le Saturday News du 4 mars a reçu une lettre de son correspondant en France sur le prix Goncourt de René Maran.

28 mars : L’Écho d’Alger, article de Pierre-Edmond, ‘Autour d’un prix littéraire’. La désignation de Ferdinand Duchêne pour recevoir le Prix littéraire d’Algérie a provoqué des remous et le journaliste pense que cela fait vendre : « L’exemple de MM. Pierre Benoit et Louis Maran (sic !) prouve bien que la critique n’est pas la plus mauvaise forme de la publicité ».

29 mars : Le courrier de La Rochelle : article sur un prétendu docteur du Brésil qui peut « blanchir les nègres ». « Voyez René Maran ! N’a-t-il pas remporté le prix Goncourt et mérité les sarcasmes de la critique ? Pour emballer les femmes, il ne manque plus à l’auteur de Batouala que d’avoir traversé l’officine de Pedrodo » (…) Je crois que les nègres resteront noirs ».

Mars : The Crisis, vol. 23, n°5 (journal du NAACP), article de Jessie Fauset, compte-rendu de Batouala. Salue le texte, la critique de la préface mais reproche les scènes d’orgie qui choquent.

30 mars : Le Midi colonial et maritime : reproduit l’article de L’Intransigeant du 23 mars.

1er avril : La Revue mondiale annonce que René Maran prépare de la poésie Le Visage calme et Le Livre des souvenirs ainsi qu’un roman autobiographique Regard d’un noir sur les blancs.
Revue mensuelle des Lettres françaises se moque de l’intervention du député de Lastours contre René Maran, il s’en prend au droit d’écrire et de penser librement.
Vendémiaire, article de Pierre Halary ‘Le roman nègre’ contre Batouala.

2 avril : Les Annales politiques et littéraires, long article de Yvonne Sarcey, ‘Une protestation à propos des noirs’ : elle défend l’article de G. Pawlowski contre Maran et contre une lettre de Martiniquais en soutien à René Maran.
Les modes de la femme de France, courrier des lectrices : « Je demande aux Abeilles /lectrices/ des États-Unis si elles ont entendu parler dans les milieux américains de la réception de l’auteur de Batouala, René Maran, à l’Académie Goncourt ett de quelle façon ? J’ai entendu deux Yankees traiter ce choix très sévèrement et dire que c’était une déchéance et qu’il fallait que la France eût bien peu de bons auteurs pour choisir son lauréat chez les noirs !!! ».

8 avril : L’Avenir du Tonkin, article ‘Notre propagande par le livre’. « Ce livre ne vivra nullement par le scandale qu’il provoque en dépit de son insignifiance intrinsèque ». Il représente, comme d’autres livres de l’époque, l’affranchissement de toute règle, « c’est le sauvage, c’est Batouala ».
La vie montpelliéraine, article ‘Le triomphe des Nègres’ : « en littérature nous avons Batouala que l’Académie Goncourt a tenté vainement de sortir des nègres de la nuit ».
Le Gaulois Épithalame de Jacques Chardonne a obtenu le prix de Lady Northcliffe à l’institut français de Londres, lui qui avait failli avoir le Goncourt le 15 décembre 1921, remporté de justesse par René Maran.

11 avril : La Gazete de Biarritz-Bayone et St Jean de Luz, article d’Henriette d’Alexis, ‘En marge de Batouala’. Point de vue d’une coloniale, qui n’admet pas les idées de René Maran.

12 avril : La Petite République : « On annonce une traduction anglaise de Batouala. ‘Il fut, dit le Joh, O’London’s Weekly, fort difficile de traduire l’oeuvre de M. René Maran et le concours d’une ethnologiste a été indispensable pour le mener à bien ».

17 avril : The New York Herald présente L’Épithalame de Jacques Chardonne et l’oppose au livre de René Maran « Batouala is a naked tout de force of French colonial Africa, often superbly strong, often quite banal ».

24 avril : Annales coloniales, « Lettre ouverte de Makosso petit frère de Batouala et palefrenier à Doukoulonghi à M. René Maran ».

25 avril : Annales coloniales, article de Kegilles, ‘Le fonctionnaire colonial tel qu’on le présente et tel qu’il est’, contre René Maran et contre les propos de la Chambre de Commerce de Rufisque (Sénégal). Il faaut aussi s’attaquer aux maisons de commerce…

27 avril : Annales coloniales, « A l’envers de Batouala. Lettres écrites en France (par Massamba) ».

1er mai : La Bourgogne littéraire et scientifique : « l’informe et grotesque Batouala ».
Le Crapouillot : « Du 1er au 30 mai, tout nouvel abonné au Crapouillot recevra gratuitement en prime un des dix livres suivants : René Maran Batouala, Mac Orlan La Cavalière Elsa, R. Dorgelès, P. Morand… »

4 mai : L’Action française, article d’Eugène Marsan, ‘Les Muses noires’ : L’anthologie de Blaise Cendrars, La Randonnée de Samba Diouf des frères Tharaud, Lucie Cousturier, mais René Maran « soit pour n’avoir pas choisi en bon lieu ses modèles, soit pour s’être laissé égarer par le pessimiste naturaliste, n’a peut-être pas réussi à faire un bon livre, alors qu’il avait de surcroît des intentions apologétiques ».
Paris-Noticias reproduit un extrait de l’article de Cecil Marfred dans La Pensée latine : elle attend un dictionnaire banda.

5 mai : La Liberté : La randonnée de Samba Diouf des frères Tharaud « Samba Diouf s’oppose à Batouala. Il n’est pas grossier », il « est plus près de la vérité que celui de M. Maran. Mais le véritable noir est peut-être entre les deux ? ».

6 mai : Bulletin périodique de la presse allemande signale que le dernier numéro du Kölnische Zeitung a mentionné Batouala de R. Maran.
L’Alsace française, article de Georges Bernier sur le roman des frères Tharaud, La randonnée de Samba Diouf différent de « Batouala, ce sombre remords de l’Académie Goncourt ». « Le roman des Tharaud ne rappelle en rien la sinistre historiette de M. René Maran. Dieu merci ! ».

15 mai : Mercure de France, dans Les deux pirogues de Pierre Rives, l’image de deux frères à Madagascar donnent véracité aux « troublantes invectives de René Maran contre les blancs ».

16 mai : L’Écho d’Alger, article ‘Sombres remarques’ : le journaliste préfère La randonnée de Samba Diouf des frères Tharaud à Batouala. « On a dit sévèrement, peut-être justement, à M. René Maran, ceci en substance : vous êtes un nègre des Antilles, il vous est impossible de comprendre un noir africain encore plus éloigné de vous mentalement que d’un européen ».

17 mai : Le courrier de La Rochelle, pour présenter le livre de Marcel Rives sur les Malgaches : « Tous ceux qui ont lu Batouala, le tristement fameux roman nègre de René Maran, voudront lire ‘Les deux pirogues’ qui, en dehors de toute polémique, en est une réplique vigoureusement contradictoire ».

20 mai : Le Gaulois : long article d’André Chaumeix pour vanter l’image que les frères Tharaud ont donné des Africains dans La Randonnée de Samba Diouf, à la différence de René Maran, qui donne une mauvaise image des Noirs.

21 mai : Ève : Raymond Clauzel préfère Les randonnées de Samba-Diouf des frères Tharaud à Batouala de René Maran.

23 mai : La Liberté : dans La Renaissance, Madeleine de Valcombe affirme que le succès de M. René Maran est grand en Allemagne et que Batouala ne donne pas une image fidèle de la vie nègre en Afrique.

25 mai : Le Correspondant, article de B. Faÿ, ‘L’opinion américaine et la France’. Le seul journal qui parle positivement de la France est Afro-Américain : « Je vis en seconde page cette annonce : ‘Demain, nous donnerons une biographie complète de M. René Maran, le fameux écrivain nègre que les académies françaises ont couronné comme leur maître’. Ainsi, Batouala nous a fait plus de propagande utile que M. Briand ».
Le Peuple offre en livres-primes aux nouveaux abonnés et abonneurs des livres à choisir sur une liste où figure Batouala.

28 mai : Revue française, politique et littéraire, article d’Antoine Redier. Batouala, « ce livre abject », « une oeuvre malséante, grossière, qui offense plus encore le goût que la morale », « un livre qui salit les noirs », qui ravit les Allemands. Un bon livre, celui des frères Tharaud, Samba Diouf.
Le Figaro, supplément littéraire, J.M. Renaitour, interrogé sur les tendances de la nouvelle poésie, signale le retour au vers classique après le vers libre : Léon Bocquet, Foulon de Vaulx, A. Lamandé, René Maran, L. Le Cardonnnel…

2 juin : L’Ère nouvelle signale l’article de Madeleine de Valcombe dans La Renaissance contre Batouala et rappelle la préface du gouverneur Angoulvant au livre de Gaston Joseph Koffi. Conclusion dubitative : « Il ne reste qu’à souhaiter à Koffi le tirage de Batouala ».
L’Intransigeant : le journal juge excessif Les Voix françaises qui parlent de « scatologie » de Maran.

3 juin : La Française, article positif d’Alice Berthot, « Lisez Batouala ». « Si son livre signale certains abus et sert indirectement à leur disparition où est le mal ? » « Ce livre curieux, outre de réelles qualités littéraires, apporte sur les moeurs, les légendes indigènes au pays noir des détails nouveaux et sûrs ».
︎La Vie montpelliéraine : jeu de mots sur ‘poule (l’animal et le groupe en sport) : « Il frémit quand il sut que la poule serait disputée à l’épée. A la broche à la rigueur, il aurait compris tout en trouvant nos moeurs encore un peu trop voisines de celles des congénères de Batouala ».

4 juin : L’Écho d’Alger, ‘chronique cinématographique, Blanche ou noire’. Après le film sur la Reine de Saba, on réalise que cette reine « était une négresse ». Donc, « on pourrait toujours essayer de tourner un film avec une Balkis noire et pourquoi ne pas songer à M. René Maran pour tenir le rôle ? »

5 juin : Le Temps : article ‘La logique noire’ de Jean Lefranc.

6 juin : La Lanterne : article de Victor Snell ‘L’argument à rebours’. (Réflexion sur la condamnation de René Maran en 1919, qui prouve bien que quelque chose ne va pas dans l’administration coloniale).

10 juin : La revue des Jeunes, article de René Salomé, ‘Prix littéraires et romans nègres’ : « Un récit décousu, des épisodes discordants, des petits bouts de phrase qui crépitent sans rien figurer de précis ni rien exprimer de sensé, un pédantesque abus de mots et d’expressions indigènes, des caractères fabriqués sans égard au réel, des âmes prétendument primitives d’où émergent soudain les soucis, les notions, les habitudes de pensée et de langage du ‘Petit Parisien’ ».

10 au 17 juin : Paris-Guide : Maran « piètre écrivain », « mauvais livre » ; il « fut lui-même condamné pour sévices contre un noir. Qu’il faudrait plaindre les nègres si, parmi les blancs, les René Maran étaient nombreux ».

15 juin : Paris qui chante, la troupe théâtrale des 4-z’Arts pastiche la pièce de Corneille, Horace : « Pour la circonstance, le vieux romain est devenu le père de Batouala et Camille s’est transformée en négresse du plus beau noir ». L’actrice est Della Silva et l’acteur Antoine Lauf « Horace-Maran ».

16 juin : La Croix : ‘On juge souvent les autres d’après soi-même’. A propos de la condamnation de Maran le 26 juillet 1919.

18 juin : Ève : dans le courrier des lectrices : 1 « Vous me semblez d’une charmante gaieté Sorcière de Yassi Guindja, voulez-vous échanger des lettre ? », 2- anecdote du refus de loger des hommes de couleur dans les hôtels du Congo belge (comme l’incident arrivé à Matadi à René Maranà)
Aux écoutes, ‘Des nouvelles de René Maran’ : dans ses lettres, René Maran regretterait le ton de sa préface « écrite dans une heure de cafard » et il prépare une nouvelle oeuvre où il montrera qu’il doit tout à la civilisation française.

19 juin : L’Action française, Léon Daudet, ‘Une lettre de M. René Maran’, datée de Koumra du 10 juin. Il se défend d’être francophobe. Les journaux français ont dénoncé les abus en Indochine, sans faire de scandale, mais un noir ne doit rien dire. Il aime la France et n’a jamais pensé à l’Allemagne. La France est un pays, croyait-il, « où l’on pouvait tout dire, tout écrire ». La préface « contient des exagérations volontaires (…) Il m’a fallu enfler la voix pour attirer l’intérêt de l’opinion publique sur le cas des colonies françaises qui sont aux mains de quelques exploiteurs ».

20 juin : L’Éclair : article de Jules Véran sur Maurras dans lequel il regrette incidemment que Vigné d’Octon n’ai pas eu de prix de l’Académie alors que René Maran en a obtenu un.

22 juin : Le Rappel présente le livre Koffi, roman d’un vrai noir de Gaston Joseph : « Il faut chercher là une vérité vraie que M. René Maran nous a trop noircie dans son fameux Batouala ».
︎Le Télégramme, article « Voudrait-il montrer patte blanche ? » René Maran regretterait ses propos, comme le rapporterait ses lettres venues du Tchad et prépare une nouvellle publication.

23 juin : Le Petit Parisien, article de Maurice Prax, ‘Si ! Nous savons coloniser’ : « Tous les indigènes deviennent rapidement des amis de la France. On peut les photographier, ils ont le sourire. M. René Maran ne me démentira pas, quoiqu’il ait écrit sa préface de Batouala ».

24 juin : La Pensée française, lettre de René Maran à Léon Daudet à propos de l’Allemagne. Il n’a pas pensé à l’Allemagne et il pensait que « mon pays, la France, était celui où l’on pouvait tout dire, tout écrire ».

27 juin : Annales coloniales, article de L’Angély, ‘Batouala-Marana’. Il s’agit de la ‘révélation’ de l’affaire Mongo et du jugement prononcé contre René Maran par le Tribunal de Bangui. Sont jointes deux lettres (privées du nom des destinataires), l’une d’excuse de René Maran, l’autre de quelqu’un qui lui renvoie Bataoula. « M. René Maran a-t-il oublié qu’étant commissaire de police à Bangui, il se plaisait à maltraiter les indigènes sous les yeux des commerçants dont il croyait conquérir les bonnes grâces, pauvre garçon ! Les colons ont donc aussi été très étonnés de voir décerner un prix aux élucubrations malsaines d’un petit fonctionnaire qu’ils avaient vu descendre au niveau d’un vulgaire alcati ! »
Paris-midi ‘Le pan africanisme américain’. Maran est relié aux leaders noirs américains, Du Bois, Garvey…

30 juin : Le Rappel à nouveau sur Koffi le roman de Gaston Joseph : « Koffi est très exactement ce qu’on aurait souhaité que Batouala fût ». M. Gabriel Angoulvant « a fait précéder ce volume et singulièrement émouvante réponse aux réquisitoires de M. René Maran et de ses admirateurs ».

Juin : Journal officiel de la fédération nationale des associations de fonctionnaires et agents coloniaux : reproduit les articles de Jean Lefranc (‘La Logique noire’) et de La Renaissance du 3 juin 1922.

8 juillet : Floréal, article d’André Pierre, ‘Les Noirs se civilisent’ : « Avec son Batouala, René Maran a attiré l’attention du grand public sur la race nègre et sur les méthodes plus ou moins brutales qu’emploient les Blancs pour l’élever à la civilisation. Quelle est la situation des frères de Batouala aux États-Unis ? ».

14 juillet : Les Potins de Paris : « La querelle de ‘Batouala’ continue. Lapauze, en sa ‘Renaissance’ réclame à tous les échos, des documents contre René Maran. Veut-il disqualifier le Prix Goncourt pour élever son prix de la Renaissance à des hauteurs prestigieuses ? Je crains que sa finesse montalbanaise et son flair d’ancien postier ne soient ici mis en échec. Le curieux est dans l’abondance des proses véhémentes qu’il recueille contre René Maran ».

15 juillet : L’Avenir du Tonkin, long article de P. Duclaux contre Batouala et en réponse à une lettre d’un des membres du jury (non nommé) qui le défendait. « Sur ce livre platement sale, volontairement inexact, sans raisonnement, sans conscience et sans vérité, nous ne changeons pas d’opinion ; c’est un mauvais livre, mauvais en lui-même et comme livre, mauvais au point de vue national, parce que mensonger et haineux, et l’Académie Goncourt s’est fait tort en couronnant ce barbouillage nègre à couleurs violentes mais fausses ».
Romans-Revue signale que Batouala s’est déjà vendu à plus de cent mille exemplaires selon Excelsior du 9 mars 1922.
Monde nouveau publie un poème de René Maran : ‘Vers la sagesse’.

16 juillet : La Renaissance, Madame de Valcombe compare « cet affreux roman » aux autres auteurs comme Psichari, Randau et au livre Au Pays de l’esclavage (F. de Behayle) qui se situe à Grimari (on y voit des Noirs reconnaissants envers les Français).
La Revue catholique des Idées et des Faits, Pierre Rychmans, Résident de l’Urundi, dit qu’il révoquerait R. Maran s’il était sous ses ordres, cause de « son répugnant livre » « Le livre le plus faux, le plus méprisant, le plus pessimiste que l’on ait écrit sur les Noirs de l’Afrique équatoriale ». Les fonctionnaires ne sont pas ce que dit Maran.
Le Rappel annonce que le Monde Nouveau du 15 juillet publie ‘Vers la sagesse’ par René Maran.
Les Modes de la femme de France : « Laissez donc les Américains grincheux apprécier comme il leur plaît la réception de René Maran à l’Académie Goncourt ; dans chaque événement il y a des éternels mécontents et cela n’enlève rien à la richesse de notre pays en bons auteurs ».
Revue française politique et littéraire, article de Charles Portalié ‘A propos de Batouala’ :
Conclusion : ce « n’est pas un livre véridique ».

18 juillet : La Libre parole Koffi de Gaston Joseph est bien meilleur que Batouala.
L’Intransigeant : article Au Pays de Batouala, concerne la préface de Pierre Mille et son jugement sur René Maran qui a commis des erreurs et qui se contredit entre sa préface et le roman.

22 juillet
L’Avenir du Tonkin, le livre Vrais noirs et vrais blancs de Victor Blache « constitue vraiment une réfutation de Batouala ».
Le Peuple, article de Renée Dunan pour défendre vivement René Maran contre ses détracteurs.
︎L’Europe nouvelle, article de Dominique Braga : Gaston Joseph dans Koffi « s’oppose à plus d’un titre à Batouala » et « répudie le ton polémique et le romantisme qui caractérisent le livre de M. Maran » - « homme de couleur, bien cruel pour ses frères de race ».

23 juillet : L’Éclaireur du dimanche, article de Michel Reville sur La randonnée de Samba Diouf des frères Tharaud : « Il y a quelques mois à peine l’Académie Goncourt décernait son prix annuel à Batouala de M. René Maran, ce que l’on peut d’ailleurs regretter ».

26 juillet : Le Midi Socialiste, ‘Une opinion sur Batouala’. On demande à « un chef noir très érudit » ce qu’il pense de Batouala : « C’est un livre de métis ». Commentaire : « Sa réponse était pleine de dédain et de justesse ».

28 juillet : L’Avenir du Tonkin reproduit un article de la Dépêche de Brest et de la Renaissance qui relate comment René Maran a causé la mort de Mongo en novembre 1917 et qu’il a été condamné à une peine dérisoire le 26 juin 1919.
L’Ère nouvelle, violent article de Pierre Bonardi : « René Maran battait les nègres jusqu’à ce que la mort s’ensuivît » ; « René Maran, tortionnaire (…), écrivain médiocre, poète sans talent, fonctionnaire mesquin et nègre-loup-du-nègre (…) un aigri, un malade ».

Juillet : Études, article de Louis de Mondadon sur Samba Diouf des frères Tharaud : « s’ils ont voulu riposter à M. René Maran, ont fait une oeuvre loyale et une bonne action ».

1er août : Fortunio indique le contenu du dernier numéro de Le Monde nouveau dont des « vers de René Maran, qui n’ajoutent rien à sa gloire très passagère ».

6 août : L’information financière, économique et politique, article de José Germain ‘Choses d’Afrique’, négatif sur Batouala.

7 août : L’Éclair signale la parution du poème ‘Vers la sagesse’ de René Maran dans Le Monde nouveau du 15 juillet.

8 août : L’Écho du Nord : « Le poison distillé par Batouala a suscité un antidote » : Au Pays de Batouala de René Trautman.

9 août : Le grand écho du Nord de la France : « Le poison distillé par Batouala a suscité des antidotes » et le livre de R. Trautmann témoigne d’un « esprit raisonnable et équilibré ».

12 août : L’Afrique du Nord illustrée Koffi de Gaston Joseph est « la réponse aux réquisitoires de M. René Maran ».
La Presse, article de Louis Payen qui préfère Au pays de Batouala de René Trautmann à Batouala de René Maran.
Le Monde illustré : annonce que Le Monde nouveau publie dans son numéro du 15 juillet « de magnifiques poèmes de M. René Maran, Vers la Sagesse, où l’on verra quel poète peut être l’auteur de Batouala ».
The New York Herald le président de l’Anti-Vice Society (catholique) a condamné comme immoraux un certain nombre de livres dont Batouala de René Maran et Ulysses de James Joyce.

13 août : L’Avenir du Tonkin 13 août 1922 reproduit un article ‘Batouala-Marana’ des Annales coloniales du 27 juin 1922 contre Maran en rapportant le jugement de sa condamnation à propos de la mort de Mongo.

14 août : La Presse, article ‘Odor di femina’ : chaque race a son odeur, « le jaune sent le musc, le peau-rouge exhale un fumet caractéristique et le nègre sent … le nègre, n’en déplaise à M. René Maran, père de Batouala ».
The New York Herald : le journal soutient les vues du livre de René Trautman Au pays de Batouala contre René Maran.

24 août : Annales coloniales, Eugène Devaux s’insurge contre l’administration qui a promu René Maran comme Adjoint principal de 3ème classe des services civils.

26 août : Floréal, aux États-Unis, la Société américaine pour la suppression du Vice intente des procès à des livres récemment contre Théophile Gautier : « M. René Maran se gaussera-t-il, lui aussi, en apprenant que son Batouala, véritable roman nègre, a été frappé des mêmes foudres censoriales ? ».

28 août : L’Homme libre, bref commentaire positif de Visage calme.

3 septembre : L’Action française : René Maran est promu adjoint principal de troisième classe des services civils.
︎Le Gaulois, article « L’auteur de Batouala » annonce sa promotion administrative et la prochaine parution d’un volume de vers.

5 septembre : L’Homme libre, article de L. Méritan ‘Entre Paris et Tombouctou’. « C’est quelque chose que, dans notre langue, M. René Maran ait pu écrire un beau conte. On lui a fait des reproches à cet écrivain, comme on aime en faire chez nos à ceux qui prisent un peu trop la vérité. Et lui-même a sans doute maquillé la vérité avec une exagération dont il ne serait point étonnant qu’on lui eût enseigné la recette au lycée de Bordeaux. Mais quoiqu’on pense de son livre, c’est un livre écrit en langue française ».

6 septembre  : Le Phare de la Loire, le livre de Trautmann Au pays de Batouala « sera lu par tous ceux que le roman Batouala a intéressé, charmés ou indignés » (…) « il est tout aussi agréable à lire que Batouala ».

8 septembre : Les Annales coloniales : par arrêté du 30 juin, René Maran est nommé adjoint principal de 3ème classe à compter du 1er juillet.

9 septembre : Paris-Est : contre la promotion de René Maran « qui n’aime pas les blancs », qui « injuria avec violence et méchanceté l’armée et l’administration coloniale ». On souhaite qu’il ait au moins la reconnaissance du ventre.

10 septembre : Le Carnet de la semaine : aux États-Unis, la Société pour la suppression du vice a produit « un réquisitoire » contre « les descriptions d’orgies bestiales de nègres africains » dans Batouala, mis à l’index.
Le Figaro, supplément littéraire : éloge d’Au pays de Batouala de R. Trautmann : « M. Maran répondra-t-il à son tour ? Si oui, ce petit duel épistolaire nous promet quelque distraction ».

11 septembre : Le Journal : « M. Léon Bocquet, qui se remet lentement après une douloureuse opération, corrige, en ce moment, les épreuves d’un volume de stances de son ami René Maran. Ce livre de poèmes de l’auteur de Batouala sera intitulé Le Visage calme ».

14 septembre : Le Midi colonial et maritime : un hebdomadaire, non nommé, a reçu une lettre de protestation d’un cercle littéraire de Cayenne qui proteste contre la manière dont on traite René Maran et la race noire – et, pour cette raison résilie l’abonnement au journal en question.

15 septembre : Romans-Revue présente le livre Nos Sénégalais pendant la grande guerre (‘préface du général Mangin) de M. Dutreb comme « une réponse à Maran ! ».

18 septembre : L’Ouest éclair, article de Jean des Cognets sur Koffi roman vrai d’un noir de Gaston Joseph : René Maran a flatté l’immoralité et la propagande allemande ; la valeur littéraire de Batouala est très faible, c’est « une grossière application de la recette naturaliste, mais celle de Koffi, honnête et lourde, n’est pas supérieure ».

22 septembre : L’Ère nouvelle : Pierre Bonardi rappelle qu’il a fait campagne contre René Maran, mais il précise : « Je ne manquais pas de ma désolidariser des critiques dont le reproche principal fut ‘Maran réjouit les Allemands’ ».

24 septembre : Aux Écoutes, ‘Au pays de Batouala’ de R. Trautmann n’est pas un pamphlet, mais un rapport scientifique, selon Pierre Mille dans la préface. Un autre article sur les scandales coloniaux.

25 septembre : L’Action coloniale, l’article de F. Finet présente le livre de R. Trautmann Au pays de Batouala comme meilleur que le livre de René Maran. Mais un autre articles sur les scandales coloniaux en Indochine cite Le Guignol enchaîné qui mène à la conclusion : « Batouala, le remarquable livre de M. René Maran n’avait rien d’exagéré ».

26 septembre : Paris-midi, si le boxeur Siki, vainqueur de Carpentier, écrivait, « on pourrait lui donner le prix Goncourt auquel il a bien plus de titres que M. René Maran ».

30 septembre : Les Hommes du jour : article sur Battling Siki : « Plus que Maran, il a remis le noir au goût du jour ».

1er octobre : L’Auto, ‘Battling Siki s’appelle Louis Fall’. “Siki, en sénégalais, est synonyme de joli, de mignon (…) charmant batailleur ». « M. René Maran, l’auteur de Batouala serait peut-être mieux qualifié que nous pour discuter sur les racines de la langue sénégalaise ». Battling Siki, « notre Batouala du ring saura continuer dans cette voie d’homme du monde ».
Le Rappel annonce que Le Crapouillot offre un livre à tout nouvel abonné – Batouala figure parmi ses livres.

3 octobre : L’Auto, ‘L’étymologie du nom Battling Siki’ : un lecteur corrige l’explication du nom Siki qui correspond à ‘cheik’. Mbaye Sikh Fall est devenu Louis Siki. « Aucune comparaison n’est à faire entre Batouala et Siki (…) M. Maran qui est Antillais n’a aucune qualité pour discuter de l’étymologie d’un nom sénégalais ».

5 octobre : L’Avenir, ‘Homicide et littérature. M. René Maran a-t-il tué un nègre ?’ La Renaissance et L’Effort ont publié le jugement contre René Maran du 26 juin 1919. Ses amis disent qu’il arrive bientôt en France et pourra se disculper.
La Dépêche de Toulouse, parlant d’Au pays de Batouala de René Trautmann : « le roman de M. René Maran est un pamphlet ; le livre du docteur Trautmann un rapport scientifique. Cette différence, c’est un autre voyageur qui l’indique, c’est le préfacier, M. Pierre Mille ».

6 octobre : L’Ère nouvelle : publication de deux strophes du recueil Visage calme à paraître.

7 octobre : La Patrie, ‘Batouala contre Batouala’. René Maran a été condamné. Il vient de s’embarquer pour venir se justifier en France’. « M. Maran est bien plutôt décidé, car c’est un sportif, de venir rencontrer pour le titre son frère de couleur, Battling Siki » !
La Presse : même texte que La Patrie du même jour.
Les Hommes du jour : compte-rendu du Visage calme. Avec citation de 10 strophes. L’article comporte des erreurs : « René Maran qui est toujours au Fort-Crampel, dans l’Oubanghi-Chari, Afrique Occidentale ». Il n’est plus à Fort-Crampel depuis 2 ans et l’ce n’est pas en Afrique occidentale mais centrale.
Pau-Pyrénées : vous apprenez « que d’un coup de poing formidable et noir, M. René Maran, à moins que ce ne soit Batouala ou d’un quelconque de leurs frères de couleur, a fait choir le beau Georges Carpentier dans ses casseroles où ses invincibles biceps seront fricassés pour repaître la gent anthropophage ».

9 octobre : La Libre parole, compte rendu du Visage calme : « On ne sent pas le poème qui force l’admiration ».

12 octobre : L’Humanité, article de Séverine ‘Le gagne-pain’ : « Il n’est point possible de se taire pour ceux qui considèrent que le premier devoir de l’écrivain est la recherche de la vérité. Voyez plutôt, actuellement, quels reproches accablent encore M. René Maan pour Batouala ».

13 octobre : Courrier de Saône et Loire, ‘Connais-toi, toi-même’ : René Maran a accusé les fonctionnaires coloniaux, mais il en a fait autant, il a frappé un nègre, qui en mourut, et il vient d’avoir un grade supplémentaire.
Le Rappel à propos de Visage calme : « La poésie de M. René Maran, c’est de la poésie de blanc et, ce qui pis est, de la poésie blanche car elle manque décidément de couleur ».
L’Ère nouvelle : Pierre Bonardi salue le livre de Joseph Blache Vrais noirs et vrais blancs d’Afrique qui est la bonne réponse à Batouala : « Ce qui est condamnable chez M. René Maran, c’est son esprit de généralisation et dans le dessein formel de tromper le lecteur par des sophismes ».

14 octobre : L’Écho de Tiaret, ’Enfoncé Batouala’ : texte totalement incompréhensible d’une lettre d’un ‘indigène’ à un secrétaire général des colonies. Ce « n’est peut-être que le prélude d’un chef d’oeuvre que consacrera quelque jour l’Académie Goncourt. Décidément, Batouala n’a qu’à bien se tenir ».
L’Europe nouvelle : à propos du livre de Trautmann contre Batouala, l’article le juge trop pessimiste envers les noirs.
L’OEuvre, article de François Lebon : ‘Les soldats français seront-ils commandés par des officiers de couleur ?’ Refus catégorique. (S’en prend à la « médiocre plaisanterie » qu’est Batouala de René Maran).

15 octobre : Ève, article de Raymond Clauzel : il préfère Koffi de Gaston Joseph, Vrais noirs et vrais blancs d’AfriqueAu pays de Batouala de René Trautman à Batouala. Il apprécie Le Chef des Porte-plume de Robert Randau.
Le Midi Socialiste, ‘Souvenirs sur Siki le nègre toulousain’ : « Plus que René Maran, il a remis le noir à la mode et je n’en veux d’autre preuve que cette confidence que me fit l’autre soir Timéla, la négresse du Faubourg : Depuis la victoire de Siki, je fais des affaires d’or ».

16 octobre : Les Nouvelles (Alger) : article de Miette sur le livre de Robert Randau, Le Chef des porte-plumes : « Nous sommes sans conteste, comme dans Batouala, en plein Sénégal (sic). L’histoire n’est point nègre, à l’instar de celle de L. René Maran. Les Noirs n’y sont point les seuls héros, sombres silhouettes, prises sur le vif, dans leurs cases, à travers les sites pittoresques de leurs tropicales régions ou, souvent aussi dans la brousse, près d’autorités administratives critiquées souvent ».

17 octobre : Annales coloniales, article de E(ugène) D(evaux), ‘A quoi sert d’être mal élevé’ : contre la promotion de Maran au choix – donc comme une faveur : « La calomnie n’est donc plus une faute qu’elle est récompensée par un avancement ? ».

21 octobre : La Presse, article de Paul Lenglois, ‘J’veux faire d’la littérature : le journaliste se moque des prix littéraires. « J’entre dans une usine à romans. Oh ! pas comme nègre (le nègre ne continue plus, il opère lui-même, demande plutôt à Maran) mais comme ‘producer’ ».
La Vie montpelliéraine, article d’André Corbier (administrateur des colonies), ‘En marge de Batouala’ paru dans L’Effort. Il s’agit du jugement du 26 juin 1919 condamnant René Maran.
Pau-Pyrénées : sur la composition du Stade Rochelais, on mentionne « une ligne de trois quarts honnête où le nègre Maran, frère de l’auteur de Batouala, se distingue par son activité en défense et son acharnement à rechercher l’interception ».

22 octobre : Le Carnet de la semaine : ‘Noir ou blanc’. Présente Le Visage calme écrit avant Batouala. « Ce livre de vers n’est pas dépourvu de qualité. Mais quand M. Maran écrit que sous l’influence d’émotions violentes, il devient tout pâle, oublie-t-il lui-même qu’il est noir ? ».
La Presse, article de Paul Mathiex, ‘Méthode de colonisation’ : faut-il envoyer les délinquants en Afrique : « Quels singuliers spécimens de notre civilisation on exhiberait aux indigènes et Batouala serait en droit de dire par la voix et la plume de son compère M. René Maran ! ».

28 octobre : La Pensée française : Renée Dunan remarque que Jean Marquet dans son livre Du village à la cité en dit autant sur les blancs de l’Annam que Maran sur les blancs de l’Oubangui.
La Vie montpelliéraine, article, ‘Comme le Nègre, Maran continue’ : Maran doit s’expliquer sur la mort de Mongo « dans un match de démonstration avec un autre Nègre, Battling Siki. Et tout cela, évidemment fera monter un peu le tirage de Batouala., que le prix Goncourt n’a pas élevé très haut. Que d’art dans la réclame moderne ! ».
The Chicago Tribune and the Daily News, New York, article d’Eugène Rosetti pour presenter Le Visage calme : “the stanzas are readable and constitute quite a creditable literary performance, which bears great promise”.

29 octobre : Aux écoutes, ‘M. René Maran et son gouverneur’ : Batouala aurait pu valoir à son auteur une révocation. « M. Augagneur a été plus avisé. Il a voulu montrer que l’administration coloniale française était sans rancune vis-à-vis de M. Maran ». Il a donc eu un avancement.

30 octobre : La Liberté, article de Robert Kemp sur Le visage calme : le journaliste est déçu de ne rien trouver d’africain ni de très personnel. On décèle plus ses lectures que sa personnalité. (Le journaliste rend compte, après, de La Comédie bourgeoise de Gustave Geoffroy « au charme estompé »).
Le Journal :
-article de Marius-Ary Leblond, ‘La littérature coloniale d’aujourd’hui’ : « Batouala, que le prix Goncourt propagea dans le monde entier, a soulevé une tornade de presse et les critiques courroucées contribuèrent plus encore que les éloges à son succès européen, à son grand succès blanc ». Les noirs y parlent Maran « dans l’esprit violemment primaire de certains journaux d’Europe ». Heureusement, il y a les livres de Gaston Joseph et René Trautmann.
- « M. Léon Bocquet vient de recevoir de M. René Maran la dépêche suivante de Fort-Archambault, via Dakar : ‘Manuscrit et papiers concernant Petit Roi de Chimérie’ soit deux plis déposés ce jour à votre adresse. Maran’. Le Petit Roi de Chimérie, le nouveau roman de M. René Maran, est dédié à M. Henri de Régnier ».

1er novembre : Fortunio, article positif de Marcel Gras pour présenter Le Visage calme avec des extraits de poèmes.
Mercure de France, ‘Titres de noblesse pour personnes noires’ : « Les compatriotes de M. René Maran entendent être traités sur un pied d’égalité parfaite avec leurs frères blancs ». L’article se moque de Marcus Garvey qui a distribué divers titres de noblesse au cours d’une grande cérémonie en août.

5 novembre : ÈveLe Visage calme : « C’est ici un livre à la fois de sentiment grave, de tendresse blessée et secrète qui développe en densité et en profondeur les meilleurs accents des deux précédents recueils de poèmes de M. René Maran, La maison du bonheur et La Vie intérieure ».

9 novembre : La Dépêche du Berry, compte rendu positif de Batouala.

10 novembre : The Chicago Tribune and the Daily news, New York lettre de J. Jackson au journal sous le titre : “The Rising Tide of Color”: “the accomplishment of René Maran, the Senegal author, who won the Prix Goncourt for his literary achievement of Batouala and who has given to the African race one of the greatest intellectual achievements of the age”. Juste après on cite Battling Siki.

11 novembre : La Pensée française, éloge du recueil Le Visage calme.

13 novembre : Annales coloniales, ‘Une rigolade’ : Se moque de Maran qui se sent menacé par les colons de Bangui.

16 novembre : Le Crapouillot présente Koffi de Gaston Joseph qui a pu « écrire son livre en français au lieu de nous donner une traduction insuffisante d’un roman gallo-pahouin comme fit M. Maran ». « Le Noir et le Jaune ne nous intéressent qu’à l’échelle du Blanc, de même que l’animal à l’échelle de l’homme et la femme par contraste avec le mâle ».
Le Midi colonial et maritime : J.M. Renaitour a reçu une lettre de René Maran qui craint pour sa vie et a demandé à rentrer en France par le Soudan anglo-égyptien et non. Par Bangui.

20 novembre : Le Figaro, Georges Claretie écrit sur les tribulations d’un esclave noir au XVIIIsiècle, auparavant il affirme que la mode est « au noir de nègre » et cite René Maran avec son « véritable » roman nègre. Il ajoute le jazz et Siki le boxeur.

22 novembre : L’Intransigeant : « M. René Maran et Battling Sicki ayant mis les noirs à la mode, livres et publications décrivant les moeurs de la brousse ou adaptant les simplistes histoires de chasse et d’amour ont miraculeusement champignonné ».

24 novembre : Le Rappel : selon une lettre adressée à J.M. Renaitour, René Maran se sentirait menacé par ses ennemis en rentrant sur Bangui.

25 novembre : Le Figaro : René Maran devrait écrire l’histoire de Battling Siki, le Huron voltairien.

26 novembre : L’Homme libre, long article de Gratien Candace, député de la Guadeloupe, ‘Le blanc et le noir’. Pour René Maran, c’est « un écrivain honnête et indépendant, mais qui peut avoir un jugement faux ». Il faut éviter les généralisations qui font juger une race à partir d’un individu particulier. Le député conteste vigoureusement la propagande allemande contre les troupes noires en Allemagne.

1er décembre : Le Paria, article de Nguyen Aï Quoc : « Après la plume ironique de Maran, les gants de Siki ont ému jusqu’à la sphère politique ».

2 décembre : L’Intransigeant : article de Georges Labourel, « M. Diagne défend Siki mais n’aime pas Batouala » : « A mon avis, René Maran ne méritait pas le prix Goncourt, articule M. Diagne et cette faveur indulgente ou fantaisiste d’hier ne saurait effacer l’injustice d’aujourd’hui » (injustice au sujet de Siki).

4 décembre : Le Quotidien : article ironique et moqueur. Albert Sarraut créerait une Académie coloniale avec 40 blancs et 40 noirs – « M. René Maran, l’auteur de Batouala sera certainement l’un des premiers élus ».

6 décembre : La Dépêche coloniale, commentaire de Charles Régismanset sur Le Visage calme : « rimes très sages d’inspiration verlainienne ». « M. Maran désirerait-il concourir pour les prix de vertu de l’Académie française ? ».

8 décembre : La Presse, article de Paul Mathiex, ‘Le prix convoité’. « L’ouvrage qui est l’objet de ces critiques s’impose fatalement à l’attention du public et atteint à un tirage vertigineux que ne justifie pas toujours le talent de l’auteur : M. René Maran auquel on doit le lamentable Batouala, désigné l’an dernier, en est la preuve la plus éclatante ».

11 décembre : L’Express du Midi : compte rendu de Visage calme : « Les vers de M. René Maran sonnent moins dur et réaliste que dans sa prose (…) Peut-être la sensibilité en est-elle souvent exclue aux dépens de la forme ».
Le Petit Oranais, article de Jean Bernard sur les Noirs en France : il cite « des fonctionnaires noirs comme M. Maran le romancier, dont l’an passé l’Académie Goncourt couronnait Batouala ». Puis Siki « notre boxeur national » qui a battu Georges Carpentier.

14 décembre
L’Ère nouvelle : à propos du livre de Madame Jeanne Galzy ‘Les Allongés’, prix Fémina, Pierre Bonardi juge qu’elle a le même défaut que René Maran, les généralisations excessives. « De même que René Maran reconnaîtra qu’il y a de bons administrateurs au Congo, je pense que Jeanne Galzy rendra justice à bien des médecins ».
Les Annales coloniales : « Les qualités littéraires de M. René Maran émergeaient quelquefois de son livre tendancieux » mais le nouveau lauréat du Goncourt, Henri Béraud est « un vague journaliste sans talent ».

16 décembre : Le Crapouillot, critique littéraire par Alphonse Meterié : « Quant à M. René Maran, il a bien oublié les délires batoualesques et son ‘Visage Calme’ et sage serait un peu terne sans les stances filiales de la fin qui, sous l’épigraphe précieuse et charmante empruntée à Angellier (amicae amissae) ébranleront en tout coeur orphelin le retentissement des ombres familières ».

21 décembre : Paris : retranscrit l’altercation à l’Assemblée nationale entre les députés Barthélémy et Candace au sujet de Batouala.

22 décembre : Journal Officiel de la République Française : Le député Georges-Barthélémy interpelle le ministre des Colonies, Albert Sarraut, sur Batouala. Intervention de G. Candace en faveur de René Maran.
L’Écho d’Alger rapporte l’altercation de Georges-Barthélémy avec le ministre au sujet de Batouala.
La Dépêche de Brest rapporte des extraits du débat, à la Chambre des députés, autour du livre de René Maran.
Le Figaro, à l’Assemblée nationale, débat sur les colonies. Le député G. Barthélémy « fulmine contre Batouala, le roman de M. Maran ».
Le Gaulois rapporte l’intervention à l’Assemblée nationale de Georges Barthélémy contre Maran, tout en soulignant que les autres députés socialistes n’étaient pas d’accord.
︎Le Peuple retrace l’altercation à la Chambre au sujet de Batouala entre le député Bathélémy et d’autres (Canavelli, Candace, Boisneuf).
Le Populaire rapporte l’altercation de Georges-Barthélémy avec le ministre à l’Assemblée nationale au sujet de Batouala.
Paris-midi Candace défend René Maran : « la Chambre applaudit vivement, consacrant ainsi la renommée littéraire de Batouala et ce vieux principe de liberté de penser qui est tout ce qu’il y a de plus républicain ».

24 décembre
Le Héraut, hebdomadaire franciscain : « eux qui n’eurent pas un mot de protestation lorsque le jury du prix Goncourt eut l’inconscience monstrueuse de couronner un Barbusse, un Marcel Proust, un Maran ».

26 décembre : Le journal des débats politiques et littéraires : René Maran est membre de la Société des Gens de Lettres de province : Président Ernest Perrochon. Phileas Lebesgue …

29 décembre : L’Éclair, Marcel Azaïs remarque : « M. René Maran, le nègre couronné était un fonctionnaire colonial perdu dans la brousse ; on ne risquait pas grand-chose à taper dessus ».

30 décembre : L’Intransigeant : « Décidément, le Prix Goncourt est l’apanage des sportifs. L’année dernière, ce fut le rugbyman René Maran. Cette année, c’est M. Henri Béraud, autre rugbyman ».

Date non trouvée : Mamba Sano « Réponse à Batouala (soi-disant) véritable roman nègre », Revue des primaires, 1922.

1923 - 1926

1923

1er janvier : Fantasio calendrier humoristique de l’année : Diagne ministre puis premier ministre, Siki ministre de la guerre, Candace ministre des Affaires étrangères, René Maran, ministre de l’Instruction publique qui institue « la grammaire ‘petit nègre’ dans toutes les écoles de France », etc.
Les Primaires, article très positif de A.M. Gossez ‘La France colonisatrice’. « Maran personnifie l’âme tendre et farouche des malheureux et spontanés Bandas, leurs vies, leurs joies, leurs passions, leurs superstitions et leurs morts ». Le journaliste se réfère à ce qu’il a lui-même entendu de la bouche des tirailleurs noirs pendant la Première Guerre mondiale.
Mercure de France, compte-rendu du Visage calme par André Fontainas (qui trouve au texte une rigueur métrique sans vrai lyrisme).
Septimanie n°43, article très positif d’Henri Lauresne sur Djouma chien de brousse.

Janvier-décembre : La Réforme sociale : « Batouala, un outrage à la vérité, un déni de justice à l’égard de la France colonisatrice et civilisatrice. L’auteur de ce livre a renforcé la campagne de mensonges qui a surexcité les Allemands contre nous ».

2 janvier : Annales coloniales, ‘Batouala’ par Georges Barthélémy député, délégué au Conseil supérieur des Colonies. Il maintient ses propos prononcés à la Chambre des Députés : « pamphlet véritablement scandaleux », « diffamation lâche, oeuvre de mauvaise foi » du niveau de La Garçonne et de L’entremetteuse. 
Le Rappel annonce que René Maran figure dans le Bureau directeur de la Société des gens de lettres de province.

11 janvier : Le Matin : « la sérénité un peu froide et compassée du Visage calme de M. René Maran ».

16 janvier : L’Écho annamite, long article de Tung Ky qui ne se reconnaît pas vraiment dans Batouala.

20 janvier : La Revue anarchiste : « Batouala qui est paru dans les éditions du Rhin et qui, merveilleusement traduit par Claire Goll, une des très rares femmes sachant écrire, a trouvé un écho considérable chez nous et va porter le nom de René Maran par toute l’Europe centrale ».

24 février : Le Journal du peuple parle de Claire Goll qui a traduit en allemand Francis Jammes et le roman de René Maran.

25 janvier : Le Correspondant, article de Bernard Faÿ, ‘La politique intérieure des États-Unis’ : « Quand M. Maran obtient le prix Goncourt ou que Siki met Carpentier hors de combat, les journaux démocrates du Sud y voient un affront et un danger, tant leur antipathie du nègre est vive ».

5 février : Le Journal, ‘Un écrivain doit-il habiter Paris ?’ : René Maran est à Fort Archambault.

12 février : L’Écho du Nord, Léon Bocquet interviewe Pierre Mac Orlan qui parle de son roman : « ‘La Cavalière Elsa’, un livre auquel l’Académie Goncourt a fait risette avant de donner son prix en 1921 à votre ami René Maran ».

13 février : Le Figaro, article d’Henri de Régnier : quelques phrases élogieuses sur Le Visage calme.
Grand écho du Nord, Léon Bocquer publie un entretien avec Pierre Mac Orlan qui lui parle de ses livres dont La cavalière Elsa « un livre auquel l’Académie Goncourt a fait risette avant de donner son prix, en 1921, à votre ami René Maran ».

15 février : La Revue mondiale, article sur Olivier Hourcade : « Il avait été à Bordeaux le condisciple d’André Lafon (…) et de René Maran, ce nègre qui est un polémiste redoutable et un poète subtil et qui dans ‘Le Visage calme’ qu’il vient de publier dédit précisément à Olivier Hourcade et à André Lafon des vers pénétrés d’affliction ».

18 février : Ève : après Maran et le boxeur Battling Siki, voici un peintre noir américain Henry Urqhart.

21 février : Le Gaulois, article de Laurent Saint-Raymond « A l’école du Jazz-Band », il évoque : « René Maran, ce Siki du roman, a remporté avec Batouala le championnat Goncourt ».

3 mars : La Revue Bleue, article d’Élise Aubry, ‘Les travailliste anglais et notre armée noire’. Les Français ont accepté le combat de boxe Carpentier-Siki, les Anglais ont refusé le combat Beckett-Siki, ils ne veulent pas qu’un homme de couleur batte un blanc. « Pourquoi a-t-on couronné Batouala en préférence à plusieurs ouvrages français beaucoup mieux, car il a été prouvé que c’était en somme une oeuvre assez rudimentaire, assez insignifiante. Mais René Maran était né indigène du sol africain. Il fallait encourager l’essor d’une race jeune qui cherche son chemin sur la pente abrupte conduisant aux hautes altitudes du génie ».

19 mars : The New York Herald signale les nouveaux livres à l’American Library in Paris, Batouala y figure.

22 mars : Le Figaro, article de Fernand Vandérem « Les Dorothées », les bonnes noires. Il évoque René Maran, les députés noirs, Siki, la musique, la sculpture, l’Anthologie des poètes nègres de Blaise Cendrars. Donc, atmosphère favorable pour les « Dorothées ».
Le Progrès (arrondissement d’Orléansville) signale que Batouala est en vente à la librairie du journal.

24 mars : L’Afrique du Nord illustrée : présentant les livres de Marius-Ary Leblond : « ils ont étudié des amours de Blancs et de Noirs, en un style autrement suave que la mauvaise prose du vraiment nègre René Maran, père de Batouala de sombre mémoire ».

29 mars : Le Midi colonial et maritime : M. Gaston Joseph « animé d’un zèle ardent a rompu lance contre René Maran et vient de lui flanquer une pile en publiant le roman nègre de Koffi ».

4 avril : Paris-midi, Maran et Siki le boxeur ont rencontré les mêmes difficultés, « on est conduit à penser que le monde littéraire n’est pas essentiellement supérieur au monde de la boxe ». Mais la boxe est mieux organisée que la littérature.

5 avril : Revue du Rhin et de la Moselle : « Batouala de si triste mémoire que les ennemis de notre pays ont propagé ».

7 avril : Le Journal du peuple, article de Renée Dunan où est mentionné Thomas Seltzer qui, à New-York, faisait de la réclame avec des hommes sandwich pour sa traduction de Batouala « dont il vendait huit mille exemplaires par jour ».

13 avril : L’Intransigeant : Le dessinateur Gus Bofa vient de publier Synthèses littéraires et extralittéraires où chaque auteur est représenté par un dessin. René Maran y figure par un carré noir…

14 avril : Floréal, article de J.F. Louis Merlet, ‘La poésie et la légende africaine’, au sujet de L’Anthologie nègre de Blaise Cendrars. « Le roman de René Maran, Batouala, avec ses imperfections et ses qualités, nous révélait l’âme noire autrement que ne le firent jamais les conteurs, les chargés de mission, les voyageurs auxquels on ne pouvait accorder qu’in crédit limité ».

1er mai : Le Mercure de France signale que dans le n°1 (15 mars) de la nouvelle revue Les Cahiers littéraires on fait appel aux aînés dont René Maran.

5 mai : L’Avenir du Tonkin : « une ordure comme Batouala ».
Le Rappel, article de G. Remon ‘Gus Bofa, critique littéraire’ : le dessinateur qui fait des dessins d’appréciation sur les auteurs : « il y a la page toute blanche, et ceci résume l’oeuvre de Max et Alex Fischer, il y a la page toute noire et l’auteur nous force à penser à René Maran ».

7 mai : L’Écho d’Alger présente Battling Siki : « Ses facéties en public ou en privé participent à cet esprit noir, au burlesque grossier, dont nous ont entretenu MM. Tharaud et René Maran ».

11 mai : L’Écho d’Alger informe que la nouvelle revue Les Cahiers littéraires (Bordeaux) publie un article de M. Violaines sur René Maran : la critique envers Batouala a été trop cruelle ; on attend Le Petit Roi de Chimérie (Henri de Régnier a apprécié le manuscrit.

18 mai
Annales africaines : « A propos de Batouala », 2 poésies.

20 mai : L’Auto : parlant du dynamique directeur du Bol d’or, le journaliste déclare qu’il fait son métier « avec un coeur et une conscience à rendre jaloux un tirailleur sénégalais qui serait en sentinelle devant une tente où discuteraient Battling Siki, René Maran et l’honorable M. Diagne ».
La Revue anarchiste, article de Vigné d’Octon sur Koffi de Gaston Joseph qu’il trouve pire que Batouala qui est « comme fond et comme forme une oeuvre ratée ».

28 mai : L’Homme libre, ‘Un prix de littérature. Une scène poussée au noir’. Pièce méchamment parodique en 2 scènes : comme on ne parle plus de lui, un boxeur, Rackling Kiki, veut faire un livre pour sa publicité « Justement, René Maran, c’est bien ce qu’il vous faut » et il emportera le prix, d’où beaucoup de publicité. Dans la deuxième scène, le projet échoue.

3 juin : Paris-midi, une revue américaine vient d’offrit 10 fr la ligne à René Maran pour répondre à une enquête sur la question noire aux colonies.
L’Intransigeant : « René Maran escompte son retour en France pour juillet au plus tôt, octobre au plus tard ». « Une revue américaine vient de lui offrit 10 fr la ligne pour répondre à une enquête sur la question noire aux colonies. En France, les enquêtes ne rapportent qu’à ceux qui les lancent ».

16 juin : Les Hommes du jour : article sur Boisneuf comparé à Maran par la couleur et le courage.

21 juin : L’Afrique du Nord illustrée, article de Louis Lecoq, ‘Le noir dans la littérature’.

28 juin : La Presse, article, ‘L’auteur de Batouala a disparu’. On a refusé à René Maran de rentrer en France par le Nigeria, où est-il passé ? « A-t-il abandonner l’élégant uniforme blanc du fonctionnaire pour la double poignée d’herbes qui constitue celui des indigènes ? Va-t-il se faire nommer premier ministre par quelques roitelets ambitieux et réaliser ainsi au coeur de l’Afrique centrale le rêve d’un empire noir d’où tout Européen serait banni ? Ou n’a-t-il pas plutôt – tel un simple Blanc atteint de cafard – filé à l’anglaise vers cette France maternelle, su généreuse pour ses enfants adoptifs et si indulgents aux ingrats, où l’attendent dans les cénacles littéraires la curiosité et l’admiration des badauds ? »
Dimanche illustré, dessin humoristique d’un village africain : « La vie chère -M’ame Batouala, ce matin le marin européen coûte huit et dix coquillages la livre ! -Mon Dieu, M’ame Siki et le médecin qui recommande la viande blanche à mon mari ! ».

1er août : L’Intransigeant : « René Maran est traduit en anglais et Batouala se présente aux lecteurs d’Outre-Manche en édition de luxe, augmentée d’une préface de l’auteur qu’il termine ainsi :’Et maintenant, je laisse ce livre aux mains de la destinée’. Tout simplement ».
Le Crapouillot, ‘L’appel de la forêt’ : Augagneur aurait pris des mesures contre René Maran qui a abandonné son poste. (+ carricatures d’Africains). Maran « tout comme Battage (sic) Siki aurait pu continuer à faire tam-tam sur les planches ».
Paris-midi : René Maran est traduit en anglais, édition de luxe avec préface de l’auteur.
Paris-midi, article du Figaro ‘Le respect dû aux nègres’ suite à la note du ministère des Affaires étrangères à l’intention des étrangers venant en France. L’article évoque Battling Siki et René Maran. « Sans doute les nègres descendent du singe. Mais les blancs aussi ».

6 août : Le Populaire : « René Maran serait parti dans la brousse laissant là son poste de fonctionnaire colonial., du moins c’est ce qu’annonce le Crapouillot ».

29 octobre : L’Intransigeant : « René Maran corrige à Paris les épreuves de son Petit Roi de Chimérie, conte satirique préfacé par Léon Bocquet. Il nous reparlera de Batouala que l’on est en train de traduire en tchécoslovaque (ou en tchèque, nous ne savons) ».

1er novembre : Le Paria, « Une visite à René Maran ».

3 novembre : Paris Soir, René Maran est arrivé depuis quelques jours à Paris. Il s’installerait à Bordeaux. Il prépare un grand roman : Un noir chez les blancs.

4 novembre
Aux Écoutes, article ‘L’auteur de Batouala’ : « il prend surtout la défense des nègres ‘évolués’ (…) objet, aux colonies, de toutes sortes de tracasseries », il va faire des conférences en faveur de la race noire.
Dimanche illustré, Charles Varguette : « En pirogue vers le pays de Batouala ». Remontée de l’Oubangui.

8 novembre : Le Midi colonial et maritime : René Maran est à Paris mais devrait se fixer à Bordeaux. Batouala a été traduit en langue tchécoslovaque. Il va publier « un nouveau livre sous ce titre très laforguien « Le Petit Roi de Chimérie’ » avec préface de Léon Bocquet. Il préparerait un grand roman « Un noir chez les blancs ».

17 novembre : Paris Soir, ‘M. René Maran voudrait dans nos colonies une meilleure politique indigène’. Il ne veut pas parler de littérature mais de la condition des gens dans les colonies, les déclarations du gouverneur Augagneur vont dans le même sens.

18 novembre : Le carnet de la semaine, ‘La douche écossaise’. J.M. Renaitour propose que René Maran et L.F. Rouquette fasse un livre en commun où les chapitres alterneraient sur l’Afrique et l’Alaska.

22 novembre
▪︎Le Gaulois

25 novembre : L’Action coloniale, article de Jean Fangeat ‘Un révolutionnaire’ : René Maran combat la politique anti-française de notre administration coloniale. L’article défend Augagneur.
L’Action française : René Maran étudiera le problème de la race noire dans le cadre de l’École des Hautes Études Sociales.

26 novembre : Paris Soir, article de Gabriel Reuillard sur René Maran.
Le Madécasse, ‘Un administrateur adjoint qui veut qu’on s’occupe de lui’ : malgré Batouala, René Maran a bénéficié d’un avancement au choix et il continue à dire du mal des Français. Si l’administration le blâme, il se posera en victime.

30 novembre : Annales coloniales, ‘Une mesure disciplinaire’ (Maran est rentré en France par le Nigeria et non par le Congo belge selon les règles administratives).
Aux écoutes, ‘René Maran enquêté’ : il n’avait pas l’autorisation de rentrer en France par le Nigeria et doit passer devant un conseil d’enquête … à Brazzaville.
L’Événement, ‘Batouala s’émancipe’ : même article que celui de La France du même jour.
La Dépêche coloniale ‘Le professeur inattendu’ : l’École interallié des hautes études sociales a demandé à 3 conférenciers d’intervenir sur le cours du problème de la race noire dans ses rapports avec l’Afrique Occidentale française. Un, Dahoméen, « s’est fait connaître par ses démêlés avec le gérant d’une boîte de Montmartre ». Le dernier est René Maran. Comment peut-on « confier au signataire de la préface de Batouala le soin d’exposer les principes de notre politique indigène et celui de remettre à leur juste place les extravagantes fantaisies de Marcus Garvey et de ses amis ». « C’est une plaisanterie d’un goût douteux ». Article reproduit partiellement, sur le mode ironique, par L’Action coloniale du 10 décembre.
La France, René Maran devrait passer devant un conseil d’enquête pour être rentré en France par le Nigeria. « Il paraît que l’auteur de Batouala ne tient pas du tout à retourner au Congo. D’autre part, l’administration préfèrerait éviter de lui imposer un voyage, en somme coûteux pour le budget ».
Le Gaulois, « René Maran enquêté ».

1er décembre : L’Intransigeant : « René Maran est déféré devant un conseil d’enquête pour être, malgré les ordres, revenu du Congo par la Nigeria au lieu de passer par le Congo belge ».
Le Journal du peuple annonce la réapparition du journal Libéré avec un article de René Maran dans son deuxième numéro.

2 décembre : La Liberté : M. René Maran ne devrait pas retourner au Congo car il est parti sans autorisation « et le plus connu de nos écrivains de couleur ne se sent pas suffisamment blanc pour affronter ce tribunal administratif. Il paraîtrait, au surplus, que la tarentule politique aurait piqué M. René Maran et qu’il projetterait de se faire, aux prochaines élections législatives, expédier au Palais Bourbon par ses frères de race ».

11 décembre : Le Gaulois proteste à l’idée que Maran pourrait donner des cours à l’École interalliée des Hautes Études sociales.

20 décembre : Le Gaulois, à propos de l’Exposition d’art indigène des colonies françaises et du Congo belge : « Pour la circonstance, le Pavillon de Marsan a été débaptisé ; on l’appelle la Pavillon de Maran, allusion aimable à l’auteur de Batouala, de tapageuse mémoire, lequel, vous le savez, n’a pas de coloré que le style. Des facétieux de mauvais goût vont même jusqu’à dire le Pavillon marrant… ».

25 décembre : L’Action coloniale, article de F. Gouttenoire de Toury : il a regroupé autour du petit journal malgache Libéré des amis fidèles : Charles Gide, M. Boursaud, Jean Fangeat, René Maran, Tovalou Houenou.

1924

1er janvier : La Ligue française Batouala « était une mauvaise action » tandis que Ulysse cafre de Marius-Ary Leblond est « une bonne action ».

3 janvier : Le Miroir des Sports, ‘Lucien Fabre du prix Goncourt’ : rappel des écrivains sportifs « Pour la troisième fois de suite, l’Académie Goncourt couronne un joueur de ballon ovale : en 1921, René Maran, avant au Sport Athlétique de Bordeaux ; en 1922, Henri Béraud, trois-quarts au lycée Ampère » et Lucien Fabre en 1923.

5 janvier :  Le Journal du peuple, article de Renée Dunan sur « la carte des pays littéraires » qui s’interroge sur une ville avec des noms d’écrivains : « N’a-t-on pas percé de rue Renaitour, de rue René Maran ? ».

10 janvier : Annales coloniales, René Maran condamné pour être rentré en France par le Nigeria.
Paris Soir, article de Blaise Diagne, député du Sénégal, ‘De quoi se compose Paris ? Noirs et hommes de couleur’. Il cite « Maran, prix Goncourt ».

21 janvier : Le Madécasse, article ‘Un agité’ : René Maran « vient d’être déféré devant un Conseil d’enquête » pour être rentré en France par le Nigeria. De plus, il fait « de scandaleuses déclarations (…) à certains journaux ».

24 janvier : L’Écho de Paris : le général Aubier : Batouala n’est pas écrit en français et c’est « une mauvaise action ».
Le Gaulois, publicité pour Le Petit roi de Chimérie.
Le Midi colonial et maritime : René Maran fait l’éloge d’André de Vaulx dans La Griffe.

26 janvier
Paris Soir, fin janvier paraîtra Le Petit Roi de Chimérie « de notre excellent collaborateur René Maran, prix Goncourt 1922 avec Batouala ».

28 janvier : Paris Soir annonce la parution du Petit Roi de Chimérie début février.

29 janvier : Comoedia, long extrait du Petit Roi de Chimérie de M. René Maran « dont la pensée est d’une essence bien française et rappelle la tradition des écrivains du XVIIIe siècle ».

1er février : Le journal des débats politiques et littéraires : René Maran est membre de la Société des gens de lettres de province.

2 février : Le Journal du peuple, long extrait du Petit roi de Chimérie. Maran est présenté comme « notre ami et collaborateur ».

3 février : La Liberté : René Maran membre du bureau de la Société des gens de lettres de province.

7 février : Paris Soir, annonce la sortie du Petit Roi de Chimérie et en donne une brève idée.

9 février : Le Journal du Peuple, article de Victor Bonnans sur le Salon des Indépendants : il mentionne « Noir sur blanc le René Maran de Marcel Gaillard est habilement peint mais selon des procédés un peu conventionnels ».

13 février : Paris Soir s’interroge sur les personnalités militaires représentées par les personnages du Petit Roi de Chimérie.

14 février : Paris Soir, René Maran décrit les six généraux pour qu’on les reconnaisse, mais sans donner explicitement leurs noms.

15 février : La Griffe : article élogieux de J.M. Renaitour sur Le petit Roi de Chimérie + photo de René Maran.
L’Intransigeant : « René Maran va faire paraître (Albin Michel, édit.) une oeuvre nouvelle dans laquelle il se révèle tout à fait différent. Son livre, Le petit roi de Chimérie est un ouvrage fort curieux. Écrit à la manière de Voltaire, dans le genre de Candide, l’auteur oppose l’une à l’autre les deux France : celle d’avant-guerre à celle d’après-guerre ».

16 février : Le Figaro, ‘Du Tchad aux Boulevards’, bel article de Henri-René Lafon qui relate sa rencontre avec René Maran à Paris.

17 février : Bonsoir, ‘Batouala valut à M. René Maran le prix Goncourt. Lui vaudra-t-il aussi des peines disciplinaires ? A propos de la question écrite du député de Lastours, le journal s’interroge sur les sanctions possibles.
︎Paris Soir : « Notre collaborateur René Maran, le prince Kojo Tovalou et Jean Fangeat assureront désormais le courrier des Lettres et des Arts exotiques à l’Action coloniale ».

18 février : Excelsior, article de Jean-Jacques Brousson sur Le Petit Roi de Chimérie. Si les ennemis de Batouala ont exagéré, les amis comme Léon Boquet ont trop fait : la préface est disproportionnée. Le style du livre est trop lié aux écrivains connus.
Le Temps rapporte l’enquête faite par la Revue mondiale auprès des écrivains : Que feriez-vous si vous étiez nommé ministre des Lettres ? René Maran répond qu’il ne faut pas d’un tel ministère.

20 février : A l’École interalliée des Hautes Études sociales, Marc Kodjo Tovalou Houenou fait une conférence sur le problème de la race noire. Il se réfère à René Maran. Le texte de la conférence est rapporté par Le Phare du Dahomey d’août 1945.
La Liberté, article de Roger Kemp sur Le Petit roi de Chimérie : ce livre « est tout à fait manqué ».

21 février : L’Action française, article ‘La tête et le coeur’ sur Le Petit Roi de Chimérie : « la mascarade que René Maran a imaginée serait une offense insupportable si elle était moins puérile ».
L’Écho de Paris, article de Franc Nohain sur Le Petit Roi de Chimérie : un peu compliqué et il faut connaître bien des auteurs.
Le Midi colonial et maritime : René Maran, Kojo Tovalou et Jean Fangeat devraient assurer le courrier des lettres et des arts exotiques à L’Action coloniale.

22 février : La Presse, article positif de Louis Payen sur Le Petit roi de Chimérie, perçu essentiellement comme un conte (pas d’allusion à la guerre).

23 février : Le Figaro, supplément littéraire du dimanche. Article de Jacques Patin sur Le Petit Roi de Chimérie. Se plaint de la langue « fatras de mots compilés et entassés à plaisir ».
Paris Soir, compte rendu positif du Petit Roi de Chimérie.

24 février : Le Gaulois annonce Le Petit Roi de Chimérie qui « sous des noms d’emprunt » désigne « des personnages officiels, généraux ou ministres qui jouèrent un rôle de premier plan au cours de la guerre ».
Le Journal des débats politiques et littéraires Le petit roi de Chimérie, « un conte de fées délicieux ». « Sous les noms d’emprunt qui désignent ses personnages, René Maran a voulu indiquer des personnages officiels, généraux ou ministres qui jouèrent un rôle de premier plan au cours de la guerre ».

27 février : La Liberté : R. Kemp a reçu une lettre de René Maran, fâché de l’article du 20 février.
L’Ère nouvelle rapporte que La Revue Mondiale a reçu diverses réponses, dont celle de René Maran, à son projet d’un ministère des Lettres

29 février :  La Libre parole : article négatif de Jean Morienval contre Le petit Roi de Chimérie.
L’Ère nouvelle : Pierre Bonardi change sa position sur René Maran à propos de l’écriture de Petit Roi de Chimérie. « On ne niera plus la richesse de son vocabulaire ni la souplesse de sa syntaxe, mais il saura ce que peut coûter une telle réputation. Bonne renommée interdit ceinture dorée ».

2 mars : La Dépêche de Brest cite un extrait d’un « article violent de René Maran » dans Paris-Soir contre les fonctionnaires coloniaux.
Les Potins de Paris, article mitigé sur Le Petit Roi de Chimérie.

3 mars : Bonsoir, article de Charles Derennes (ancien condisciple de Maran au lycée de Bordeaux) : s’il a trouvé Batouala « décousu, écrit bizarrement et assez ennuyeux », il juge ‘charmant’ Le petit Roi de Chimérie.

7 mars : L’Écho d’Alger, le critique, qui a aimé Batouala est déçu par Le Petit Roi de Chimérie : « on patauge dans cette salade », « puzzle impossible ». « En attendant, lisez et relisez Batouala ».

8 mars : La Vie parisienne : « L’un de mes ingénieurs, M. René Maran, vient de tracer le plan d’un roman-chenille qui fera merveille dans le désert et pour lequel je me suis assuré la collaboration des meilleurs romanciers coloniaux ».

9 mars : La Dépêche de Toulouse, au Salon des Indépendants : « solide portrait » de René Maran par Marcel Gaillard.

10 mars : L’Action coloniale, article positif de Jean Fangeat sur Le Petit Roi de Chimérie.

12 mars : L’Avenir de la Guyane : article de Rakotofesty (Action coloniale) pour soutenir René Maran contre ses détracteurs.

15 mars : Bonsoir ‘Conte bleu et noir’ : anecdote sur une jeune fille qui a vu René Maran et Tovalou dans le salon d’un écrivain célèbre. Quand la jeune fille a proposé des bonbons, René Maran aurait répondu malicieusement « Le prince et moi, nous sommes anthropophages ».
Romans-revue, guide de lectures : un vrai plaisir à lire Le Petit Roi de Chimérie, mais position douteuse sur la religion et sur l’idée qu’avant la guerre on ne connaissait ni pudeur ni fidélité en Chimérie.

16 mars : L’Humanité, ‘Une visite à René Maran’ par Louis Gelis. Un long entretien avec René Maran, d’autant plus crédible qu’il n’est pas communiste, dit le journaliste.
Le Carnet de la semaine, article élogieux de J.M. Renaitour, ‘René Maran’ (+ dessin de Marcel Gaillard) sur Le Petit Roi de Chimérie.
Le Peuple compte rendu positif du Petit Roi de Chimérie par Victor Margueritte qui rappelle la polémique de Batouala (comme celle de La Garçonne).

17 mars : Le Libertaire, ‘La honte des colonies : cite des extraits d’une entretien de L’Humanité avec René Maran « une des rares consciences que l’on puisse trouver parmi les fonctionnaires ». René Maran cite à l’appui de ses critiques un inspecteur d’agriculture coloniale.

18 mars : La Dépêche de Brest cite un commentaire de Jean-Michel Renaitour dans Le Carnet de la Semaine sur René Maran.

23 mars : La Voix nationale, article de Pierre Dominique : Le Petit Roi de Chimérie est plus mauvais encore que Batouala, mais cet auteur noir écrit en français.

24 mars : La Lanterne, même article que Le Radical sur Le Petit Roi de Chimérie.
Le Radical article positif sur Le Petit Roi de Chimérie « mais la langue offre trop de difficulté ».
Le Rappel article positif de G. Remon sur Le Petit Roi de Chimérie.

25 mars : L’Homme libre, article de Paul Lombard : compte rendu positif du Petit Roi de Chimérie – « Le petit Roi de Chimérie et Batouala forment le repoussoir l’un de l’autre. Ici l’état de nature avec ses dangers, dont le principal est l’asservissement aux lois du plus fort ; là ; la civilisation intégrale avec ses exaspérations et ses conflits ». Un regret : le langage avec des « termes rarissimes et des locutions trop quintessenciées ».
La Dépêche coloniale, article d’Albert de Pouvourville ‘Comment on écrit l’histoire. Ce n’est pas avec des in jures qu’on peut résoudre le problème des races’. Au cours d’une réunion beaucoup de gens (de couleur) insultent le ministre et les agents de la colonisation. « J’ai vu et retenu le sourire approbateur de M. René Maran présent à cette séance. M. René Maran, auteur de Batouala, peut penser, dire et écrire et même écouter tout ce qu’il veut. Mais, M. René Maran, fonctionnaire colonial en Afrique, n’a pas le droit de laisser insulter devant lui les fonctionnaires et les agents d’un ministère qui, tous les mois, lui paie sa solde ».

25 mars : L’Action coloniale, texte de la conférence de Tovalou Houenou sur « Le problème de la race noire ». Il cite René Maran qui, indisposé, n’a pu y assister.

31 mars : L’Intransigeant : compte-rendu positif du Petit roi de Chimérie.

3 avril : L’Avenir, article de René Sudre ‘Le Petit Roi de Chimérie’ : « Je préfèrerai même Batouala à cette oeuvre de fantaisie ».

5 avril : Le Rappel : conférence le 7 avril sur René. Maran par J.M. Renaitour, 241 Bd Raspail.

10 avril : Le Midi colonial et maritime : querelle entre René Maran et Robert Kemp, d’où une lettre ouverte de René Maran dans La Griffe.

11 avril : 241 Bd Raspail, conférence de J.M. Renaitour : « René Maran, la littérature coloniale et les contes de fées » (in Le Matin, 11 avril).

14 avril : La Pensée française, article élogieux de René Violaines sur Le Petit roi de Chimérie.

26 avril : Le Petit Parisien, Jean Vignaud donne un avis négatif sur Le Petit Roi de Chimérie : « M. René Maran (…) s’est lourdement trompé ».

28 avril : Paris Soir : aux États-Unis on donne des conférences aux étudiants blancs dans les universités sur la question des noirs, « pourquoi ne demanderait-on pas à MM. René Maran et Diagne d’être parmi les conférenciers ? ».
La Pensée française : le 15 avril, à Bordeaux, René Violaines a fait une conférence, au Cercle girondin de la Ligue de l’enseignement, sur les écrivains d’Aquitaine dont Mme Jean Balde, A. Lamandé, René Maran, Serge Barraux et Loys Labèque.

7 mai : Figaro, article positif d’Henri de Régnier sur Le Petit Roi de Chimérie, mais il regrette une érudition linguistique qui « rend parfois la phrase difficile et quelque peu agaçante ».

11 mai : Aux Écoutes, René Maran assiste à la conférence de Camille Spiess sur le troisième sexe. L’orateur classe la population en : homme supérieur, juif et femme ! « Le bon nègre René Maran, inquiet, demande ce que sont ses frères là-dedans. -Des juifs, répond imperturbablement M. Spiess ».

14 mai : La Pensée française, 14 -04 -1924, p. 12. Article élogieux de René Violaines.
L’Ère nouvelle article élogieux de J.F. Louis Merlet sur Le Petit Roi de Chimérie.

15 mai : Le journal des débats politiques et littéraires : René Maran au comité directeur de la Société des écrivains de province.
Le Midi colonial et maritime : Au lieu de dénigrer l’administration coloniale à la manière de René Maran, il faut voir comment le gouverneur Carde protège par la loi les modalités du mariage au Cameroun.

16 mai : Le Beffroi d’Arras : au Comité directeur des gens de lettres de province, René Maran représente les colonies à côté des autres provinciaux.

20 mai : Paris Soir : le premier numéro de Les Continents vient de sortir avec des articles de Tovalou, René Maran, Jean Faugeat, Fernand Gouttenoire de Toury, Alfred Aurousseau, Privat-Giraud…

28 mai : Le Libertaire, article de Georges Vidal sur Le Petit Roi de Chimérie : « Que M. René Maran soit patriote, c’est possible, mais très certainement, c’est un patriote encombrant pour les va-t-en guerre chamarrés ».

31 mai : Bonsoir rapporte comment la troupe des Quat’z’arts a monté une pièce inspirée de Batouala : « Imaginez-vous le père de René Maran, là-bas dans sa case perdue au fort de la haute brousse qui borde les rives de la Pombo et de la Bamba, le père Maran, entièrement nu sous son petit pagne bariolé, attendant, anxieux, le résultat du prix Goncourt. Un émissaire lui apporte la réconfortante nouvelle : son fils a battu le blanc Dorgelès. Aussitôt le père se met à danser la bamboula, mais la soeur du héros ne participe pas à la joie générale. Elle pleure en silence. Qu’a-t-elle ? Elle s’était donnée à Roland Dorgelès. Infamie ! Préférer son amour à sa race, son amant à sa famille ! Le vieux Maran maudit la rénégate qui exale sa douleur par la cornélienne tirade : Goncourt, unique objet de mon ressnetiment…jusqu’à ce que son papa, excédé, l’immole d’un coup de sagaïe ».

1er juin : La Voix nationale, article de Pierre Dominique qui juge Batouala « antifrançais » ; quant au Petit Roi de Chimérie il présente les chefs civils et militaires de manière « ridicules et grotesques ». C’est parce qu’il n’a pas vécu la guerre qu’il peut en parler ainsi « c’est là toute l’excuse de M. René Maran ». Le journaliste en profite pour éreinter le nouveau livre de J.M. Renaitour – qui était parvenu à faire donner « le prix Goncourt 1922 » à René Maran.

12 juin : L’Action, article de Grandville ‘Le roman du Nègre’ : on attend le prochain roman de René Maran : « J’attends ce livre avec impatience parce que tout écrit de René Maran, que Batouala a révélé styliste de conscience raffinée, relève de la littérature, puis parce que ceux qui le connaissent personnellement savent quel caractère est celui de l’écrivain-poète qui a élu pour maître et compagnon de vie, le pur, le noble, Marc-Aurèle ».

16 juin : Annales coloniales, ‘M. Diagne fera justice des potins de René Maran’.

18 juin : Paris Soir : René Maran donne des informations sur un romancier, Pierre Frelet, qu’il connut au lycée de Bordeaux.

19 juin : Candide

21 juin : L’Afrique du nord illustrée, article de Louis Lecoq ‘Le noir dans la littérature’ : l’Académie Goncourt a lancé « Un fauve de l’époque des cavernes, l’inassimilable Batouala, un cannibale ou quelque chose d’approchant qui dégageait une forte odeur de sang et un fumet de brousse insupportable ». « René Maran s’affirme comme un de nos meilleurs, de nos plus lyriques poètes de l’heure actuelle. Et Batouala, exception faite de sa préface qui ne répond nullement au livre, offre des pages remarquables, des descriptions nuancées qui sont traces de bon ouvrier ».

23 juin : Le Figaro, compte rendu du Petit Roi de Chimérie : selon l’auteur, « trop de surcharges verbales (…) obscurcissent le pittoresque et en ternissent l’éclat ».

24 juin : Annales coloniales, Un prince (?) Dahoméen, Tovalou : il n’est pas prince, « c’est en plus grand un genre de René Maran ».

26 juin : Paris Soir : ces dernières années nombre d’écrivains de gauche ont été à la peine, dont « notre courageux collaborateur, René Maran, qui, en France et à l’étranger, possède tant de fervents lecteurs. Par son Batouala et, tout récemment, par son Petit Roi de Chimérie, il a pris position très nettement ».

28 juin : Paris Soir : le n°3 de Les Continents, articles de René Maran, Kojo Tovalou.

10 juillet : L’Action française rectifie une erreur dans son numéro du 1er juillet : au lieu de ‘René Maran’ lire ‘René de Marans’ (ami de Maurras).

21 juillet : Le Rappel article d’Eugène Hollande, ‘Peau noire et coeur blanc’ à propos d’Ulysse Cafre de Marius-Ary Leblond. Croire au ‘coeur blanc’ des noirs, tant que la sorcellerie ne s’y met pas. Maran de quel côté ?

25 juillet : La Presse : le journaliste juge que Batouala et Koffi sont complémentaires et puis il y a le point de vue des Africains, dont ceux qui sont venus en France pendant la guerre e qui n’ont pas toujours vu de belles choses.

31 juillet : Annales coloniales, article d’Eugène Devaux, ‘Cela ne doit pas continuer comme ça’. Maran a dénoncé dans Paris-Soir les excès du recrutement. L’auteur de l’article pense en effet qu’il faut en effet être prudent dans le recrutement des indigènes.
Le Régiment, ‘Télé Blague. Plaidoyer en faveur du noir’ : « Ce ne serait pas la peine d’avoir décerné un prix à l’auteur de Batouala, un type ‘Maran’ qui appartient à la race au teint d’ébène si injustement méprisée ».

18 août : Paris Soir, ‘A propos de l’auteur de Batouala’. Maran a envoyé à 2 reprises des lettres recommandées au ministère disant qu’il se met à sa disposition (s’il y a enquête à propos de son voyage par le Nigeria) et réclamant les sommes qui lui sont dues – qui sont fondées mais dont on fait tout pour retarder depuis presque un an, le versement.

29 août : Paris Soir, Kojo Tovalou, avant de partir en Amérique avait confié l’intérim de la direction de Les Continents à René Maran « nous apprenons qu’à la suite de dissentiments avec M. Kovalou, l’auteur de Batouala abandonne cette direction ».

10 septembre : L’Auto, ‘Un quinze littéraire. Le moment est venu où l’élite intellectuelle peut avoir son équipe’. Le journal imagine des équipes de foot constituées par des littéraires : Maran y figure avec Montherlant, Giraudoux, Mac Orlan… Repris par Le Gaulois du 12 septembre.

14 septembre : Les dernières nouvelles de Strasbourg, article de JF LouisMerlet sur la position de René Maran qui s’oppose fortement à l’idée de Claude Farrère d’abandonner les Antilles et la Guyane.

15 septembre : Mercure de France, compte-rendu mitigé du Petit Roi de Chimérie par John Charpentier.

16 septembre : L’Intransigeant : article de Henri de Montherlant concernant une idée du journal L’Auto : faire des équipes d’écrivains sportifs dont on donne la liste. « Le sort m’a fait le voisin de Maran, qui dans une revue m’a traité avec la dernière ou avant-dernière rigueur ». La situation est la même pour d’autres écrivains qui ne s’entendent pas.

23 septembre : Paris Soir, dans le dernier numéro des Continents (126 rue de Provence), longue étude critique des livres du mois.

27 septembre : Le Rappel annonce que dans Les Hommes du jour de la semaine, René Maran défend « René Boisneuf, ancien député, arbitrairement emprisonné à la Guadeloupe ».
The Chicago Tribune and the Daily news, New York informe de la conférence de René Maran sur le concours Lépine, à la radio.
The Paris Times : même annonce que Chicago Tribune du même jour.

3 octobre : Paris Soir, les nouveaux mannequins des tailleurs contrefont des célébrités littéraires, « on y voit un obèse célébré par Henry Béraud, un Batouala célébré par René Maran… ».

5 octobre : Comoedia, ‘Grammatistique’ : discussion parce que René Maran a traité le mot « gens » au féminin.
Paris Soir, article de Bernard Gervaise ‘Le remplaçant’, les Chinois utiliseraient-ils des singes pour la guerre ? Si c’était vrai « Batouala pourra recevoir un peu d’avancement. De simple soldat, il passera sergent recruteur. C’est M. René Maran qui va être heureux ! ».

7 octobre : Paris Soir, la critique littéraire de La Griffe est confiée à René Maran « notre excellent collaborateur ».

11 octobre : L’OEuvre publie un article de Pierre Mille « Faut-il étendre le suffrage universel à toutes nos colonies ? Une lettre de l’auteur de Batouala ». (Article reproduit le 17 décembre dans L’écho de Madagascar) : polémique avec René Maran sur le droit de vote dans les colonies.

13 octobre : La Pensée française, ‘Le vieux des autres’ par Édouard Michel : « Nous imitions à coups de sifflet, avec le nez, avec nos doigts, les instruments les plus bizarres, les plus barbares, des instruments à mettre en folie les nègres de Maran eux-mêmes ».

14 octobre : La Presse : le journal La Griffe annonce que René Maran va tenir la rubrique littéraire. La Presse commente : « Un critique noir, voilà qui ne plaira pas à tout le monde. M. Maran se souviendra-t-il des critiques peu sympathiques dont il fut l’objet ? Cette fois, comme aux dames : les blancs jouent et … perdent ! ».

24 octobre : Annales coloniales, M. Diagne poursuit ses diffamateurs.
La Tribune de l’Aube, article ‘Une affaire de diffamation’, M. Diagne, député du Sénégal porte « plainte en diffamation contre la direction du journal ‘Les Continents’, qui a pour rédacteur en chef René Maran, auteur du roman nègre Batouala ».

28 octobre : La Dépêche de Toulouse : ‘Sombres histoires’, article qui prend le parti de Diagne contre Maran en invoquant les tirailleurs sénégalais qui se rendaient au Palais Bourbon pour saluer Blaise Diagne et qui ne se plaignaient pas de lui. Il rappelle qu’avant Maran, « les Philistins de la presse anglaise » et « le journal de M. Cachin » ont rapporté les mêmes accusations – ce qui valut une altercation musclée entre Diagne et Cachib dans les couloirs de l’Assemblée.

1er novembre : Le Gaulois, André Chaumeix rappelle les répercussions de Batouala.
Fantasio cite le jugement de René Maran sur le livre de Marcel Arnac, Le Brelan de joie (sans citer d’où est tiré le texte).

6 novembre : Le journal des débats politiques et littéraires, article ‘La propagande communiste dans les colonies françaises’ : « On annonce des déplacements de propagandistes de couleur. M. René Maran, le lauréat du prix Goncourt, qui, sans autorisation, quitta, voici plusieurs mois, le poste d’administrateur dans le territoire du Tchad, s’est embarqué pour l’Amérique, appelé en tournée de conférences par ses congénères dont on n’ignore pas le mécontentement actuel ».

9 novembre : Paris Soir : La publicité pour le livre Le Brelan de joie de Marcel Arnac cite plusieurs appréciations dont celle de René Maran.
L’Écho annamite relate longuement le procès contre Tribune indigène et Voix libre pour avoir reproduit un article de Les Continents. Le nom de René Maran est mentionné plusieurs fois. « MM. Monin et Maran commettent un délit et c’est M. Khai qui doit l’expier (…) », or ils n’ont pas été poursuivis ! De plus, « M. Maran jouit, quoique colonial, de l’immunité métropolitaine. Il ignore le danger que fait courir son journal à M. Khai et il bénéficie aux frais de ce dernier d’une bonne publicité qui fera vendre ses Continents ».

13 novembre : Candide : quelqu’un a classé les écrivains selon leur avenir : 18, 10, 8 et 4 « ceux dont la notoriété aura beaucoup diminué avant 5 ans » (en 1929 ?) : « Jean Cocteau, Jules Romains, Paul Morand, René Maran, André Gide, Lucien Favre » !!!

15 novembre : L’Écho annamite, P. Monin explique le procès qu’on lui fait pour avoir reproduit l’article publié par « le journal de René Maran sous le titre ‘L’affaire Crémieux. Comment la justice opère en Cochinchine ».

16 novembre : L’Écho d’Alger, article de Victor Meric : il présente Mambu et son amour de Louis Charbonneau : « On est loin de Batouala et des scènes romantiques auxquelles s’est complu M. René Maran ».
L’Intransigeant : « Le Roman d’un nègre ». René Maran va publier l’histoire d’un fonctionnaire colonial noir marié avec une blanche. « Et voici, observe la revue ‘Je sais tout’, qui donne un extrait de cet ouvrage, que se pose à nouveau la question : une blanche peut-elle épouser un noir ? ».
Le Peuple donne un extrait de l’article de René Maran sur Gandhi, publié par La Griffe- à côté d’un article de Romain Rolland sur le Mahatma Gandhi.

17 novembre : Paris soir, article ‘M. René Maran voudrait dans nos colonies une meilleure politique indigène’. « Il est assoiffé de justice et il veut que l’on sache que notre administration coloniale pratique une politique néfaste qu’elle accomplit une besogne anti-française ».

20 novembre : L’Écho annamite reproduit un article de Jean Faugeat dans Les Continents (au moment même de la querelle Diagne / Les Continents) et un de René Maran dans Le Journal du Peuple - violente accusation contre le ministre Albert Sarraut et contre des résidents supérieurs en Indochine – ainsi que certains députés noirs peu soucieux de leurs électeurs.
Le Midi colonial et maritime : le journal Je sais tout donne un extrait du Roman d’un nègre de René Maran et se pose la question de savoir si une blanche peut épouser un noir.

26 novembre : Paris Soir, article de Gabriel Reuillard ‘René Maran’ : brève biographie. Il « ne s’est point tout assimilé de ce que nous appelons notre civilisation : par exemple l’hypocrisie. Il s’est accoutumé à dire ce qu’il pense et à écrire ce qu’il dit. Décidément, ce barbare est indécrottable ».

30 novembre : La vie algérienne, tunisienne et marocaine, article de Tristan Griffannes sur Marius-Ary Leblond : « lls ont étudié les amours des Blancs et des Noirs en un style autrement suave que la mauvaise prose du nègre René Maran, père de Batouale de sombre mémoire ».

1er décembre : France et Monde, dans la rubrique ‘La propagande communiste dans les colonies françaises’ : « Les déplacements des propagandistes de couleur. M. Maran, l’auteur de Batouala, qui sans autorisation quitta, voici plusieurs mois, son poste d’administrateur-adjoint qu’il occupe dans le territoire du Tchad, s’est embarqué pour l’Amérique, appelé en tournée de conférences par ses congénères, dont on n’ignore pas le mécontentement actuel ».

3 décembre : Journal du Cher, article de Jean Denier qui trouve que ‘La Soudanaise et son amant’ de J.F. Boeuf « est vrai, tandis que Maran est plus un polémiste qu’un romancier ».

5 décembre : Le Libertaire, article de P. Mualdès. Il a reçu une lettre de René Maran qui veut expliquer l’affaire des sévices évoqués par Diagne. Le journaliste qui pense que Batouala « constitue un bel acte de courage » se dit disposer à publier ce que Maran lui enverra.

13 décembre : Le Libertaire annonce qu’il a reçu une lettre de René Maran, qu’il publiera dans son prochain numéro.

14 décembre : L’Auto : « Il y a 2 ans, 14 décembre 1922, René Maran, joueur de rugby, reçoit le prix Goncourt ».

17 décembre : L’Écho de Tananarive, ‘Faut-il étendre le suffrage universel à toutes nos colonies ? Une lettre de l’auteur de Batouala’. Pierre Mille, qui cite des passages d’une lettre que René Maran lui a adressée, est contre l’idée du suffrage étendu à toutes les colonies.

25 décembre : L’Intransigeant : Une nouvelles publication la Revue des Lettres aurait parmi ses futurs collaborateurs René Maran.

31 décembre : Paris Soir : annonce que la prochaine Revue des Lettres aura René Maran parmi ses collaborateurs. Paris Soir du 15 janvier 1925 précise que la revue paraîtra à partir du 15 février 1925.
Général Mangin Regards sur la France d’Afrique (Plon) : « Tous ceux qui connaissent les noirs ont été indignés par un roman récent commis par un administrateur des Colonies qui, d’ailleurs, est lui-même un nègre des Antilles ». « Jamais, je n’ai rencontré Batouala ».

1925

1er janvier : Paris qui chante : ‘Diagne-nostic’ chanson de Jean Jam sur le procès Diagne – Maran.
L’Auvergne littéraire et artistique : à propos d’une jeune fille de la noblesse locale qui épouse son domestique nègre : « Nous avions déjà la musique nègre, le tissu tête de nègre, le tango nègre, le roman nègre depuis ce bon M. René Maran, un village nègre (…) Il nous manquait un mariage nègre ».

7 janvier : Le Libertaire, article de A. Dauphin-Meunier, ‘René Maran et la colonisation’. Maran expose ses idées sur la politique, la colonisation, le recrutement des troupes…

13 janvier : Le Rappel annonce la publication pour le 15 janvier d’une nouvelle revue La Revue des Lettres, René Maran figure parmi les futurs collaborateurs.

15 janvier : Le Travail, organe de défense des intérêts généraux de la Guyane : le discours prononcé le 21 juillet pour la fête de Schoelcher : « Les idées que professe l’auteur sur l’évolution de la race noire méritent le plus vif intérêt. Elles concordent au fond avec celle de M. René Maran et du prince Kojo-Tovalo-Houenou, émises dans le journal Les Continents, le 15 juillet 1924 ».

17 janvier : Paris Soir : parution de la revue économique Créer et son supplément littéraire et théâtral Masques et Visages – textes de Rosny aîné, Ajalbert, René Maran, Pierre Paraf, Lucie Delarue-Mardrus…

24 janvier : L’Action française annonce que le 15 février paraîtra le premier numéro de La Revue des Lettres avec René Maran, Robert Randau, etc. pour collaborateurs.

25 janvier : Les Annales politiques et littéraires annonce de la création d’une nouvelle publication, La Revue des Lettres, René Maran et J.M. Renaitour figurent parmi les collaborateurs.

26 janvier : La Pensée française, article de A.M. Gossez sur ‘Les écrivains de province’ : « (…) le Picard Ph. Lebesgue, le Colonial R. Maran et un étranger, grand serviteur de la poésie française, le Hollandais Gérald Walsh ».
Le Journal, article de Léon Bocquet, ‘Une revue provinciale, Le Beffroi cite René Maran.

4 février : L’écho nogentais, article ‘La vague noire’ qui parle de la conscience noire aux États-Unis et en France (dont Batouala).

5 février : La liberté, à propos de la réunion de la Ligue des Droits de l’Homme en faveur des Indochinois (4 février). Un Indochinois parle en vietnamien et la traduction n’est pas claire. « La parole est donnée enfin à M. René Maran qui, pour être le plus noir des Français n’est certes pas le plus Français des Noirs. M. René Maran parle petit nègre à un auditoire de Chinois ».

15 février : Le Journal du peuple annonce la parution d’une nouvelle revue, La Revue des Lettres, René Maran figurant parmi les collaborateurs.

1er mars : Le Crapouillot : vient de paraître : « de René Maran : Le roman d’un nègre (sans blague, dirait Grock) ».

7 mars : La Fronde : sur le mode pseudo humoristique, il y aurait eu à Rome lutte entre fascistes et antifascistes : « M. René Maran, qui assistait à la bagarre a déclaré qu’il allait écrire à ce sujet un roman palpitant qu’il intitulera « Bats-toi là » (Rome en nègre) ».

12 mars : La Lanterne : commentaire analogue à celui du Rappel à propos de la taxation des prostituées (article de René Maran dans Le populaire de Nantes).
Le Rappel, ‘De l’argent ? En voici’. Dans Le Populaire de Nantes, René Maran a publié un article pour suggérer de taxer les prostituées. « M. Batouala va un peu fort et dépasse ses maîtres ».

17 mars : Impressions, n°154, Sénat, rapport sur le ministère des Colonies : M. de Monzie : « Nous n’avons pas subi jusqu’ici de sérieux dommage des velléités d’indépendance indigène qui se sont surtout traduites en forme littéraire. Comment nous plaindrions-nous des pétulances de René Maran qui voulait être le Jules Vallès des noirs, quand la Grande-Bretagne a supporté les puissantes imprécations de Rabindranath Tagore ? ».

20 mars : La Lanterne s’excuse auprès du Populaire de Nantes, car l’article incriminé de René Maran a paru dans Le Populaire du Centre. Même excuse dans Le Rappel du 20 mars.

29 mars : Le Carnet de la semaine, article sur Léon Bocquet : Louis Pergaud et René Maran ont publié leurs premiers textes dans Le Beffroi.

1er avril : La Revue Mondiale, Victor Augagneur : « dussé-je me faire honnir des noirs et des blancs (je me suis retrouvé) dans Batouala de René Maran, description remarquable du monde indigène, si primitif de l’Afrique équatoriale ».

3 avril : Annales coloniales, la démission de René Maran par arrêté du 7 février 1925, démission acceptée à compter du 20 décembre 1924. « L’auteur de Batouala, ce roman bien écrit et d’une si absolue mauvaise foi ayant maintenant réalisé quelques gains dans l’édition s’en va ! Et le tour est joué ! Il eût été préférable qu’il n’entrât jamais dans l’Administration coloniale ».

9 avril : Le Midi colonial et maritime : « Le gouverneur général de l’AEF a accepté la démission de M. René Maran, adjoint principal des services civils ».

13 avril : La Pensée française mentionne que, dans le dernier numéro de La Griffe, « René Maran fait le tour des livres à l’étal du libraire ».

15 avril : La Revue mondiale, lettre de José Gardin, président de l’association des écrivains combattants. Batouala fait oublier, à tort, les nombreux autres romans coloniaux.

11 mai : La Pensée française : la revue Le Parthénon a publié des poèmes de René Maran.

7 juin : Les Annales politiques et littéraires : à la conférence de Claude Farrère qui souhaite vendre les Antilles aux Américains, « M. René Maran, auteur de Batouala, et M. Kaminker s’indignèrent ».

25 juin : La Dépêche, ‘Le roman d’un anticolonial’, article de Maurice Ajam à propos du roman de Roland Dorgelès Sur la route mandarine : ce livre « est de nature à compromettre le bon renom de notre administration coloniale autant que l’a fait, avec moins de prétention au style, M. René Maran ».
Les Dernières nouvelles de Strasbourg : René Maran est traité de « fumiste » pour son idée de vouloir taxer les prostituées.

13 et 14 juillet : La Dépêche coloniale, articles politique d’Outrey contre René Maran.

16 juillet : Le Midi colonial et maritime : article politique d’Outrey, ‘La stratégie du Bolchévisme colonial’. Il s’en prend à René Maran : « De même par l’intermédiaire d’un mulâtre qui se croit, pour avoir écrit Batouala, un académicien hors ligne, M. Maran, une liaison aurait été établie avec le mouvement panafricain dirigé par le nègre américain Marcus Garvey que, d’ailleurs les autorités des États-Unis viennent de mettre à l’ombre », tout cela encouragé par Moscou.

20 juillet : L’Humanité, annonce d’un numéro spécial de Clarté, à paraître le 22 juillet, contre la guerre du Maroc. René Maran figure parmi les 38 personnalités qui condamnent cette guerre.

22 juillet : La Dépêche de l’Aube cite l’enquête du journal Clarté contre la guerre au Maroc. René Maran figure parmi ceux qui la condamnent.

27 juillet : Le Rappel : la revue La Pensée latine a fait une enquête sur les prix Goncourt d’après-guerre auprès des écrivains : quel est le meilleur des lauréats ? Quel est le moins bon ? A la deuxième question Claude Farrère « nomme M. René Maran parce que Batouala est un livre sans valeur ». « Tout le monde semble d’accord pour tomber à bras raccourcis sur René Maran, exception faite pour M. Gaston Dallay qui déclare ne pas connaître de lauréats Goncourt immérités depuis 1915, à commencer par Batouala de M. René Maran, dont quelques pages du livre suffisent à hérisser le faux toupet de M. Joseph Prudhomme ».

10 août : La Pensée française signale le dernier numéro de La Griffe : « René Maran, ses révélations sur les castrations de noirs par nos états-majors de coloniaux ».

11 août : La Pensée française dans La Griffe article de René Maran « ses révélations sur les castrations de noirs par nos états-majors de coloniaux ».

16 août : Le Carnet de la semaine : les affaires coloniales « un abus de force d’abord, un abus de confiance ensuite ». René Maran donne sa définition du communisme aux colonies. A une séance aux Sociétés savantes on s’est arrangé pour empêcher Maran de parler. -Le texte est reproduit par Le Quotidien du même jour.

27 août : L’Écho annamite reproduit un article de René Maran dans Le Journal du peuple ‘Outrey ou Dom Guignol’.

23 septembre : L’Écho annamite reproduit l’article de René Maran, ‘Le malaise colonial’, paru dans l’Ère nouvelle.

6 octobre : L’Écho annamite, article ‘Est-on français ou ne l’est-on pas ?’ cite un article de René Maran dans Le Journal du peuple.

9 octobre : La Pensée française, à propos d’un article ‘Des tribunaux répressifs en Algérie’, « on se rappelle le retentissant procès dans lequel fut engagé notre confrère René Maran ».
La Volonté cite René Maran parmi ses collaborateurs (idem le 14 octobre).

10 octobre : L’Écho annamite cite l’article de René Maran ‘Le malaise colonial’ paru dans L’Ère nouvelle.

26 octobre : Le Midi socialiste : programme musical sur Radio Toulouse du 26 octobre : à 13h30, ‘Bissibingui de Joë Jekill204 ».

30 octobre : L’Écho d’Alger annonce que le dernier numéro de La Vie publie « des vers charmants de René Maran, l’auteur de Batouala ».

18 novembre : L’Intransigeant : Si vous étiez sur une île déserte, réponse de René Maran – son succès culinaire le mouton à l’huile de palme (niamboué). Il sait coudre mais pas repriser.

22 novembre : Magazine, Petit Troyen illustré n°22, portrait de René Maran.

Novembre : L’Afrique française (1925, n°11), Camille Guy rend compte de ‘Civilisations négro-africaines’ de M. Delafosse : « Que doit penser le grand public qui en est resté, en ce qui concerne les Noirs aux aventures de Robert-Robert ou au roman de René Maran ? ».

4 décembre : L’Humanité, s’en prend à l’article de René Maran sur Lucie Cousturier dans la Volonté. Maran se défend de communisme, mais le journal lui reproche d’écrire dans une feuille qui soutient les guerres coloniales et la barbarie des sauvages.
L’Écho annamite rapporte l’intervention, au meeting annamite à Paris, de René Maran « dont le discours fut plein d’ironie et de bon sens », il « affirma que la politique d’obscurantisme et de force brutale dont souffrent les Indochinois est également pratiquée en Afrique ». René Maran dénonce la durée excessive (4 ans) de service militaire pour les Annamites.

18 décembre : L’Écho d’Alger annonce que le dernier numéro de La Vie publie de René Maran ‘Départ de bateau’, extrait du Roman d’un Nègre.

19 décembre ; La Presse, article de Paul Mathiex sur la mort de Battling Siki aux États-Unis : déjà à Paris, « dans les bars où il passait ses nuits, il commettait mille indécences qui ne sont tolérables que dans la brousse africaine où M. René Maran les a observées pour écrire son Batouala ».

20 décembre : Revue française politique et littéraire article de Daniel Belfonds : la dernière grosse vente de livre est celle de Batouala (qui se vendait à 3,50 fr (peu cher). « M. René Maran obtint le prix, simplement parce qu’il était … noir ».

21 décembre : L’Écho annamite rappelle qu’il a reproduit deux articles de René Maran sur le malaise colonial.
Dans son livre Opinions littéraires André Thérive : Batouala « a surpris et scandalisé ».

1926

Janvier
La Pensée française signale la création par Ambrière d’une revue Résurrection, à laquelle René Maran collabore.
1er janvier : Le Crapouillot présente Force Bonté de Bakary Diallo : malgré le côté « pupille de patronage », il y a parfois de vrais élans que « ne nous ont pas montrés les écrivains coloniaux les plus objectifs. Encore moins, le plus noir et le moins clairvoyant de tous, M. René Maran, nègre professionnel pourtant ».
Les Cahiers du Sud, article de Pierre Humburg sur Lucie Cousturier : « En France, nous traitons mieux nos chiens que les coloniaux traitent les noirs. Tout ce que Batouala contenait de mépris pour les officiers ivres et brutaux se retrouve dans Mon amie Fatou citadine ».

5 janvier : La Volonté signale que la page La Volonté littéraire publie chaque jour des écrivains dont René Maran (Henri Barbusse, Séverine, Victor Basch, V. Margueritte…). Même publicité dans Les Nouvelles (Alger) du 13 janvier et du 5 février.

17 janvier : L’Intransigeant : « M. René Maran termine Le Roman d’un nègre (ou les mille difficultés que rencontre un jeune homme de race noire qui veut épouser une blanche) ».

20 janvier : L’oeuvre, Radio-Paris 12h30 concert ‘Bissibingui, blues (Joë Jokill)’.

22 janvier : Le Libertaire, article de Mauzès, ‘Où il est question du cercle de silence de l’éditeur Flammarion, du Prix Goncourt et de René Maran’ : On a laissé de côté le livre de Vigné d’Octon L’Amour et la Mort (1899) parce que trop subversif – même l’éditeur Flammarion ne l’a guère soutenu. Or, un chapitre de son livre (La fête de la lune) figure dans Batouala, couronné par l’Académie Goncourt. Le jury ne pouvait le savoir, mais Maran le savait : « le talent de prestidigitateur de M. Maran n’a rien de particulièrement flatteur pour lui », « nègre assoiffé de réputation ». Maran accusé de plagiat.

25 février : Le Journal : « M. René Maran nous fera part, dans Le Roman d’un Nègre des difficultés éprouvées par un jeune homme de race noire qui veut épouser une blanche ».

9 mars : Conférences, ‘La position sociale de la femme au Congo’ par E. Torday. Le besoin de progéniture est essentiel : « Que cette préoccupation constante attise la sensualité, il serait frivole de le nier, mais la sensualité n’est qu’un effet secondaire et Batouala n’est pas du Congo ».

15 mars : Chronique de l’institut colonial français, article de J.L. Gheerbrandt sur le film ‘La croisière noire’ : « une Gan’za, la fête de la virilité, décrite si puissamment par Batouala ».
Mercure de France : « Dans un article qui ouvre la chronique des lettres anglo-américaines de M. W. Aspenwall Bradley, M. René Maran écrit que les noirs ont en Amérique plus de deux cents journaux… »

26 mars : Association française pour l’avancement des sciences, conférence de E. Torday ‘La position sociale de la femme au Congo’ : « La sensualité n’est qu’un effet secondaire et Batouala n’est pas du Congo », ce qui compte, c’est la descendance.

1er avril : Paris-Soir, programme Radio-Paris, 12h30 : ‘Bissibingui, fox-trot (J.Kerill)’.

15 avril : Le Mercure de France : R. de Bury205 qualifie René Maran de « roman nauséabond ».

22 avril : Candide, article de Léon Treich, ‘M. J.H. Rosny, président du Goncourt’. Interview de l’écrivain sur la coloration politique des choix du Goncourt : « René Maran, au moins, n’est certes pas de gauche ».

24 avril : Journal de Seine et Marne publicité pour La Volonté et ses collaborateurs dont René Maran.

29 avril : The New York Herald, le Dr Cadman, président du conseil fédéral américain des églises chrétiennes cite des écrivains de couleur de valeur divers auteurs américains (Countee Cullen, W.E.B. Dubois, Mac Kay, Toomer, Booker Washington…) et Batouala de René Maran.

16 mai : La Croix, article de Jean Guiraud sur Léon Daudet et ses Souvenirs. Comme il est membre de l’Académie Goncourt, le journaliste aurait souhaité « quelque mouvement de réprobation contre tels de ses grands lauréats, René Maran et Barbusse, par exemple ».

30 juin : L’Action française, programme Radio du 1er juillet : ‘Bissibingui, fox trott’. Annoncé aussi dans L’Intransigeant du 28 juin.

1er juillet : Le Crapouillot : Bakary Diallo dans Force Bonté, malgré sa puérilité, montre parfois « de brusques coups de lumière » qu’on ne trouve pas chez les écrivains coloniaux « encore moins, le plus noir et le moins clairvoyant de tous, M. René Maran, nègre professionnel pourtant ».
L’Ouest-Éclair, programme Radio-Paris à 18h30 : ‘Bissibingui, fox-trot, Jekyll’.

26 juillet : Le Radical : à Radio Paris à 1645, programme musical ‘Bissibingui’. Même annonce dans Le Peuple, dans Le Grand-Écho du Nord de la France - et dans Le Gaulois du 25 juillet.

6 août : L’Écho annamite reproduit l’article de René Maran dans Le Journal du peuple, ‘Aymard, Outrey et Cie’.

6 septembre : Le Quotidien, article de Jean de Pierrefeu : « Faut-il rappeler l’audacieux Batouala de René Maran, si émouvant dans son amertume ? »
Publicité pour le journal La Volonté dont René Maran est un des collaborateurs avec Henri Barbusse, Pierre Bonardi…

6 novembre : L’Écho annamite reproduit la lettre ouverte de René Maran au ministre des Colonies au sujet des excès coloniaux, Guyane, AEF, l’Indochine, paru dans La Volonté.

18 novembre : L’Écho annamite, rappel de la publication de la lettre ouverte « d’une netteté incontestable et d’une énergie frôlant la violence du vaillant auteur de Batouala, M. René Maran ».

30 novembre : Le Mouvement sanitaire, commentaire sur Virus d’amour (1886) d’Adolphe Tabarant qui décrit une femme atteinte de syphilis. Le livre fut partiellement censuré par l’éditeur : « Je vous assure que les passages incriminés sont insignifiants si on les compare à Batouala, à La Garçonne et autres livres que la jeunesse actuelle lit librement ».

1927 - 1934

1927

Janvier : Études, article de Louis Jalabert sur ‘La Jaune et le Blanc’ : « Lauréat du prix de littérature coloniale, M. Jean Marquet n’a rien d’un René Maran : son livre amer (…) ne se traîne pas du moins dans les ignominies d’un Batouala ».

1er janvier : L’Égyptienne, long article positif de Jeanne Marquès sur Djouma chien de brousse.
La Pensée française, article sur une Histoire de la poésie française. Le critique se réfère au jugement : « René Maran a écrit que, depuis Emmanuel Delbousquet, jamais la lyre gascogne n’avait retenti de tels accents ».
La Revue du Centre annonce qu’un cycle de conférences vient d’être organisé par l’Association générale des étudiants : René Maran y figure.
Lecture pour tous, article de Jean ‘Balde Bordeaux, capitale du Sud-Ouest’ : « Une revue Burdigala que dirigeait Auguste Pujolle et à laquelle René Maran, ainsi que presque tous les auteurs girondins, ont collaboré, n’a pu survivre à la guerre ».

6 janvier : L’Auto, article de Francis Marton, ‘Le sport et l’intelligence’ : dans une nouvelle revue (laquelle ?), René Maran, bien que sportif, stigmatise l’effet du sport sur l’intelligence. Il ne faut pas opposer les deux, Maran le prouve. Mais, il y a peut-être eu des abus autrefois.
Le Soir, Batouala III (courses hippiques)


7 janvier : Mémorial de la Loire et de la Haute Loire, article de Jean Tenant, ‘Sous l’oeil de Batouala’, commentaire sur le charleston (« cette chiennerie »). Joséphine Baker « est soeur de Batouala ». Le meneur de la danse est qualifié de ‘Batouala’.

15 janvier : Chronique de l’Institut colonial français, compte rendu positif de Djouma chien de brousse par René Gheerbrandt.

La revue des lectures, compte rendu de Djouma chien de brousse : « L’ouvrage contient trop d’impudeur…M. René Maran a donc encore fort à faire pour que nous recommandions ses livres à nos lecteurs ».


6 février : Aux Écoutes, René Maran a fini Djouma chien de brousse et est parti en Italie le 4 février : « Quels souvenirs rapportera-t-il d’au-delà des Alpes ? »

21 février : Grand écho du Nord rappelle qu’un hebdomadaire de propagande portugaise avait publié un article de René Maran en l’accompagnant d’une caricature. « Quand il la vit, M. Maran devint blanc de colère et cessa toute collaboration au journal. Un ami lui demanda un jour pourquoi cette charge lui avait déplu. On m’a fait trop noir ! répondit-il ». Même texte dans L’Écho du Nord : ‘La colère de M. Maran’.

17 mars : L’Humanité, long article de Saint-Preux, ‘Pillages, viols, meurtres. René Maran dresse pour L’Humanité le tableau de chasse de l’impérialisme en Afrique Équatoriale française’. René Maran cite de nombreux cas d’abus.

18 mars : Journal Officiel de la République Française, Marcel Cachin : « Lorsque des hommes comme René Maran, comme Gide nous apportent les résultats de l’enquête qu’ils viennent d’y faire, lorsque nous apprenons que par centaines des hommes y tombent comme des mouches dans des travaux de portage ou de chemin de fer, lorsqu’on nous dit, par exemple, qu’en AOF 5 millions de noirs ont émigré depuis quelques temps, que l’AEF qui a compté jusqu’à 12 millions d’habitants n’en a plus actuellement que 2 millions, nous pouvons conclure que la civilisation que vous apportez aux indigènes ne mérite en rien ce nom ».

19 mars : L’Humanité, très long article sur l’intervention de Marcel Cachin sur l’Indochine et le procès du colonialisme à la Chambre des députés : « André Gide et René Maran nous ont décrit les violences que l’on fait subir aux noirs de l’Afrique. Votre civilisation ne mérite en rien ce mot ».

26 mars : La Lanterne, même chose que Le Rappel du même jour. Les « amis de M. René Maran » sont les communistes.
Le Rappel indique que la manchette de l’Avenir est celle du Journal du peuple « où M. René Maran, père de Batouala, et bolchevisant avait quelque peu malmenés les hommes du cartel » (de gauche). Les « amis de M. René Maran » sont les communistes.

28 mars : Le Rappel, article de Camille Devilar206 : « l’oeuvre coloniale de la France est et reste admirable, en dépit des injures et des calomnies de quelque René Maran et des sous-Maran jaloux de cette obscure renommée ».

29 mars : L’Ère nouvelle annonce la parution prochaine de Djouma, chien de brousse : « Djouma ! Mais n’était-ce pas le nom du petit chien roux de Batouala ? »


7 avril : Le Journal : « Le prochain roman de M. René Maran sera Djouma, chien de brousse ».


10 avril : Les Nouvelles (Alger), à propos d’un jugement contre Doriot sur ses propos en Indochine contre les abus, l’article rappelle que Cachin, à l’Assemblée nationale avait rappelé « des faits semblables dans nos colonies d’Afrique. Il s’appuie sur l’autorité de deux écrivains, René Maran et André Gide ».

24 avril : Aux Écoutes, René Maran est qualifié de communiste et on rappelle qu’il a été condamné pour violence en 1919. (L’article dit à tort qu’il était chef de la subdivision de Crampel). L’article est reproduit par Le Gaulois du 30 avril.


30 avril : La Gazette du franc, ‘Trop noir’. Une revue portugaise avait publié un article de René Maran en l’accompagnant d’une caricature où M. Maran « ressemble comme deux gouttes d’encre à feu Battling Siki ». Maran « devint blanc de colère et cessa toute collaboration avec ce journal. (…). On m’a fait trop noir » dit-il.
Le Gaulois rappelle la condamnation de René Maran dans l’affaire Mongo le 26 juin 1919.


4 mai : Le Quotidien, ‘Les noirs veulent être nègres’. Les hommes de couleur « pensent comme M. René Maran, l’auteur du fameux Batouala » : extrait du manifeste du Comité de défense de la race nègre.


21 mai : Le Journal du peuple, article (et dessin) de Jean Madelaigue « René Maran publie Djouma chien de brousse »

22 mai : Aux écoutes : ‘Djouma chien de brousse’ : « une oeuvre très supérieure à Batouala ».

27 mai : Le Quotidien : Djouma chien de brousse est la suite de l’« impitoyable histoire du nègre Batouala ». Livre qui paraît « par un simple fait du hasard » en même temps que Voyage au Congo de A. Gide et Erreurs et brutalités coloniales de V. Augagneur.

28 mai : Le Journal du peuple, article d’Octave Beliard sur Djouma, chien de brousse, « un des livres marquants de toute notre littérature ».

1er juin : Paris Midi, article de Noël Sabord, ‘Le Blanc et le Noir. Au pays de Djouma, chien de Brousse et de Batouala’. Les propos de René Maran sont confirmés par André Gide et si le bolchévisme en profite ce n’est pas la faute des écrivains.
Les Hommes du jour : article de Jean Madelaigue sur Djouma chien de brousse : « un des meilleurs livres de nos dernières années ».

2 juin : Le Quotidien : article très positif de Roger Dévigne ‘La justice blanche et noire. Au pays de Batouala’. « Avant M. René Maran nous ne connaissions guère de nègres qu’un type de ‘bon noir’, revu et corrigé sous le contrôle des gouverneurs coloniaux ».
Le Siècle, même article que Paris Midi du 1er juin.

4 juin : Le Quotidien, article de Roger Dévigne ‘La justice blanche et noire au pays de Batouala.

5 juin : Le Matin, compte rendu positif de Djouma, chien de brousse.

7 juin : L’Humanité, ‘Les esclaves du caoutchouc’ : long extrait de Djouma chien de brousse, « un nouveau livre, où il (René Maran) dépeint avec toute la sincérité véhémente d’un homme qui n’oublie pas ses frères noirs, la vie des nègres sous le colonialisme ».

12 juin : L’Humanité, long article d’Henri Barbusse, ‘Le bétail colonial’ sur Djouma chien de brousse : « le livre est littéralement remarquable » avec portrait dessiné de René Maran.
Les Potins de Paris, compte rendu positif de Djouma, chien de brousse : « M. René Maran a écrit comme un bon écrivain blanc, une bonne histoire de chien africain et de nègre ».
Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur. La 36ème leçon sur l’Afrique donne comme ouvrage à consulter « Batouala de René Maran ».

16 juin : L’Homme libre : extrait de Djouma chien de brousse.

18 juin : Chanteclerc, article de Raymond Cogniat sur les noirs, dont Djouma de René Maran. Ce que dit René Maran se voit confirmer par d’autres auteurs.

25 juin : L’Avenir du Tonkin, René Maran n’a pas dit qu’il avait été condamné le 26 juin 1919 d’avoir tué un homme, mais le juge fut « d’une indulgence inconcevable ». « Voilà l’homme qui touche des gages communistes pour injurier et salir les fonctionnaires de nos colonies ».

26 juin : L’éleveur, ‘Propos d’un bibliophile cynophile’ : « Vous éprouverez une grande joie en lisant Djouma, chien de brousse ».

29 juin : L’Intransigeant : « Il y a du talent dans ce livre ».

30 juin : Les Annales coloniales, ‘Pour notre Cendrillon coloniale’, article d’Etienne Antonelli, député de la Haute-Savoie, professeur à la Faculté de Droit de Lyon : il s’en prend aux sociétés concessionnaires et cite les interventions de R. Maran et F. Challaye à la réunion organisée par la Ligue des Droits de l’Homme.

Juillet : La Pensée française, article de René Violaines sur les poètes et romanciers d’Aquitaine : « René Maran, bordelais d’élection, quoique né à la Martinique, chantre grave et pur de La Maison du Bonheur, La Vie Intérieure, Le Visage Calme, pamphlétaire courageux de Batouala (prix Goncourt 1921), conteur délicieux du Petit Roi de Chimérie, Jean Veneuse, et Djouma chgien de brousse ».

1er juillet : L’Ère nouvelle, article de Jean Madelaigue : René Maran publie Djouma chien de brousse. (Article favorable à Maran, surtout consacré aux suites de Batouala).
La Tribune indochinoise : article très positif de Jean Malelaigue (repris de Le Journal du peuple), ‘René Maran publie Djouma, chien de brousse’.

10 juillet : Le Figaro, article d’Henri de Régnier sur Djouma.

12 juillet : Les Potins, sur Djouma.

13 juillet : Le Quotidien annonce que Les Hommes du jour publie un article de René Maran.

14 juillet : La Gazette d’Aïn-Temouchent : dans une controverse, un plaignant déclare : « Il est peut-être vrai que, tant dans les régions dévastées que dans la patrie des Batouala et de René Maran, on ne s’est peut-être pas toujours embarrassé de considérations aussi gênantes ».

18 juillet : Les Nouvelles (Alger) : article ‘Au pays de la Liberté. L’esclavage continue’. Après un interview précédent d’André Gide et Marc Allégret, la publication de Djouma, chien de brousse d’un « nègre de talent, M. René Maran, auteur fameux de Batouala » vient confirmer leurs propos. Extrait du livre.

24 juillet : Le Quotidien, article de J.F. Merlet, ‘Danses nègres. Comment est né le Black Bottom’. « Le Batouala de René Maran nous révéla l’âme noire autrement que ne le firent jamais les conteurs officiels, les chargés de mission, les voyageurs hâbleurs auxquels on ne pouvait accorder qu’un crédit limité ».

25 juillet : La Dépêche de Brest rapporte une anecdote donnée par Aux écoutes : sur un bateau des femmes ont félicité Paul Morand pour son livre Batouala ! Elles ne savent donc pas « que M. Maran est un nègre ! »

28 juillet : Le Midi colonial et maritime : pourquoi René Maran s’en prend-il aux journaux dans lesquels il a publié : Le Rappel, La Volonté, Le Quotidien, L’OEuvre… ? en parlant de « presse vénale, presse pourrie » ?

1er août : La Grande Revue : Article positif de J. Ernest-Charles sur Djouma chien de brousse, « le meilleur livre de René Maran » (…) « un beau livre vigoureux, chargé de richesses, pathétique et singulièrement instructif ».

10 août : Le Quotidien article de J. Ernest-Charles, ‘André Gide voyageur’ : « Récemment, dans Djouma chien de brousse, René Maran décrivait cet esclavage avec une indignation concentrée et véhémente. André Gide, venu d’une autre atmosphère se laisse émouvoir soudain et finalement la question sociale, essentielle dans ces régions immenses domine son livre tout entier ».

15 août : La Tribune indochinoise, long article positif de François Martini sur Djouma chien de brousse (nombreux extraits).

1er septembre : La Révolution prolétarienne : article positif de B. Giauffret sur Djouma, chien de brousse. (Même rubrique : Victor Margueritte, Ton corps est à toi ; Maurice Delafosse Les Nègres).
Le Journal, compte rendu de Djouma chien de brousse (en même temps que La Croisière noire de G.M. Haardt et Audoin-Dubreuil qui sont allés en pays Banda et en ont rapporté photographies et film et montrent que la situation s’est améliorée).
Mercure de France, compte-rendu mitigé de John Charpentier sur Djouma chien de brousse.

15 septembre : L’Information sociale reproduit in extenso un article du Figaro : des soldats noirs ont dû réprimer une manifestation de soldats blancs. Un jour ne verra-t-on pas une puissance noire dominer des blancs et l’on se réveillera, peut-être, « avec un Siki ou un Batouala Imperator ».

17 septembre : La Revue Bleue, compte rendu de Djouma chien de brousse : « M. René Maran continue à voir les noirs sans optimisme et sans indulgence. Mais ses blancs valent moins encore, et quel goût de cendre nous laissent toutes ses impressions ! »
La Revue politique et littéraire, compte rendu de Djouma, chien de brousse : « M. René Maran n’a pas encore donné sa mesure ».

1er octobre : Fantasio, à un congrès en Italie, le consul de France demande qu’un écrivain français le représente discrètement pour ne pas avoir à prendre la parole. Il réalise le lendemain qu’il s’agissait de René Maran « l’auteur nègre d’un roman nègre quelque peu connu ».

10 octobre : Les Annales coloniales, René Maran « dont on se souvient à la fois des sévices quelque fois mortels, auxquels il se livre en Afrique équatoriale contre les noirs, ses frères, et aussi de son roman tendancieux, Batouala » serait candidat à la députation de la Guyane à côté d’Eugène Lautier et de Jean Galmot.

20 octobre : Le Midi colonial et maritime : reprend les idées des Annales coloniales du 10 octobre sur une candidature de René Maran aux élections à Cayenne.

Octobre : L’Égyptienne, article de Jeanne Marquès sur Djouma.

2 décembre : Ciné-journal signale une adaptation musicale, danse exotique (3’30) Bissibingui’ par Jekyl, éditeur Eschig.

11 décembre : La Femme de France, dans le courrier des lectrices, s’en prend à Journal sans date de René Maran : contrairement à son opinion, les noirs n’aiment pas être administrés par des noirs ; les femmes blanches supérieures ne sont pas celles qui épousent des noirs.

19 décembre : L’Avenir de Touraine, article de Pierre Bécat sur Voyage au Congo de Gide où il confronte Gide et René Maran.

28 décembre : L’Ère nouvelle annonce la parution d’un nouveau journal Le Courrier des Noirs qui vient de sortir son premier numéro : « Indépendant de tous partis politiques, il a pour but d’informer l’opinion européenne de ce qu’est le problème noir et de combattre les abus des administrations coloniales et de leurs colons ». René Maran et Félicien Challaye font partie des collaborateurs.

1928

1er janvier : L’Afrique française : compte rendu négatif de Djouma, chien de brousse par J. Ladreit de Lacharrière.
L’Égyptienne, article de Marie Cottan sur Magie noire (Paul Morand) : référence à René Maran.
Septimanie, article très positif d’Henri Lauresne sur Djouma.

7 janvier : Les Annales coloniales, article de Mirane-Marcelle Deffins sur les produits coloniaux chez Hédiard à Paris. « En guise d’au revoir, M. Hediard nous jette : M. René Maran est un de nos plus fidèles clients. Il n’en a pas de moins noirs, il en a certainement de plus reluisants ».

14 janvier : Aux Écoutes, ‘Deuxième préface’ : pour la nouvelle édition de Batouala chez Mornay : « M. René Maran a ajouté à sa première préface, préface qui déchaîna tant de tumulte, une deuxième où il répond avec une certaine rudesse aux véhémentes critiques qui furent faites à Batouala et apporte des noms, des dates et des faits, certaines précisions sur tout ce qu’on a pu lui reprocher à l’époque ».
Le Gaulois annonce la nouvelle édition de Batouala avec une « seconde préface où il abîme ceux qui ont critiqué ses réflexions et considérations ».

15 janvier : Adam, article de G. Le Cardonnel sur le prix Goncourt 1927. Il rappelle qu’il n’avait pas été tendre pour la préface de Batouala « qui n’était pas indispensable à son roman, plein de talent d’ailleurs en dépit de ses défauts ».

20 janvier : Les Cahiers des droits de l’Homme : René Maran présent à la commission coloniale du 7 décembre. Parmi les sujets : suppression du code de l’indigénat, liberté de la presse, le travail forcé…

11 février : L’écho annamite : article de Roger Dévigne sur Djouma, chien de brousse.« Le livre des doléances, le cahier des revendications de l’Afrique noire est ouvert. Remercions les témoins qui ont osé en écrire les premières pages ».

7 mars : La Rumeur annonce la parution de Le Grand Guignol avec le sommaire, dont un article de René Maran, ‘Au Poilu inconnu’.

26 mai : La Vie parisienne : « Monsieur René Maran dans la Revue d’Anthropologie comparée expose une théorie d’après laquelle l’art glozelien se rattacherai à la civilisation batoualienne. Cette affirmation ne repose sur aucun fondement scientifique ».

31 mai : Le Quotidien, article de Michel Murray, ‘L’assistance aux gens de lettres’. René Maran, interrogé, déclare : « La suppression des prix littéraires (…) ce serait de la cruauté ! Me croyez-vous, par hasard, l’âme aussi noire ? »

10 juillet : Figaro, article positif d’Henri de Régnier sur Djouma, chien de brousse.

1er août : Les Annales politiques et littéraires, article de Benjamin Crémieux : « dans le Batouala de M. René Maran et plus encore dans ses ouvrages postérieurs, une protestation se fait jour contre le colonialisme européen et en faveur d’une amélioration matérielle et morale de l’indigène ».

9 août : La Dépêche coloniale, conférence de Marcus Garvey à Paris. « René Maran, le père de Batouala, pose deux questions : Est-ce par amour de la France que les noirs d’Amérique sont venus se battre sur son sol ou bien ont-ils été déterminés par les promesses de libération qu’onn leur avait faites ? N’existe-t-il pas en Amérique des clubs de noirs peu colorés qui interdisent l’accès de ceux-là aux chiens et aux noirs intégraux ? ». Marcus Garvey ne répond pas. René Maran juge que tous les colonisateurs européens sont analogues, « tout en admettant que le Français bat les nègres un peu moins fort que l’Américain ou l’Anglais ». Portrait dessiné de Maran et de Garvey.
Candide, ‘En regardant un spectacle nègre’ : « Un jazz magnifique dont le saxophone ressemble à M. René Maran et le joueur de batteries à un poisson lune ».

16 août : Le télégramme des Vosges, ‘La mode est au tricolore’ : « Le tête-de-nègre serait représenté facilement par la dernière floraison de bouquins sur l’exotisme noir. Il ne serait pas nécessaire que l’auteur soit de la même couleur, comme M. René Maran par exemple ». Il y a Paul Morand, Van Vechten, L.C. Royer, A. Cazes…

18 août : L’Humanité, article d’André Delhay ‘L’écrivain René Maran, nègre guyanais, expose les causes de l’assassinat de Galmot’.
La Rumeur, ‘Après l’assassinat de Jean Galmot’. L’article se réfère à L’Humanité, au Soir. Entretien avec René Maran.

22 août : Paris-Soir, ‘Paul Morand jugé par René Maran’ : dans Monde, René Maran a critiqué Magie noire de Paul Morand. Il est vrai qu’il ne connaît pas les noirs, mas « quel verbalisme merveilleux » juge Paris Soir.

4 septembre : L’Action française annonce la parution ce jour du Journal du 15ème arrondissement créé par Pierre Darius : Francis Carco, Pierre Bonardi, René Maran parmi les collaborateurs. Même annonce le même jour par Le journal des débats politiques et littéraires.

16 septembre : Le Journal amusant, Jean de Lozère ‘L’idylle nègre’ dédié à René Maran. Description de Bissibingui et Yassiguindja en train de faire l’amour mais arrêtés par 4 ombres : un couple qui fait l’amour au bois de Boulogne, arrêté par des policiers.

1er octobre : L’Égyptienne, dans un article de Marie Cottan sur Magie noire de Paul Morand, référence à René Maran.

4 octobre : Le Journal annonce la nouvelle édition de Batouala avec les illustrations de Iacovleff.

Octobre
La Dépêche africaine : notre collaborateur, René Maran, dirige la page coloniale de La Rumeur. On annonce une souscription pour Batouala illustré par Iacovleff (400 exemplaires).

1er novembre : Le Crapouillot, les dessins de Yacovleff, « trop habilement composés » manquent « de chaleur aux parfums rudes » qu’on trouve dans le roman de M. Maran.

4 novembre : Le Quotidien, article de Michel Murray, ‘Il nous manque un théâtre noir. Qui nous le donnera ?’Découragé par les rôles de noir au théâtre, le journaliste pense que René Maran est « le seul en France capable de nous apporter l’équivalent de l’oeuvre d’un dramaturge tel que O’Neill ».

15 novembre : Arts et métiers graphiques : reproduction d’une page tirée de l’édition illustrée par Iacovleff.

1er décembre : Le Crapouillot, article de Paul Reboux, ‘Les Nègres de Lettres’ avec 5 dessins de Iacovleff pour Batouala de René Maran et une photo de Joséphine Baker. (Ici les ‘nègres’ sont ceux qui travaillent pour des auteurs et les dessins de Iacovleff n’ont rien à voir avec l’article).

4 décembre : La Dépêche : ‘Comment opèrent les juges du prix Goncourt’, article de Roger Dévigne. Le président du prix Goncourt, J.H. Rosny aîné, s’explique : « Enfin, le ca René Maran (dont j’ai particulièrement goûté Djouma, chien de brousse) vous prouve que, chez nous, il n’y a pas de préjugé de couleur ».
La Rumeur : René Maran est présenté comme un des quatre chefs de service.

16 décembre : The Chicago Tribune and the Daily news, New York signale la nouvelle édition de Batouala : “Deserving of special notice are the very fine drawings made by Jacovleff for Batouala, the African romance by René Maran, the French negro novelist”.

1929

1er janvier : L’Universel (Mouvement pacifique chrétien) : recommandation de lecture sur la colonisation : Erreurs et brutalités coloniales de Victor Augagneur, Djouma, chien de brousse de René Maran, Voyage au Congo d’André Gide, Towards Nationhood in West Africa de Graft Johnson.

8 janvier : Le Petit Parisien, ‘Les Noirs peints par les Blancs’ : conférence de Mme Marie-Thérèse Gadala qui cite Albert Londres, Morand, Général Mangin, L.Ch. Royer et René Maran Batouala, « la brute sympathique ».

24 janvier : L’Auto : maître Henri Torrès, candidat aux élections est un sportif. « Il fut joueur de rugby à l’équipe des Muguets au lycée de Bordeaux. Rugbyman également au B.E.C., c’est sur le terrain qu’il fit la connaissance de René Maran, l’auteur de Batouala et lauréat du prix Goncourt ».

30 janvier : La Chronique coloniale position de R. Maran à la conférence du 18 mars sur le travail et le recrutement forcé et son affirmation de n’être pas anti-européen.

21 février : Le Quotidien signale l’article de René Maran, dans Le Monde du 10 février sur Terre d’ébène d’Albert Londres.

28 février : Les Annales coloniales, Eugène Devaux : ‘L’Afrique noire dans le roman contemporain’ d’après la conférence de Julien Maigret, auteur de Tam-Tam ‘l’antigide de l’AEF’. Contre Gide, Albert Londres (‘un rigolo’), Maran « noir des Antilles qui n’aime pas les noirs d’Afrique et dont Batouala est précédé d’une préface qui est un véritable soufflet pour les Blancs ».

6 mars : La Presse : « M. René Maran vient d’être nommé rédacteur en chef du Journal du Peuple qui a entrepris sa transformation complète ».

23 mars : La Vie parisienne, ‘C’est Maran’. Une jeune femme dit à Albert Londres « J’ai lu votre beau roman, Batouala ». Son voisin lui souffle « C’est Maran ». La femme ne comprenant pas dit : « Oui, c’est absolument marrant ».

31 mars : Le Journal du peuple, article de Jean Le Teich sur les questions coloniales, René Maran est cité deux fois.

Mars : L’Afrique française, n° de mars. Compte rendu par Henri Labouret de La Femme-Antilope de F. Valdi : « Après René Maran et Charles Gide (sic), M. F. Valdi, sans viser au scandale, mais avec une précision acquise par dix années d’observations journalières, informe une fois de plus le public français qu’il est grand temps d’administrer à l’Afrique équatoriale les remèdes exigés par son état ».

7 avril : Le Journal du peuple annonce l’édition de Batouala illustré par Iacovleff

16 avril : Le Petit Provençal, article de Lucien Descaves ‘La revanche de Batouala’. Depuis Batouala, la présence des Noirs et leur statut ont beaucoup changé.

21 avril : Le Journal du peuple, long article de Jean Le Teich sur René Maran et les appréciations des journalistes.

26 mai : La Voix article de Maurice Vollaeys sur les séances de l‘Académie des sciences coloniales : : « M. René Maran fit cette déclaration : Je suis venu en France à l’âge de 6 ans ; j’en ai maintenant 42 et je ne suis jamais retourné dans mon pays ». D’où le commentaire du journaliste : « A qui se fier ? Batouala n’est qu’un reportage de seconde main ! »
Le Journal du peuple, article de Charles Saunier sur l’éditeur Mornay et, entre autres, sur l’édition de Batouala illustrée par Iacovleff.

31 mai : Gringoire, article de Jean-Pierre Chartres, ‘Les vrais ambassadeurs d’Amérique’ sur les chanteurs, danseurs noirs américains à Paris : « Devant son jazz, Nobble Sissle, qui ressemble à René Maran, se retourne pour contempler ce Tout-Paris ».

10 juillet : Le Peuple annonce la parution prochaine en feuilleton de Djouma chien de brousse : « René Maran a corrigé spécialement cette édition pour les lecteurs du Peuple ».

7 septembre : La Revue hebdomadaire, nouvelle de Pierre Moeneclay ‘Tropiques’, l’héroïne se trouve seule : « ce pays de nègres était abominable ; d’ailleurs ces gens-là sont tous des satyres – qui n’a pas lu Batouala ? – et il ne serait pas prudent de se laisser approcher ».

13 septembre : L’Ère nouvelle, ‘Découverte de René Maran’ : René Maran traduit en yiddish par S. Brocker et publié à Varsovie. Tout le monde le lit. MM. Olley et Rawicz font des articles enthousiastes. Les « lecteurs juifs semblent manifester beaucoup d’enthousiasme pour Batouala dont la lecture est à la fois documentaire et poème ».

17 novembre : La Liberté, article de Pierre Humbourg, ‘Une forme nouvelle de l’invasion noire. Lubaki fait de la peinture’. « Je gage qu’il n’a pas lu René Maran, mais c’est un frère authentique de Batouala ».

7 décembre : Aux Écoutes, à propos de l’attribution du Goncourt à Marcel Arland, l’article remarque que René Maran et Marcel Arland sont les seuls prix Goncourt de moins de 31 ans.

19 décembre : Le Jockey, Batouala III
Henri de Maluquer La Muse horizontale un quatrain : Batouala : « Batouala mourant distinguait avec peine/Dans l’ombre de la case où se mourait le feu/Parmi les lianes d’or et les rouges épieux/Sur une peau de tigre, un beau couple en haleine ».

1930

1er janvier : Bulletin de la société de géographie de Toulouse : commentaire sur L’Anthologie coloniale de Marius-Ary Leblond : « Le Congo est moins riche en écrivains. Fort heureusement, René Maran a composé Batouala qui lui valut le prix Goncourt et André Gide a eu la bonne inspiration (…) pour parcourir l’Afrique équatoriale, dont il a rapporté Voyage au Congo ».

2 janvier : Le Journal : « Aujourd’hui, lisez Candide : J. Bainville, Émile Henriot, René Maran, André Maurois… »

5 juin : Candide, publicité pour le roman Montagnes de Raoul Audibert : « Il fallait des dons peu communs pour mener à bien cet ouvrage. Ces dons, Raoul Audibert les as ».

20 juin : Le Populaire dans Les Hommes du jour, article de René Maran.

9 juillet : Comoedia : René Maran a publié dans Contacts un poème Les Belles Images. Quatre strophes à l’appui : « d’un classicisme pur et d’une musique certaine. Comment d’ailleurs un écrivain nègre ferait-il des vers blancs ? »

1er août : Le Populaire annonce un article de René Maran dans les Hommes du jour.

1er septembre : L’Archer : informe de la participation de René Maran à Jeunesse revue qui paraît à Talence Bordeaux depuis une année.

15 octobre : Le Populaire annonce un article de René Maran dans Hommes du jour.

16 octobre : Le Quotidien annonce que Les Hommes du jour viennent de publier un numéro avec article de René Maran.

25 décembre : La Dépêche : article de Roger Dévigne, ‘Le planteur inconnu et le romantisme tropical’. Le journaliste compare Batouala à Malaisie de H. Fauconnier. On a peut-être voulu donner un pendant extrême-oriental à Batouala, mais « Batouala contenait des êtres humains bien éructants et bien vivants. Les héros de M. Fauconier sont des ombres éloquentes mais assez imprécises ».
Le Journa
l : « Aujourd’hui, Candide, le grand hebdomadaire parisien et littéraire commence la publication d’un grand roman inédit de René Maran, Le Coeur serré ».

29 décembre : L’Intransigeant : le titre Coeur serré était déjà celui d’un roman de Pierre Valdagne. René Maran a reçu l’autorisation de garder le titre et a remercié Pierre Valdagne dans Candide où paraît son texte.

1931

1er janvier : La Liberté : même chose que L’Intransigeant du 29 décembre 1930.

15 janvier : Le Populaire annonce un article de René Maran dans Hommes du jour.

16 janvier : Le Petit Parisien, à la galerie Armand Drouant, 16 tableaux du peintre colonial Marcel-Gaillard dont les effigies de « René Maran, l’écrivain congolais, et Julien Maigret, le vibrant poète des forêts de l’Oubangui ».
Gringoire : Marcel Gaillard « montre un René Maran, le noir lauréat des Goncourt, dans le voisinage de Mlle X, favorite du Roi Manbolo, laquelle dut poser au cours du voyage que fit Marcel Gaillard, titulaire de la bourse coloniale de voyage ».

27 janvier : Les Annales coloniales : le peintre Marcel Gaillard, qui a vécu en Afrique équatoriale, portraits de René Maran et de Julien Maigret.

9 février : L’Auto, brève biographie de René Maran et photo.

27 janvier : Les Annales coloniales, exposition du peintre Marcel Gaillard qui a passé un certain temps en AEF. Il a fait les portraits de René Maran et Julien Maigret

7 février : Le Populaire annonce un article de René Maran dans Hommes du jour.

12 février : L’Auto, souvenir de M. Raibaldi, capitaine de l’équipe de rugby de Nantes en 1911, sur René Maran.

Février : L’Art vivant salue le peintre Marcel-Gaillard qui expose à la galerie Drouant : « son René Maran est un document de première valeur ».

5 avril : Femme de France, dans le courrier des lectrices, jugement positif sur une nouvelle de René Maran publié par Candide.

9 avril : Le Populaire annonce un article de René Maran sur les colonies devant la justice française dans Les Hommes du jour.

19 avril : La Revue française, politique et littéraire, article de Maurice Laporte, ‘Y a-t-il une crise du livre ? L’opinion d’Albin Michel. Le journaliste rencontre Pierre Benoit et « René Maran qui rapporte les épreuves de son nouveau roman, Le Coeur serré ».

23 avril : Le Journal, ‘Derniers livres parus’ : « …René Maran, Le Tchad de sable et d’or » .

30 avril : La Dépêche : commentaire élogieux de Roger Dévigne sur Le Tchad de sable et d’or de René Maran.

1er mai : Hommes du jour: Petite note positive d’Octave Bellliard sur Le Tchad de sable et d’or.

3 mai : L’Ami du peuple, compte rendu positif de Coeur serré.
Paris-Nouvelles, compte rendu positif de René Jolivet de Coeur serré.

11 mai : Le journal des débats politiques et littéraires : parution de Le coeur serré. Idem le 20 et 26 mai. (Textes différents qui ressemblent à de la publicité faite par Albin Michel).

15 mai : Le Journal ‘Derniers livres parus’ : René Maran Le Coeur serré.

17 mai : Les Potins de Paris : avis sur Le coeur serré : « René Maran avec ce volume écrit à maturité d’expérience, en pleine maîtrise prend rang définitif de grand écrivain (…) Un grand livre, plein d’humaine et grave vérité ».
20 mai : Journal des débats politiques et littéraires : notice sur Le Coeur serré.

21 mai : Candide, article de Benjamin Crémieux, Littérature coloniale’ : « René Maran et son Batouala ».

5 juin : Le Populaire annonce un article de René Maran dans Les Hommes du jour.

6 juin : L’oeil de Paris : ‘Les noirs jouent et gagnent’, René Maran et l’Exposition coloniale.

28 juin : L’Ordre, compte rendu de « Le coeur serré ».

1er juillet : Le Petit Marseillais : article de M.G. sur Le Coeur serré.

2 juillet : Le Populaire : bref compte rendu de Coeur serré, « analyse pénétrante et délicate de la peine qu’inflige une mère à son fils en le contraignant à rompre avec une jeune fille qu’il aime et dont il est aimé ».

3 juillet : La Dépêche algérienne, compte rendu de Le coeur serré par Lucienne Crespin : « Il se dégage du livre une impression très personnelle de charme et de tristesse nostalgiques. On prête l’oreille à une berceuse en sourdine sur les cordes de l’alto ».

4 juillet : Aux Écoutes, appréciation sur de Le coeur serré : « Une très touchante histoire ».
Le Quotidien, analyse de Le coeur serré.

12 juillet : L’Esprit français : « son retentissant Batouala se présente comme le défenseur quelque peu excessif de ses frères de couleur contre nos méthodes d’administration et d’exploitation dont André Gide, récemment, à son tour, se fait l’accusateur ».

14 juillet : L’Africain, article de, ‘De la littérature algérienne et de la couleur locale’ : « Il y a de nombreux exemples de réussites dans cette technique : le Batouala de René Maran, parlant français cinquante pour cent seulement, triompha et sa forte saveur de case habitée ne fit pas reculer les messieurs raffinés de l’Académie Goncourt, il y a dix ans ».

15 juillet : Revue des lectures, sur Le Coeur serré : « Ce livre se traîne en descriptions banales, mornes de la vie de collège, se poursuit par des polissonneries de plus en plus sales et finit en pornographie pure ».

18 juillet : La vie parisienne, sur les noirs en littérature : « Après le Batouala de M. René Maran (et non Marrant comme l’écrivent de mauvaises plumes… ».

Août : Revue des Arts, le Vrai et le Beau, au Salon d’Art Français Indépendant, l’artiste Hélène Rubissow a présenté ‘La danse nègre Ganza’ et ‘Dans la mort un épisode, Batouala, tiré du roman nègre de René Maran’, (photo des 2 tableaux). « Il est curieux de constater combien leur cachet ethnique s’harmonise intimement avec la formule de l’auteur ».

2 août : La semaine mondaine présentation positive du roman autobiographique Le coeur serré.

23 août : Les Dimanches de la Femme, article de Roger Régis qui présente favorablement Le Coeur serré et qui commence par un éloge de Batouala : « une oeuvre forte, sincère, originale, et ce sont là trois qualités bien rares aujourd’hui ».

1er septembre : Mercure de France, compte-rendu mitigé de John Charpentier pour Djouma chien de brousse.

13 septembre : La Semaine mondaine compte-rendu positid de Le Tchad de sable et d’or.

Septembre-octobre : L’Archer, compte-rendu négatif de Coeur serré. : « air connu, Maran, trop connu ».

1er octobre : La Grande Revue, très long article positif de J. Ernest-Charles sur Le Coeur serré.
Revue française politique et littéraire, article de Daniel Belfonds qui assure que la dernière grosse vente, suite à l’attribution du Goncourt, est celle de Batouala, 10 ans plus tôt.

9 octobre : L’Archer : compte-rendu négatif de Coeur serré.

10 octobre : Aux Écoutes : « On a couronné trop tôt René Maran qu’il fallait, comme le disait un humoriste, garder pour l’année de l’Exposition Coloniale ».

27 octobre : Le Petit Parisien, article de Jean Vignaud, ‘Livres de coloniaux’ à propos de l’ouvrage de Julien Maigret Afrique Équatoriale française : « Maigret, fin observateur, donne en quelques pages des observations qui valent mieux que tous les romans, à l’exception du fameux Batouala de Maran ».

Octobre : Larousse mensuel illustré, compte rendu de Le Coeur serré.
L’Égyptienne : très long article positif de Jeanne Marquès sur Djouma chien de brousse.

1er novembre : La Grande Revue : article positif de Jean Ernest-Charles sur Le Coeur serré.

15 novembre : La France active : compte rendu positif de Le Coeur serré.
Le Mercure de France, compte rendu positif par John Charpentier de Le Coeur serré.

29 novembre : Hommes du jour : article de J.-Jean Germain « Pie XI, l’Internationale Catholique et la France », cite le point de vue de René Maran.

2 décembre : La République, article de Nicolas Lerouge, ‘Le nègre enchaîné’ : René Maran est très connu à l‘extérieur, en France on l’ignore. « C’est un juste ».

10 décembre : Candide, article de Léon Daudet, ‘Edmond de Goncourt et le roman’ : « On nous a beaucoup reproché d’avoir couronné Batouala de René Maran. Je n’ai pas voté pour Batouala (…) mais je tiens Batouala pour un fort bon roman, solidement taillé, solidement écrit, témoignage d’une race noire qui n’a fait encore que balbutier ses facultés étranges, colorées et réparties autrement que les nôtres ».
Date non trouvée, Septimanie n°98-99, article élogieux d’Henri Lauresne sur Le Coeur serré.

1932

1er janvier : L’Égyptienne, présentation de Défense d’aimer : « C’est un bon livre ».
L’Image, anecdote sur l’usage du prénom et du nom (René /Maran) qui entraîna Renai / Tour.

15 janvier : Revue des lectures : dans la rubrique ’Collections malfaisantes, à rejeter’, compte rendu négatif de Défense d’aimer.

Janvier-mars : Études, bref compte rendu positif de Le Tchad de sable et d’or.

1er février : Mercure de France signale que le premier numéro de La Revue du Monde noir contient des poèmes de René Maran, Langston Hughes.

7 février : La Croix, article positif de Charles Baussars sur Asepsie noire.

28 mars : La Revue hebdomadaire ‘Habiller le noir’ : en réponse à La Revue du monde noir, « M. René Maran, prix Goncourt, est toujours vêtu de couleurs sombres comme M. Candace. M. Diagne, par contre, aimerait les modes américaines et les teintes claires ».

30 avril : La revue diplomatique annonce la fusion entre Hommes du jour et le Journal du peuple depuis le 14 avril. Parmi les collaborateurs René Maran, Victor Margueritte, Andrée Viollis, Lecache, etc.

27 mai : Le Populaire, article en épisode de Denise Moran « En écoutant l’Afrique » où elle cite les détracteurs de Maran.Suite le 18 juin.

24 juin : Gringoire, mauvaise blague : René Maran aurait dit à un écrivain noir : « Mes ancêtres mangeaient les tiens » reproduit dans Le Télégramme des Vosges du 29 juin.

28 juin : Le Petit Parisien, ‘L’abandon inconsidéré des coutumes’ par Roland Meney qui s’intéresse à l’histoire du Centre Afrique « mis à la mode par René Maran ».

1er juillet : L’Égyptienne : compte-rendu positif sur Défense d’aimer.

15 juillet : L’Écho d’Alger article ’La dent dure’ : selon Gringoire dans une discussion avec un noir, René Maran lui aurait dit qu’il n’avait pas peur : Mes ancêtres mangeaient les tiens ».

1er-31 juillet : L’Égyptienne compte rendu positif de Défense d’aimer. : « c’est un bon livre ».

27 août : Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, Charles Kunstler en présentant le livre de Jean Perrigault L’Enfer des Noirs rappelle les livres antérieurs de René Maran Batouala et Djouma, chien de brousse.

6 octobre : Candide, article d’Abel Manouvriez, ‘Don Juan dans la brousse’ : « Il y avait quelque séduisante négresse, soeur de cette Yassiguindja, dont M. René Maran nous a donné dans Batouala une description pleine de saveur. Pourquoi ne trouverait-il pas du charme à une Yassignuindja (…) ? » (…) « Il reviendra à Yassinguindja ou une de ses pareilles ».

1933

15 janvier : La Parole libre, programme Radio-Paris, 15h50 : ‘Bissibingui, Jekyll’.

18 janvier : Le Républicain de Belfort, programme Radio-Paris du 21 janvier à 15h50, ‘Bissibingui’. Même annonce dans Le Petit Provençal.

19 janvier : Hommes du jour : article de Jean Germain sur la diplomatie vaticane. Il rappelle la position de René Maran à ce sujet.

21 janvier : Le Progrès de la Côte d’Or, programme Radio-Paris, 15h50, ‘Bissibingui, Jekyll’.

18 février : Becs et ongles, en Hollande, début 1929, les éditions Murgler publient la traduction en néerlandais de Batouala. Le gouverneur général des Indes néerlandaises en fait interdire l’entrée et la vente. D’où interpellation à la Chambre hollandaise : « les exemplaires de Batouala s’enlevaient comme des petits pains et on s’empressait de traduire et de mettre en vente Djouma, chien de brousse ».

3 mars : Gringoire, James de Coquet, ‘La littérature française au-delà des mers’. Sir le mode humoristique ( ?), le journaliste imagine la transposition d’auteurs français pour l’Afrique : « Il serait donc expédient de transformer le ‘Napoléon’ de Ludwig en un ‘Toussaint Louverture’ et M. Abel Bonnard en remaniant légèrement son étude sur le coeur d’Henri Beyle pourrait en faire ‘La Vie amoureuse de M. René Maran’, tandis que le ‘Clémenceau’ de M. René Benjamin deviendrait ‘M. Diagne’ ».

4 mars : L’Action française annonce la reprise des cours de Robert Chauvelot au Collège des sciences sociales sur ‘Littérature exotique et coloniale’ et donne le programme. Pour l’Afrique, René Maran est le seul écrivain de couleur pour une vingtaine d’auteurs.

7 mars : Match, article de Didier Poulain sur Jean Giraudoux : « Admettons-nous que le Sénégal soit un pays intellectuel, et plus spécialement goncouriste, parce que nous lui devons un écrivain de couleur, M. René Maran, prix Goncourt ? »

26 mars : Le Petit Journal annonce la parution d’un article de René Maran dans Photomonde.

9 avril : Chaînes (édité par la Ligue contre l’Impérialisme) : l’opinion de plusieurs personnalités, dont celle de René Maran, sur la guerre du Maroc. (Cité par L’Humanité du 9 avril).

7 juin : Les Annales coloniales, article de Géo François ‘Une conférence de Julien Maigret à la semaine du livre colonial’. Gide est conspué, Maran est cité.

10 juin : Le Télégramme des Vosges, Radio-Paris du 10 juin à 18h30 : ‘Bissibingui (Jekyll)’. Annoncé également dans Le Radical de Vaucluse.

29 août : L’Humanité rapporte l’article de René Maran dans le Peuple qui dénonce les atrocités en AEF, dont les événements liés à la construction du Congo Océan.

31 août : Candide signale la parution de ‘Légendes de l’Oubanghi-Chari’ par Les OEuvres libres. Repris dans le n° du 7 septembre.

1er septembre : Le journal des débats politiques et littéraires informe que dans La Revue de Paris du 1er septembre on peut lire Le Livre de la brousse.

14 septembre : Candide, ‘Les OEuvres libres et les légendes nègres’ : « René Maran, prix Goncourt 1921, publie dans le numéro de ce mois-ci des OEuvres libres, une bien amusante chose vue sur les moeurs, les coutumes et les légendes des nègres de l’Oubangui-Chari ».

23 septembre : Bec et Ongles
Article du journal sur René Maran et son Livre de la Brousse qui paraît en feuilleton dans La Revue de Paris.

16 octobre : Le journal des débats politiques et littéraires informe que dans La Revue de Paris du 15 octobre on peut lire Le Livre de la brousse.

18 octobre : Chantecler : « M. Edmond Jaloux n’aime pas Le Livre de la brousse de M. René Maran. ’Mauvaise littérature…Camelote’. C’est assez juste, M. René Maran ayant naturellement, en homme de race noire, l’amour de la paillette, du clinquant. Seulement, il est des blancs beaucoup plus marrants que ce noir. M. Jaloux les trouve très bien ».

31 octobre : L’éclaireur (Diego Suarez) reprend un article de Maran dans Je suis partout, où figure une rubrique ‘L’Empire français’ : L’exposition coloniale de Vincennes et ses résultats.

3 novembre : Le journal des débats politiques et littéraires informe que dans La Revue de Paris du 1er novembre on peut lire Le Livre de la brousse.

8 novembre : Marianne : pour faire la publicité du livre de Jean Galtier-Boissière, Histoire de la guerre, on mentionne l’appréciation qu’en a fait René Maran, l’auteur de Batouala.

25 novembre : La Petite Gironde, ‘Parisiens de Bordeaux. M. Maran, poète et romancier’. Entretien avec un journaliste qui observe que l’on reconnaît la vérité des propos de Batouala. Il faut respecter l’indigène, apprendre sa langue

2 décembre : La Revue Bleue, bref compte rendu positif du Livre de la brousse.

6 décembre : Marianne, ‘Jeunes recrues’ : sur une photo en première page plusieurs prix Goncourt, dont René Maran, futurs collaborateurs du journal.

1934

1er janvier : Bulletin de l’Agence générale des Colonies reproduit un article du Bulletin hebdomadaire d’informations coloniales qui présente positivement le Livre de la brousse. Article reproduit également dans La Dépêche de Brest du 16 mai.
L’Afrique française, article élogieux de Robert Delavignette sur Djouma, chien de brousse.
L’Artilleur : « Batouala. On demandait à Batouala pourquoi les ulhans vont à cheval. Et le brave negro de répondre : Si bor sa sové blus vite, mon z’ami ! ».
L’Égyptienne, bref compte rendu du Livre de la brousse : « un apport réel à la connaissance de l’Afrique noire ».

17 mars : Journal officiel des établissements français dans l’Inde : dans la liste des livres achetés pour le compte de la bibliothèque publique et reçus en don pour l’année 1933 figurent Deux amis et Boum et Dog de René Maran.

10 mai : Candide, article de Georges Blond ‘Punch chez René Maran’. Compte rendu du Livre de la brousse.

12 mai : Aux écoutes : Le livre de la brousse. « Son chef-d’oeuvre », « une sincérité, une émotion et n accent qui en font comme le chant symbolique de la terre africaine ».

15 mai : La Dépêche, article de Roger Dévigne, ’René Maran et l’épopée de la brousse’ : « René Maran a écrit là son chef d’oeuvre ».

17 mai : Le Journal, ‘Derniers livres parus’ : René Maran, Le Livre de la brousse.

19 mai : Je suis partout, long article positif de Gabriel Brunet sur Le Livre de la brousse.

22 mai : L’OEuvre : compte-rendu du Livre de la brousse par André Billy qui juge le livre bien supérieur à Batouala. Le journal rapporte aussi que le Bulletin hebdomadaire d’informations coloniales du ministère des Colonies a donné une appréciation très positive de l’ouvrage de René Maran.
La Dépêche coloniale, article de Marius-Ary Leblond ‘La poésie de l’Afrique équatoriale’ éloge du Livre de la brousse « auquel personne ne songera à faire les reproches prodigués à Batouala ».
Les Annales coloniales signalent l’article de René Maran dans la Dépêche du 28 août sur J.J. Rabearivelo.

29 mai : La Revue hebdomadaire, article positif sur Le Livre de la Brousse.
Le Quotidien, présentation élogieuse du Livre de la brousse : « un épisode du poème de l’Afrique noire ».
Les Annales coloniales, article très élogieux de Henri Menjaud, ‘René Maran, poète des hommes et de la brousse’, pour Le Livre de la Brousse.

Juin : L’Afrique française, n°6, 1934, article élogieux de Robert Delavignette sur Le Livre de la brousse : « Jamais encore, l’homme africain, dans son écorce et sa sève du temps d’avant les Français, ne nous avait été présenté avec cette vérité ».

2 juin : La Revue bleue, article de Jean Lefrançois sur Le Livre de la brousse : « un livre capital », « lyrisme révélateur », « il fera date dans l’histoire déjà si brillante de la littérature coloniale ».
Séduction, article de Charles Corcelles sur le livre Le Labyrinthe d’Emyrne de Jane Valriant. « Rabearivelo, René Maran, d’autres encore sont les annonciateurs de toute une littérature d’outre-mer qui justifiera notre effort colonisateur – le plus grand et le plus bienfaisant de tous, malgré tant d’erreurs et d’horreurs, hélas ».

10 juin : L’Intransigeant, article de René Lalou, ‘L’âge critique chez les écrivains, René Maran échappe au caïman’ : présentation positive du Livre de la brousse + dessin de RM.

13 juin : Le Petit Marseillais, article très élogieux sur Le Livre de la brousse. Le roman est bien meilleur que Batouala. « René Maran a une oreille étonnante ».

14 juin : Le journal des débats politiques et littéraires fait de la publicité pour Le Livre de la brousse.

16 juin : L’Afrique du Nord illustrée, long article élogieux de Robert Randau sur Le livre de la brousse : « Ce livre est un réconfort. René Maran est un des grands écrivains de notre temps ». « Il est le meilleur homme du monde et a l’amour profond de la France et des lettres françaises ; c’est un coeur d’or, un ami dévoué un être de volonté et de noble caractère qui a toujours refusé – et avec quel dédain – de s’associer aux campagnes tendancieuses des publicistes extrémistes contre le colonialisme français ». Photo de René Maran.

19 juin : L’Avenir, article de Pierre Descaves sur Le Livre de la brousse : « son chef-d’oeuvre ». « Une magnifique réussite et qui fait honneur au probe écrivain français qu’est M. René Maran ». Photo de René Maran.

28 juin : Le Temps, article positif de Jean Thérive sur Le Livre de la Brousse.

30 juin : La Voix du combattant, article d’Albert Willemet sur Le livre de la brousse – en tire des conclusions sur la présence positive de la ‘civilisation’.

12 juillet : Le Journal, article de Georges Le Cardonnel : « Il n’y avait qu’un homme de race noire, de haute culture comme lui, qui pouvait écrire ce livre de poète ».

14 juillet : Journal officiel des établissements français dans l’Inde : dans la liste des livres achetés pour le compte de la bibliothèque publique et reçus en don pour l’année 1934 figure Légendes de l’Oubangui de René Maran.

20 juillet : Gringoire : article de Pierre Bonardi : « Que mes vieux frères de brousse m’excusent, mais je pèse mes mots, : nul, jusqu’ici, sinon René Maran dans ce chef d’oeuvre ‘Le Livre de la brousse’ ne m’a retrempé dans l’atmosphère de la grande sylve avec une autorité pareille ».

28 juillet : La Lumière, hebdomadaire d’éducation civique et d’action républicaine, article élogieux de Denise Moran sur Le Livre de la brousse.

1er août : Revue franco-annamite compte rendu en vietnamien du Livre de la brousse.

10 août : La Dépêche de Brest, long article de Charles Chassé ‘Visite chez René Maran’.

15 août : Annales africaines, compte rendu du Livre de la brousse : « un chef d’oeuvre. Admirablement écrit, dans une langue puissante, bien composé, c’est une magnifique reconstitution de la vie d’une tribu noire dans les ténèbres de l’Afrique. René Maran est un écrivain de race et parmi les plus grands de la littérature contemporaine ».
La Chronique coloniale, article positif sur Le Livre de la brousse : « René Maran a retrouvé là sa veine la meilleure, celle de Batouala, il a écrit le livre qui manquait, une suite de poème légendaire, plein de la force et de la poésie élémentaire de la nature nue, animale et primitive et cependant toute traversée de surnaturel ».

23 août : L’Étoile de l’AEF, article élogieux de Robert Delavignette sur Le Livre de la brousse

7 septembre : Les Annales coloniales, mention de l’article de René Maran dans La Dépêche du 28 août sur Rabearivelo.

9 octobre : L’Écho d’Oran informe de la parution dans Candide du 20 septembre d’une nouvelle de René Maran ‘Moune’. « On sait que René Maran, un ami des chats est l’auteur de Batouala que couronna l’Académie Goncourt ».

12 octobre : La Liberté annonce que Candide du 10 septembre a publié ‘Moune’ de René Maran.

29 octobre : L’Intransigeant, ‘Défense de René Maran’ : annonce que dans la revue Les Heures perdues, « Jean Desthieux prend la défense de M. René Maran et de son livre Le visage de la brousse qui fut l’objet, dit-il, d’une agression d’une impardonnable injustice ».

31 octobre : Le Courrier colonial, article, ‘M. René Maran abandonne son ami Darius’.

15 novembre : Mercure de France signale René Maran dans Heures perdues.

21 novembre : Notre temps, ‘M. René Maran contre M. Jaloux’. M. Edmond Jaloux a été très dur sur Le Livre de la Brousse. René Maran s’explique à ce sujet et en profite pour critiquer le style de E. Jaloux.

1er décembre : L’Égyptienne, bref compte rendu positif du Livre de la Brousse « une sorte de film africain (…) un apport réel à la connaissance de l’Afrique noire ».

6 décembre : Candide, article de Georges Blond, ’Que deviennent les lauréats Goncourt ?’ Il cite René Maran, mais l’article porte essentiellement sur Léon Frapié.

9 décembre : Le Radical de Marseille : « Les Goncourt sont de grands découvreurs d’inconnus : souvenons-nous du petit instituteur Ernest Perochon et de René Maran, perdu dans la brousse ».

30 décembre : L’Africain annonce la parution du Bulletin d’information Métromer, bu-mensuel de propagande et d’action économique coloniale ; rédacteur en chef, René Maran.

1935 - 1955

1935

1er janvier : L’Afrique française, article de Robert Delavignette sur les livres africains : « René Maran est un écrivain-né et non pas un écrivain noir ».
L’étudiant noir, article de Léopold Sédar Senghor, ‘L’humanisme et nous. René Maran’.

3 avril : Le journal des débats politiques et littéraires annonce les résultats du concours organisé par Vendémiaire et dont René Maran était membre du jury.

4 mai : Aux Écoutes : Vendémiaire a organisé un concours de poésie avec René Maran dans le jury.

6 juin : Candide, publicité pour le roman de Georges Blond, ‘L’Amour n’est qu’un plaisir’ : de nombreux écrivains, dont René Maran, « l’ont désigné comme un des livres remarquables de l’année ».

7 juin : La Dépêche coloniale, ‘Le problème éthiopien’ : « L’Abyssinie contient des gisements pétrolifères. Le véritable conflit réside dans cette constatation, nous déclare René Maran ». Déclaration de René Maran sur le rôle de la SDN, sur les intérêts japonais et américains en Éthiopie ».

Juillet : L’Afrique française, n°7, article de Robert Delavignette sur les livres ‘africains’ : « Je ne cherche pas à isoler René Maran de ses frères de couleur et à le séparer de l’oeuvre qu’il construit généreusement pour eux. Mais je sens quelque chose au fond de cette oeuvre qui n’appartient pas plus à une Afrique raciale qu’à une Europe raciale, mais qui est le propre d’un être nommé René Maran. A partir d’une mystérieuse charge de dons, l’homme qui les porte est seul, et c’est ainsi qu’il grandit. René Maran est un écrivain-né et non pas un écrivain noir ».

9 juillet : Paris Dakar : Karim, le roman d’Ousman Socé est publié en feuilleton. Dans le chapitre XI, on voit le héros Karim faire ses bagages : il « prit dans sa valise quelques romans : Batouala de René Maran, Banjo de Claude Mac Kay, Koffi roman africain ».

11 juillet : Hommes du jour : brève note, élogieuse, d’Octave Belliard sur Le Livre de la brousse.

15 août : La chronique coloniale : compte rendu positif du Livre de la brousse.

24 août : Volonté rapporte un article de L’Avenir colonial belge : René Maran y est cité : la race noire veut une alliance avec la race blanche qui fait la sourde et qui n’appellera que lorsqu’elle en aura besoin.

6 septembre : Le Temps signale que pour la Foire de Bordeaux le Sud-Ouest économique recense les personnalités de Bordeaux, dont René Maran. Idem La Liberté du 3 octobre.
Revue bleue politique et littéraire, Jean Lefrançois parle du « magistral Livre de la brousse ».

8 septembre : Les Annales coloniales article élogieux de Charles Kunstler sur Le Livre de la brousse.

27 septembre : L’Enchaîné, journal communiste de la région du Nord article de Félix Cadras sur l’expansion du fascisme italien : « Comme elle est vraie la pensée que l’écrivain nègre, René Maran, met dans la préface de son roman Batouala : Civilisation, civilisation, tu n’es pas un flambeau mais une torche, la torche de l’incendie ».

5 novembre : L’Humanité, ‘Devant une salle enthousiaste, les plus grands écrivains défendent la culture’ : Gide, Malraux, Maran, Guéhénno, J. Benda, A. Chamson… « René Maran, le grand écrivain de race noire, déplore que la France pratique une politique coloniale aussi absurde que la France de l’Ancien régime, par manque de franchise et de foi républicaine. Elle n’a pas su par une politique généreuse s’attacher les populations de couleur ; elle a renoncé à sa mission ; elle donne dans le racisme. M. Laval ne veut pas qu’on diffuse l’enseignement dans les colonies ».

7 novembre : Candide, Georges Blond fait un long compte rendu de la réunion des écrivains pour le défende de la culture : « On voudrait d’abord extraire de ce débat l’intervention particulière de René Maran : ‘La République n’a pas de politique coloniale’, dit-il. Ul a cent fois raison. Il présentait délibérément sur le plan national, sur le plan d’un empire français, ses revendications antiracistes. C’était courageux en un tel lieu ».

14 novembre : L’Humanité, annonce d’un supplément Lettres et Arts chaque dimanche. Parmi les écrivains et artistes qui y participeront, René Maran.

22 novembre : L’Humanité, ‘Le Festival Noir en faveur du peuple éthiopien a obtenu un plein succès’ : « Le spectacle avait été ouvert par le plus grand écrivain noir de langue française, René Maran, qui reçut le prix Goncourt pour Batouala et qui oppose aux théories raciales des fascistes l’exemple de la solidarité de tous les peuples de couleur ».

28 novembre : Candide, publicité pour le livre de Charles Kunstler, ‘La Fontaine aux trois miracles’ : « L’histoire de Saint-Gengoul semble échappée en droiture de la Légende Dorée. René Maran ».

6 décembre : Les Annales coloniales cite la réaction publiée dans Le Journal de l’AEF d’un lecteur qui a lu Le Livre de la brousse. Et qui cite le cas d’une grave injustice envers une femme noire.

1936

4 janvier : Journal officiel des établissements français dans l’Inde : dans la liste des livres achetés pour le compte de la bibliothèque publique et reçus en don pour l’année 1935 figure Le Livre de la brousse de René Maran.

55 janvier : La Griffe : compte-rendu positif par Louis Grad du Livre de la Brousse.

7 janvier : La Dépêche, article de Roger Dévigne, ‘René Maran, poète du voyage’.

24 janvier : Les Annales coloniales annonce Les Belles images de René Maran.

7 février : La Petite Gironde : article de Serge Barranx sur l’ensemble des publications de René Maran.

8 février : L’Écho d’Alger annonce que, devant les problèmes de sous-alimentation au bagne de Guyane, le ministre des Colonies va développer l’élevage du porc. « A quoi l’écrivain René Maran fait observer qu’il y a 1.800 Arabes au bagne (le chiffre est-il exact ?) et que leur religion leur défend la viande impure ».

15 février : France-Outremer, pour présenter Les Belles images cite l’article élogieux de Claude Morgan, critique littéraire de Vendémiaire.
Mercure de France rappelle que René Maran a publié une ‘Balade de l’Occident’ dans Vendémiaire et en cite un passage.

16 mars : France-Outremer, pour présenter Les Belles images cite l’article élogieux de Claude Morgan, critique littéraire de Vendémiaire.

25 avril : Voila : « Électeur à Paris, dans ke VI° arrondissement, René Maran, solliciter de voter pour M. Ferdinand Lop, n’a voulu dire ni oui ni non. Il s’en est tiré par un mot : Je voterai blanc, a-t-il dit, ça me changera. Trahison, trahison ! s’est écrié M. Ferdinand Lop qui ne comprend pas que l’auteur de Batouala, à l’instar de tant de candidats, puisse envisager de renier sa couleur ».

30 avril : Mercure de France, article de Robert Chauvelot, ‘Littérature et questions coloniales’ : « on se prend à regretter la sauvagerie de Batouala et l’intransigeance d’écrivain, pleine de vigueur et de pathétique de René Maran ».
Paris-Dakar, article de R. Delavignette, ‘De Sahara à Barga’ : « C’est René Maran, écrivain noir, qui m’a fait lire Barga et qui va dans Paris criant que ce livre est beau ».

28 mai : Candide, articles sur la mort d’Henri de Régnier : « C’est lui aussi qui publia Batouala et fit obtenir le prix Goncourt à René Maran qu’il avait connu avant la guerre, quand celui-ci faisait paraître des plaquettes en vers symbolistes, aux éditions du Beffroi à Lille ».

30 mai : La Liberté signale un article de René Maran sur la disparition d’Henri de Régnier. « La gratitude de René Maran l’honore ».

6 juin : La Revue bleue, article de Jean Lefrançois, présentant Barga Maître de la brousse de Jean Sermaye : « cette brousse supérieurement peinte par René Maran dans un Livre de la brousse ». (A nouveau recommandé dans la suite de l’article du 3 octobre).

25 juin : Candide, bref compte rendu positif par G.B. (Georges Blond) du recueil Les Belles images.

12 août : Les Annales coloniales mentionne un article de Maran dans Vendémiaire du 2 août contre la mauvaise gestion du bagne de la Guyane. Longue citation.

8 septembre : Les Annales coloniales hommage à René Maran, à propos d’une enquête du journal Le Jour ; éloge du Livre de la Brousse, par Charles Kunstler.

22 septembre : Les Annales coloniales, article de Jean Ajalbert sur le statut des productions ‘coloniales et exotiques’ par rapport à la littérature française de France. René Maran est mentionné à deux reprises.

23 octobre : Midinette : « à Bobby black man : Connaissez-vous Journal sans date de René Maran ? »

21 décembre : Le Petit Marocain, article de Jean de Robert, ‘Les sources de la littérature coloniale’ : « Quel auteur croirait digne d’intérêt l’étude de ces sociétés, de ses religions primitives ou de ses grandes tribulations humaines datant de la traite, dont les Brazza, Stanley, Livingstone nous ont laissé des récits passionnants. Seul, comme une lumière dans la nuit fétichiste, brille et disparaît, méconnu, ce romancier véridique et poète distingué qu’est René Maran ».

24 décembre : Le Madécasse répond à l’article de René Maran du 8 décembre dans La Dépêche. Ils sont allés rencontrer Rabearivelo au sujet de la proposition de René Maran de lui attribuer (créer) un prix littéraire.

1937

9 janvier : Le peuple, organe quotidien de la Réunion : article ‘C’est marrant !’ s’en prend à René Maran qui a qualifié d’esclaves blancs les ‘engagés’ venus de métropole au XVIIIe siècle – selon ce qu’explique le Dr A. Henry dans son livre Guyane française, capitale Cayenne. « C’est pire qu’une erreur ».

25 janvier : Paris-Dakar, ‘Robert Delavignette, directeur de l’École cloniale’ reproduit l’article élogieux de René Maran dans La Victoire pour cet ancien administrateur des Colonies.
L’Humanité, en feuilleton Le livre de la brousse 28, 29, 30, 31 mars, 1, 2, 3, 4 avril….

15 mai : Courrier Royal annonce la parution d’une nouvelle publication Archives françaises et internationales, René Maran figure parmi les collaborateurs.

1er septembre : Revue bleue, article de Jean Lefrançois : on réédite Batouala et René Maran publie Le Tchad de sable et d’or.

Septembre
Le Monde colonial illustré : compte rendu positif de AEF. Terres et races d’avenir. « Association d’un écrivain de talent et d’un grand peintre animalier ».

19 octobre : Les nouvelles de Versailles : Mme Madeleine de Valcombe fera une conférence le dimanche 24 octobre : « De René Maran à Ernest Psichari ». Le 2 novembre, le journal donne un compte rendu de la conférence om René Maran apparaît comme une ‘brebis galeuse’.

4, 6 et 8 novembre : Le Journal, annonce de la publication d’une nouvelle de René Maran dans Les OEuvres libres.

1938

1er janvier : Le Jardin des Lettres : long article positif sur Livingstone, « un beau livre ».
Le Monde colonial illustré : Livingstone de René Maran.

2 janvier : La Jeune République annonce que L’épopée africaine de Livingstone est sous presse.

7 mars : L’Action française, Camille Margal critique les articles de René Maran « qui n’est pas seulement un maladroit : il est un indiscret ». « René Maran mêle agréablement le vrai et le faux ». Il loue le ministre Marius Moutet mal à propos.

8 mars : Le Journal : « M. René Maran va publier dans quelques jours une nouvelle édition de son fameux roman Batouala qui fut l’un des plus retentissants prix Goncourt de l’après-guerre. Le livre a connu hors de nos frontières un succès de traduction peu commun. Sait-on que Batouala a été traduit en Angleterre, en Suède, en Roumanie, en Pologne, en Hongrie, en Espagne, au Japon, aux États-Unis, en Argentine, au Brésil, en Allemagne, en Tchécoslovaquie ? Le roman a également été publié en URSS où il s’éleva à un fort tirage. Mais pour ce dernier pays, M. René Maran n’a jamais vu la couleur de ses droits ».

15 avril : L’OEuvre, et Le journal des débats politiques et littéraires : publicité pour la version définitive de Batouala.

26 avril : La Dépêche, la version définitive de Batouala : « L’ouvrage n’a pas une ride. Il demeure aussi poignant, aussi attachant qu’au premier jour et le temps n’effrite pas le puissant attrait, le charme sombre et poétique qui s’attachent au document humain, à l’étude des moeurs africaines ».

10 mai : Le Risque, magazine bi-mensuel de la jeunesse et du plein air, article élogieux sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique.

11 mai : Le Journal : « Pour la réédition de son ouvrage, M. René Maran a procédé à de sérieuses retouches ; il a tenu compte, sans altérer le fond même de son oeuvre des critiques qui lui furent adressées. Voilà un bel exemple de conscience professionnelle. » Comme c’est in nouveau livre, peut-il re-concourir pour ce Batouala n°2 ?

14 mai : La Petite Gironde, article de Serge Barranx, ‘Ceux de chez nous, livres’ : éloge de Livingstone.

19 mai : Le Journal, article de Raymond Escholier, Les peintres de notre empire’, cite René Maran.

24 mai : Le Petit Parisien article positif de Jean Vignaud : ‘Livingstone et l’exploration de l’Afrique’.

2 juin : Le Sénégal, article positif de P. Nardal sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique’.

24 juin : France Outre-mer annonce que René Maran « dont l’éloge n’est plus à faire ni comme romancier ni comme critique littéraire fera désormais la chronique des livres au poste Radio-Martinique ».

26 juin : La Jeune République, article positif de R. Burgard, ‘René Maran et la condition des Noirs, sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique’.

1er juillet : Mercure de France, édition définitive de Batouala qui « a sa place, une place enviable parmi nos romans coloniaux ».

13 juillet : Ric et Rac, article positif d’Abel Manouvriez sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique’.

19 juillet : Vendémiaire, article positif de C. Morgan sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique’.

23 juillet : Les Nouvelles littéraires, article de synthèse positif de P. Loiselet sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique’. Avec un portrait dessin.

1er août : Revue bleue, compte rendu de Livingstone.

8 août : Les Annales coloniales, ‘Un honnête homme, un sage’ : on rapporte l’étude de Pierre Loiselet dans Les Nouvelles littéraires sur la poésie de Maran Visage calme. L’article donne un poème.

15 août : La Chronique coloniale, compte rendu positif de Livingstone et l’exploration de l’Afrique. Mais « Regrettons toutefois la conclusion de René Maran qui se montre parfaitement injuste, pour ne pas dire davantage, à l’égard de l’oeuvre de colonisation poursuivie par les grandes nations européennes ». « Que serait sans la France l’auteur de Batouala, que seraient devenus ceux de sa race ? »

1er septembre : Mercure de France, article positif de Marius-Ary Leblond sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique’.
Revue Bleue, Jean Lefrançois signale la réédition de Batouala et mentionne Le Tchad de sable et d’or et Le Livre de la brousse.

2 septembre : Gringoire, article positif sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique’.

19 septembre : L’Ordre, compte-rendu de Livingstone

15 octobre : Chronique coloniale, pour la fête de l’enfance à Brazzaville : « Un instituteur indigène présenta la pièce ‘Kossi et Yassi’, pièce locale tirée du ‘Livre de la brousse’ de René Maran (…) C’est la deuxième fois qu’en AEF un tel spectacle d’inspiration purement indigène est organisé par le Service de l’Enseignement ».

1er novembre : Cahiers du Sud, article de L. Sédar-Senghor sur Livingstone et l’exploration de l’Afrique.

2 novembre : La Dépêche, article de Roger Dévigne : ‘Les idées et les hommes. Livingstone, missionnaire de la civilisation’ sur le livre de René Maran.

7 décembre : Candide pour tout abonnement d’un an, le journal offre 2 volumes gratuits. Le volume 58 comprend 3 livres : Les plus beaux contes de Rudyard Kipling, Le Livre de la brousse de René Maran, Tropique d’André Demaison. Publicité qui dure plusieurs semaines.

23 décembre : Radio-Liberté commente l’entretien que René Maran a eu à La Voix de Paris au sujet de son prix Goncourt en 1921.

1939

8 janvier : L’éleveur, compte rendu très positif de Bêtes de la brousse : « le type même du livre qui instruit son lecteur et parvient peu à peu à lui communiquer la passion dont il déborde ».

27 janvier : Radio-Paris, sur l’antenne de Bordeaux, Louis Merlet consacre son émission à ‘René Maran, une oeuvre, un caractère’.
 Voila, une lectrice demande pourquoi dans la scène de l’excision (Batouala)on lit : la vieille « saisissait à pleins doigts, ce qu’il fallait saisir ».

1er février : Esprit, compte rendu de Livingstone.

28 avril / 5 mai : Le Cri de Paris : dans le jeu « La lettre ajoutée », on donne comme définition « L’auteur de Batouala » (28 avril) et la réponse (5 mai) avec la solution qui donne ‘Mauriac’, « M » de Maran étant la première lettre du nom ‘Mauriac’.

9 juin : L’Écho annamite mentionne Livingstone et l’exploration de l’Afrique.

28 juin : Le Temps publie un long article de Jacques Boulenger ‘La découverte du continent noir’.

12 août : L’écho du Sud (Madagascar) article de Nicolas Lerouge : René Maran lui a transmis un journal italien Azione Coloniale qui avait violemment injurié Félix Éboué devenu Gouverneur du Tchad. Le journaliste trouve que les temps ont changé car, sur suggestion du diplomate Francesco Meriano, le Duce invite R. Maran à venir en Italie !

20 octobre : Le Populaire annonce article de René Maran, ‘Civilisation et barbarie’ dans Les Hommes du jour.

8 novembre : Le Populaire annonce un article de René Maran, ‘D’une guerre à l’autre’ dans Les Hommes du jour.

1940

1er janvier : Vogue : « Lanvin. Une parfaite robe de ville en lainage Batouala marine, égayée par trois poches rouge, verte et bleue à la ceinture ».

15 mai : Revue des cours et conférences, article de Pierre Jourda ‘L’exotisme dans la littérature française depuis Chateaubriand’ : « Batouala de René Maran qui connut en 1921 un éphémère succès ».

1941

Janvier-février : Académie des sciences coloniales, compte rendu de Bêtes de la brousse : « il y a une grande recherche de mots rares ».

30 mai : Paris Soir, article de Rabette sur Bêtes de la brousse : « Tout simplement un chef-d’oeuvre ».

17 juin : Le Journal, « René Maran publiera les Bêtes de la brousse, un ensemble de contes très évocateurs ». (Le livre est déjà paru ! /

20 juin : L’OEuvre : compte-rendu de Bêtes de la Brousse.

30 juillet : Candide annonce la publication de Savorgnan de Brazza par René Maran.,

1er août : La Dépêche de Brest : compte-rendu de Bêtes de la Brousse.

15 août : Le Journal : compte rendu positif Bêtes de la Brousse.

23 septembre : Le Journal annonce la parution prochaine de Brazza.

24 octobre : L’OEuvre : compte-rendu de Brazza et la fondation de l’AEF.

25 octobre : Comoedia mentionne la prochaine publication de Savorgnan de Brazza.

26 novembre : Pour Elle, revue hebdomadaire féminine, compte rendu positif de Bêtes de la brousse.

16 décembre : L’Indépendant des Basses-Pyrénées rappelle dans son ‘Calepin’ qu’il y a 26 ans le prix Goncourt 1921 était attribué à Batouala de René Maran.

1942

13 juin : Le Journal : René Maran reçoit le prix Broquette-Gonin (10.000 fr) pour l’ensemble de son oeuvre. (Marius Ary Leblond reçoit le Prix de l’Empire Français (15.000 fr).
Le Petit Marocain : René Maran reçoit le prix Broquette-Gonin (10.000 fr) pour l’ensemble de son oeuvre

16 juin : L’Informateur de Seine et Marne : le prix Broquette-Gonin (10.000 fr) à René Maran

18 juin : La Croix : prix Broquette-Gonin (10.000 fr) de l’Académie française décerné à René Maran pour l’ensemble de son oeuvre.

17 juin : Candide, « nous sommes heureux de relever les noms de M. René Maran, qui reçoit le prix Gonin pour l’ensemble de son oeuvre, de M. Marius-Ary Leblond auquel échoit le prix de l’Empire français ».

27 juin : Je suis partout Henri Poulain s’attaque à Georges Duhamel, qui a tout de même donné quelques gages « aux neutres et à l’adversaire : et de René Maran à l’inévitable tandem Marius-Ary Leblond sa faveur s’étend jusqu’à Henri Mondor, Mgr Calvet et René Héron de Villefosse ».

8 juillet : Candide : Prix Broquette-Gonin, René Maran, Brazza, Livingstone.

5 novembre : Le Journal : « René Maran qui fut, environ 1920 (sic) titulaire du prix avec Batouala et qui n’a jamais cessé de s’intéresser à nos colonies met la dernière main à son livre – à la fois documentaire et biographique sur les bâtisseurs d’Empire ».

1943

22 septembre : L’Union française signale la parution d’une « oeuvre nouvelle de René Maran, Les Pionniers de l’Empire évoquant les figures des précurseurs et des grands découvreurs du XVIème siècle ».

1944

4 mars : Le Cri du peuple, article positif de Jean Marquet sur Les Pionniers de l’Empire.

9 mars : L’Appel, article élogieux des Pionniers de l’empire.

16 mars : Le Sémaphore de Marseille, article élogieux des Pionniers de l’empire.
Le Journal : « M. René Maran vient de consacrer aux Pionniers de l’Empire un premier ouvrage qui sera suivi d’autres. L’histoire aventureuse et raisonnable tout à la fois de ces hommes (…) met en valeur nos défauts et qualités sur lesquels nous ne serons jamais, n’est-ce pas, trop éclairés ».

1er avril : La France socialiste, article élogieux des Pionniers de l’empire.

28 avril : Le Progrès de la Somme : la Société d’émulation historique et littéraire présente Jean de Béthencourt, dont René Maran a parlé dans Les pionniers de l’empire. Le conférencier a pris contact avec René Maran à ce sujet.

28 mai : France Amérique, article d’Henri Torres, ‘Hommage à un grand Français, Félix Éboué’. L’auteur dit qu’il a connu Éboué par Darnal, avocat à Cayenne, délégué à l’Assemblée Consultative d’Alger et par « mon camarade de rugby, René Maran, l’auteur de Batouala, qui, lui, rapporta justement le prix Goncourt ».

24 juin : L’Écho des étudiants : Article de Gilles Glachant sur Les Pionniers de l’empire. Il y trouve « une sorte de petit pédantisme incompétent », mais « l’ouvrage renseigne bien sur les personnages ».

28 juillet : Je suis partout, article de Jacques Boulenger sur Mbala l’éléphant et les personnages animaux de René Maran.

26 août : La Tribune du Libournais, article de Pierre Paret sur Les pionniers de l’empire

1945

1er novembre : La Nef, Article de Robert Delavignette ‘L’accent africain dans les lettres françaises (de Bakary Diallo à Léopold Sédar Senghor)’. Commence par René Maran.

1946

1er janvier : Le Parthénon, article de Léon Bosquet : signale l’actualité de Batouala.

3 mai : France, compte rendu du Tome 2 des Pionniers de l’empire.

8 juin : Le Peuple, bref compte rendu des Pionniers de l’Empire par Auguste Galois.

1947

1er janvier : Le Parthénon, Léon Bocquet assure que Batouala est « redevenu aujourd’hui d’une si pressante et inquiétante actualité ». Marcel Prévost lui avait demandé des poèmes de René Maran pour La Revue de France.

26 mars : Le Petit Marocain : article sur le graveur André Collot dont on cite les illustrations parmi lesquelles celles des Bêtes de la brousse et M’bala l’éléphant de René Maran.

9 mai : Les Lettres françaises : au Comité National des Écrivains, Francis Carco, René Maran, Pierre Emmanuel et Noël Bureau sont membres du comité – Louis-Martin Chauffier remplace Jean Cassou à la présidence. Aragon, secrétaire général, Guillevic trésorier...

1er août  : L’Aurore, article de Pierre Loewel : « Au moment où j’achève cet article me parvient de notre écrivain noir ‘Un homme pareil aux autres’ où est posée la question de savoir si une Européenne peut épouser un homme de couleur ».

10 août : Ce Soir, article d’Emile Danoen,‘Le Noir et la littérature’ sur Un homme pareil aux autres : « Si les qualités littéraires de son livre ne sont pas très sûres, on y trouve en revanche des qualités de coeur, sans parler d’une saine compréhension des faiblesses de la chair qui font de ce roman noir un roman clair et chantant ».

13 août : Le Surréalisme en 1947, article d’Henry Miller ‘Paysages’. Il dit avoir pris contact avec la France grâce à un musicien du Blue Earth (Minesota) : « il me donna un in-folio, manuscrit, contenant une traduction faite par lui-même, d’un livre intitulé Batouala ».
Les lettres françaises, article de Claude Morgan sur un livre de Georges Duhamel. Il lui reproche de ne pas voir les faits de racisme.

9 octobre : Afrique magazine, le grand journal de l’Union française : article positif sur Un homme pareil aux autres.

1948

2 janvier : La Vigie marocaine appréciation sur Un homme pareil aux autres : « Dans ce roman, l’auteur de Batouala décrit les problèmes du nègre-civilisé qui aime et qui épouse une femme blanche. Se lit sans ennui ».

1er février : Tropiques, brève appréciation positive d’Un homme pareil aux autres.

27 mai : Lettres françaises, bref compte rendu positif de Mbala l’éléphant.

10 juin : Afrique magazine, article de F.J. Temple pour présenter M’Bala

6 octobre : Le Franc-Tireur : il faut choisir de nouveaux membres de l’Académie Goncourt. Lucien Descaves opterait bien pour René Maran.

22 septembre : Le Petit Marocain : article élogieux d’Un homme pareil aux autres.

12 novembre : Parallèle 50 : Paris, Bruxelles, Berne, Prague, Bratislave, article-interview de Georges Govy sur René Maran, avec dessin.

21 novembre : Ce Soir : aux courses hippiques un cheval ‘Bissibingui’'.

27 novembre : Combat, courses à Vincennes : ‘Bissibingui’.

15 décembre : Le Franc-Tireur : courses à Vincennes : ‘Bissibingui’.

21 décembre : Le Figaro, courses à Vincennes le 20 décembre : ‘Bissibingui’.

29 décembre : Climats : article de Pierre Royer ‘La grande trahison des nègres blancs’ contre l’article de Ray Autra dans Le Réveil, hebdomadaire du RDA, qui affirme que René Maran a un complexe d’infériorité, qu’il a renié sa race et qu’il est passé dans le camp des blancs.

1949

1er janvier : La femme dans la cité (directrice Paulette Nardal) : ‘Un écrivain noir à l’honneur’ : René Maran a reçu le prix du Comité National des écrivains pour l’ensemble de son oeuvre (50.000 fr). Il vient de faire une série de conférences en Belgique et en Suisse.

1er février : La Jeune République, long article d’Henriette Morel : ‘René Maran, poète et témoin de l’Afrique noire’.

1er mars : La nouvelle critique, Gabriel d’Arboussier, dans un article sur la mystification de la négritude, cite des passages de l’article de René Maran dans Parallèle 50 du 11 février.

6 avril : Paris-Dakar : René Maran en Suisse fait des conférences sur l’apport des noirs dans l’art contemporain. Un journaliste de Lausanne l’interroge sur le Pacte Atlantique ! Il répond faites « des phrases, du laïus et pactati et pactata ».

16 mai : Détective, notice sur René Maran. (Photo).

24 juin : La Défense rapporte le jugement de René Maran dans La Jeune République sur les condamnations à mort et aux travaux forcés des députés et sénateurs malgaches.

11 juillet : Ici-Paris, « Un noir vous parle »

25 août : Paris-Dakar annonce que dans le prochain cycle de l’Alliance Française René Maran est programmé.

12 septembre : L’Aurore, ‘La succession de Lucien Descaves est ouverte’ : parmi les noms figure celui de René Maran.

18 septembre : La Croix cite L’Aurore qui nomme pour les éventuels remplaçants de Lucien Descaves à l’Académie Goncourt plusieurs noms, dont celui de René Maran.

22 septembre : Le petit Marocain : article élogieux de ‘Un homme comme les autres’ (et ‘pareil aux autres’). L’auteur de l’article ne donne pas son nom, mais il a fréquenté le même lycée de Talence et a connu « une brave femme qui avait bercé les chagrins de René Maran. Un petit élève à la peau noire qui ne partait jamais en vacances. Pour elle, c’était unn petit enfant qui avait du chagrin et rien d’autre ».

23 septembre : Climats : René Maran pourrait occuper le siège laissé par la mort de Lucien Descaves au jury du prix Goncourt ?

30 septembre : Climats : article d’Yves Claisse sur les émissions radio pour l’Union française. Le journaliste relève la diminution croissante de la présence des colonies à la radio. Il cite l’opinion de René Maran qui déclare que Rabemananjara est devenu rebelle après son éviction de la radio par Oudinot.

1950

21 mai : Paris Presse l’Intransigeant

24 mai : La Vigie marocaine : créé en 1949, le prix de la mer et de l’outre-mer a été décerné à René Maran, le 23 mai à Paris. (100.000 fr). Même chose dans L’Aurore du 24 mai.
Le petit Marocain : René Maran obtient le Grand Prix Littéraire de la Mer et de l’Outre-Mer (100.000 fr).

8 juin : La Jeune République : article élogieux ‘Notre ami René Maran reçoit le prix de la France d’Outre-Mer’
Climats : article de Jean Terrier ‘René Maran, premier écrivain noir de langue française lauréat malgré lui’ reçoit le Prix de la Mer et de l’Outre-Mer.

17 décembre : La Vigie marocaine, dans un article de Charles Penz sur Tu récolteras la Tempête de Jean Hougron, le journaliste rapporte l’opinion de René Maran selon qui un roman d’exotisme ou d’outre-mer ne peut obtenir un grand prix littéraire.

1951

1er février : Tropiques : René Maran dans son tome 2 des Pionniers de l’empire est un des rares a parlé de Belain d’Esnambuc.

1er septembre : Mercure de France : l’Alliance française d’Oslo a reçu René Maran parmi ses conférenciers.

1952

1er février : Tropiques : compte rendu positif de Savorgan de Brazza.

12 février : Paris Presse l’Intransigeant, à la radio émission ‘Les gloires bordelaises se retrouvent sur les bancs de l’école’ : Mauriac, René Maran, Paul Guth…

1953

11 mai : Le Populaire : présente Bacouya.

21 mai : Climats : René Maran est membre du jury du Prix du Président de l’Union française. Photo du jury.

2 juillet : Climats : A l’occasion d’une grande fête de l’Union française à Versailles, Maurice Escande de la Comédie française lit des poèmes de René Maran.

9 juillet : Climats : René Paul Sousatte va publier deux livres L’AEF Berceau de l’Union Française avec une préface de Casimir Cépède et Le Gabon vous parle avec une préface de René Maran.

23 juillet : Climats : article de Claude Cezan ‘René Maran dit Adieu à l’Afrique’. Un interview à l’occasion de Bacouya le cynocéphale.

1955

26 juin : Paris Presse l’Intransigeant : le troisième volume des Pionniers de l’empire.